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Russie : Poutine triomphalement réélu après une présidentielle sur mesure


Russie le 17 mars 2024. Vladimir Poutine a remporté, selon de premières données dimanche, avec quelque 87% des voix une présidentielle qui avait été calibrée pour garantir son triomphe, en l'absence d'une opposition décimée par la répression et n'ayant même pas pu présenter de candidat.

Ce score fourni à l'issue d'un sondage par l'institut officiel Vtsiom a été annoncé à la télévision d’État. Et d'après la Commission électorale russe, le maître du Kremlin a réuni 87,47% des voix après le dépouillement des suffrages dans 36,3% des bureaux de vote. Un record pour celui qui avait toujours recueilli entre 64 et 68% des suffrages aux scrutins précédents.
"Soutien colossal", "consolidation incroyable" de la société : la télévision russe multipliait les superlatifs pour décrire la victoire du chef de l'Etat, après une élection dont l'opposition avait été exclue après une répression sans merci. 
L'ex-président et numéro 2 du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a salué dimanche "la victoire éclatante" de M. Poutine.
"La Russie a fait son choix", s'est félicitée la cheffe de la Commission électorale, Ella Pamfilova, annonçant en outre une participation record de 74,22%.
Le Kremlin a dit aux médias russes que M. Poutine était informé de ces résultats préliminaires.
L'équipe de l'opposant russe Alexeï Navalny, mort en prison, a en revanche dénoncé un score n'ayant "pas de lien avec la réalité".
Le pouvoir avait martelé au préalable que le peuple russe devait être "uni" derrière son leader, présentant le conflit ukrainien comme ourdi par les Occidentaux pour détruire la Russie.
L'assaut contre l'Ukraine, déclenché par Vladimir Poutine en février 2022 et qui n'a pas d'issue en vue malgré ses dizaines de milliers de morts, était quant à lui en toile de fond du vote, d'autant que les attaques sur le territoire russe se sont multipliées cette semaine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que M. Poutine était un homme "ivre de pouvoir" qui veut "régner éternellement".
La Pologne et le Royaume-Uni ont pour leur part jugé que la présidentielle russe n'avait été ni "libre", ni "équitable", Varsovie concluant qu'elle n'était donc "pas légale".
En Russie, les autorités n'ont pas laissé de place aux contradicteurs du pouvoir : les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d'Alexeï Navalny dans une prison de l'Arctique mi-février. 
Dans ce contexte, l'épouse du défunt détracteur n°1 de Vladimir Poutine, Ioulia Navalnaïa, avait appelé ses partisans à se montrer en nombre en allant tous voter au même moment, à midi dimanche, contre le président russe.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Dimanche 17 Mars 2024 à 12:03 | Lu 1139 fois