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Sacem : Des droits redistribués aux artistes depuis janvier 2020


Tahiti, le 4 octobre 2021 - En marge de l'opération “Rentrée de la Sacem”, la directrice de l'établissement, Virginie Bruant, a fait un point sur les travaux réalisés au cours des trois dernières années par la Sacem Polynésie. 

Comment travaille la Sacem depuis sa mise en place en 2018 ? 
Notre première mission a été de mettre à jour le catalogue de chansons de tous nos artistes polynésiens. Ca a été un gros travail à faire parce qu'on ne peut pas répartir des droits d'auteur si les œuvres ne sont pas déposées et protégées. Il fallait une base saine pour tout reconstruire. C'est un travail de fond que j'avais déjà commencé cinq ans auparavant quand j'étais la représentante de Sacem France. Et donc en 2018 quand on a ouvert, on a décidé de ne pas rentrer dans une phase de collecte mais dans une phase d'information auprès de tous les principaux diffuseurs de musique comme les télévisions, les radios, les hôtels. On a vraiment voulu faire de la pédagogie pour expliquer aux gens quelles étaient leur obligation légale vis-à-vis des droits d'auteur, combien ça coutait, comment ça marchait, etc. Et à partir de 2019, tous les diffuseurs de musique ont commencé à signer un contrat avec la Sacem et se sont mis à jour de cette obligation légale. Et donc maintenant après cette phase de collecte, on a pu commencer la phase de répartition des droits à nos artistes polynésiens.  

Donc des droits ont déjà été répartis aux artistes ? 
Le premier semestre de 2019 a été récolté et réparti dès janvier 2020. On marche par période de six mois. Pendant six mois on collecte, six mois on traite l'information et à la fin on fait la répartition aux artistes. On a aussi une commission consultative composée d'artistes inscrits à la Sacem et qui se réunit tous les mois pour traiter des affaires courantes de la Sacem Polynésie. 

Pour la répartition des droits d'auteur aux artistes, à combien s'élève les montants ? 
C'est très disparate selon les personnes et selon les périodes. Si un chanteur sort par exemple un tube ou un album qui va être très diffusé pendant un an sur les radios, logiquement ça va générer énormément de droits. Et au contraire si un artiste ne sort plus rien et que ses œuvres ne sont pas diffusées évidemment lui ne touchera rien. C’est donc difficile à estimer. 

L'objectif de la redistribution des droits d'auteur est de permettre aux artistes de vivre de leur passion. Est-ce-que c'est le cas aujourd'hui pour les artistes polynésiens ? 
Aujourd'hui j'aurai tendance à penser que tous ne peuvent pas vivre qu'avec leur seul droit d'auteur. Ils sont quelques-uns à vivre que de ça et pour la plupart c'est un bon complément de revenu. Et notre objectif c'est de faire en sorte qu'ils arrivent à vivre que de leurs droits. 

Aujourd'hui à la Sacem Polynésie, combien d'artistes et combien d'œuvres sont inscrits?
Pour les œuvres on en a des milliers et des milliers. Pour les artistes on en a plus de 500 qui sont inscrits à la Sacem.

Pour la constitution de de votre base, est-ce-que ce sont les artistes qui se sont rapprochés de la Sacem ou est-ce-que c'est vous qui les avait contactés ? 
C'était un peu des deux. Il y a eu beaucoup de bouche à oreille, parce que forcément tous les artistes se connaissent entre eux. Et puis beaucoup d'artistes étaient avec la Spacem donc on avait déjà pas mal de dossiers que l'on a transféré sur Sacem Polynésie.

Est-ce-que les artistes ont le réflexe désormais d'inscrire chaque nouvelle œuvre auprès de vous ?
Oui effectivement ça commence à rentrer dans leurs habitudes. Dès qu'ils écrivent une nouvelle chanson, quasiment dans la foulée ils viennent la déposer à la Sacem pour qu'elle soit partagée. 

Vous évoquiez la Spacem, est-ce-que des artistes vous ont réclamés des droits qu'ils n'ont pas touchés avec la Spacem? 
Il y a évidemment des gens qui auraient aimé retoucher des droits depuis la Spacem. Malheureusement elle a fermé et nous aujourd'hui avec la Sacem Polynésie on est une toute nouvelle entité et nous n'avons pas récupéré l'historique de la Spacem. 

Des kits d'instruments traditionnels offerts à des établissements scolaires

Mardi et vendredi dernier, la Sacem Polynésie a remis aux collèges de Arue, de Afareaitu et au centre Taatira Huma no Moorea Maiau des kits d'instruments traditionnels. Dans ces kits, des toere piti, des toere rima, un faatete, un tari parau, un pahu et des ukulele ont été offerts aux établissements. “Nous nous inscrivons clairement dans une politique de valorisation de la culture musicale polynésienne, par tous les moyens, et c'est en faisant de l'initiation dès le plus jeune âge que nos talents de demain se révéleront”, a indiqué Virginie Bruant, directrice de la Sacem Polynésie. 

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 4 Octobre 2021 à 11:56 | Lu 693 fois