S. Hamblin pourrait reprendre une partie des attributions de T. Janicaud au GIE

C’est un divorce par consentement mutuel. Teva Janicaud a été révoqué de ses fonctions de directeur général (DG) du GIE Tahiti Tourisme lundi dernier par le conseil d’administration, à sa demande. « Il y avait une volonté de se séparer depuis le début » explique à Tahiti Infos le président du conseil d’administration (PCA), Steeve Hamblin. Teva Janicaud part avec 4 mois de salaire, mais le montant de cette indemnité n'a pas été divulgué.

Il y a deux explications à ce départ. L’une est officieuse. Les deux hommes, qui avaient déjà travaillé ensemble lorsque Steeve Hamblin était ministre du tourisme, ne s’entendent pas. L’explication officielle est liée aux « modifications de la feuille de route du DG ». Le GIE doit en effet être profondément restructuré, et ses effectifs doivent être réduits dans le cadre du plan de redressement. Ce qui s’éloigne des missions confiées à Teva Janicaud, nommé à la tête du GIE le 25 mars 2010.

Même s’il affirme ne pas vouloir cumuler les fonctions de président du CA et de directeur général (« les statuts ne le permettent pas», explique-t-il), Steeve Hamblin pourrait toutefois reprendre une partie des attributions du DG. Il avoue également qu’il lui sera difficile de continuer à s’impliquer autant dans le GIE sans rémunération. Depuis sa nomination en août 2011, Steeve Hamblin travaille bénévolement. « Si demain on me demande d’en faire plus, je demanderai certainement une compensation rémunératrice, ou une prise en compte de mes charges » explique-t-il.
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Tahiti Infos : Comment s’est passé le départ de Teva Janicaud ?

Steeve Hamblin : Il y avait une volonté de se séparer depuis le début. Le sujet avait été abordé à mon arrivée, puis mis en suspens. La semaine dernière, Teva est revenu vers moi pour faire avancer la chose, c’est la raison pour laquelle il a présenté son bilan et les raisons de sa démotivation lors du CA de lundi.

Quelles sont les raisons avancées ?

La feuille de route qu’on lui avait confiée il y a vingt mois a changé radicalement avec la restructuration en vue du GIE. Lui-même s’est déclaré démotivé, et il y avait une volonté des administrateurs de confier ce chantier à une autre personne. Sur la forme ça a été une révocation, mais sur le fond il y avait une volonté partagée de se quitter.

Vous êtes candidat au poste de président directeur général?

Je ne suis pas candidat pour être directeur général du GIE. Je préfère me limiter à toute la partie stratégique, c’est ce qui me plaît. Maintenant, il est sûr que ce départ est un peu précipité, et les administrateurs me mandatent pour trouver une solution. Dans un premier temps, je vais privilégier les moyens humains internes pour limiter les coûts. Quant à moi, je vais devoir faire des choix, car j’œuvre bénévolement au sein du GIE, or cela a pris une part importante sur mon activité professionnelle de conseil.

Cumuler les fonctions de président et de directeur général pourrait donc être une solution, y compris d'un point de vue financier ?

Les statuts ne le prévoient pas. On pourrait envisager comme solution de faire monter quelqu’un en interne, la deuxième solution consisterait à se partager les responsabilités du DG entre le PCA et les directeurs, donc tout est à étudier, mais je ne suis pas venu au GIE pour prendre la place de Teva Janicaud.

Mais quelle est la solution pour vous, financièrement parlant ? Vous dites vous-même qu’il sera difficile de continuer bénévolement ?

J’avais prévu un relâchement de mon implication suite à ce CA qui m’avait demandé beaucoup de temps de préparation. Le départ de Teva Janicaud vient certes tout remettre en question. Tout est envisageable…

C'est-à-dire que si le CA vous demande de devenir DG, vous direz oui ?

Si on me demande de reprendre la gestion du volet social pour permettre au futur DG de s’impliquer sur le reste, je le ferai. Il faut tout imaginer, la seule contrainte est de faire avec les moyens humains dont on dispose aujourd’hui. Je proposerai deux solutions au CA et ce sera aux administrateurs de prendre une décision : répartir les fonctions du DG avec les directeurs entre eux, ou bien faire monter quelqu’un en interne, qui prendrait pleinement les pouvoirs du DG. Mais si demain on me demande d’en faire plus, je demanderai certainement une compensation rémunératrice, ou une prise en compte de mes charges. Aujourd’hui mon activité à la tête du GIE n’est pas rémunératrice, mais me coûte. On verra ce que les professionnels décideront, mais une fois de plus je ne suis pas venu pour gagner de l’argent.

Combien gagnait Teva Janicaud ?

Je ne peux pas en parler. Je peux juste dire que nous avons donné ce que prévoient les textes en terme d’indemnités.