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Rumia : lancement d'un incubateur et d'une pépinière d’entreprises spécialisées dans le numérique


Rumia : lancement d'un incubateur et d'une pépinière d’entreprises spécialisées dans le numérique
PAPEETE, mardi 12 février 2013. L’évènement du jour du Fifo 2013 qui vient juste de s’ouvrir ne s’est pas joué dans une salle obscure au visionnage des films documentaires, mais sous le chapiteau des rencontres numériques. A l’occasion de l’ouverture des 5e rencontres numériques, Antony Géros, vice-président de Polynésie française et ministre en charge du numérique a exposé le projet Rumia. Derrière ce nom issu de la mythologie polynésienne, la création dès cette année 2013 d’un incubateur et d’une pépinière d’entreprises pour des projets innovants en matière de numérique ou de production audiovisuelle. L’idée avait été lancée dès 2010 dans le cadre des états généraux du numérique, mais sa première manifestation concrète démarrera cette année, en 2013. Enfin, en 2014 une expansion du projet Rumia est d’ores et déjà prévue puisque l’incubateur disposera alors de locaux à Motu Uta, dans un ancien parking désaffecté situé à proximité des bureaux du port autonome.

Selon le ministre en charge du numérique, Rumia peut effectivement démarrer dès cette année. Une première enveloppe budgétaire a été prévue : 40 millions de Fcfp. En 2014, il faudra prévoir 60 millions supplémentaires pour aménager l’un des plateaux de ce parking désaffecté en locaux (d’une superficie de 1100 m2) aptes à être un lieu d’incubation de projets innovants et de site de la future pépinière d’entreprises. Dans un premier temps Rumia n’occuperait que l’un des quatre niveaux de ce parking réaménagé, mais à terme les autres paliers pourraient également être utilisés. «Nous livrons le bâtiment aménagé, mais après ce sera à chaque projet de participer au fonctionnement de ce site au travers de son business plan» argumente Antony Géros. Le vice président est en discussion avec l’Etat, car Rumia devrait pouvoir se développer par le biais d’un partenariat Pays/Etat pour sa première partie d’investissement, avant que le relais ne soit passé à un projet PPP, partenariat public/privé.

L’agence du développement du numérique (ADN) en Polynésie
qui dépend directement de la vice-présidence du Pays, est au cœur de ce dispositif et c’est dans les locaux d’ADN (immeuble Toriki) que la première partie de Rumia va prendre corps dans les prochaines semaines. En fait tout est prêt déjà, mais il fallait attendre le lancement officiel pour que Rumia puisse enfin éclore. En interne, les agents d’ADN ont déjà reçu des propositions innovantes qui pourraient intégrer soit l’incubateur pour ceux qui ont encore besoin de prendre corps, ou bien la pépinière d’entreprises pour des projets déjà plus aboutis. L’orientation de Rumia est clairement concentrée sur les nouvelles technologies du numérique avec des aspects innovants et/ou une orientation audiovisuelle comme les nouveaux médias, la post production, l’animation en 3D, l’intégration de vidéo.

Le principe de Rumia est d’accompagner les porteurs de projet jusqu’à l’installation
dans une entreprise qui vivra de ses propres ailes. Dans la phase incubation, d’une durée de six mois, les porteurs de projet bénéficieront d’appuis techniques, juridiques, économiques et marketing pour choisir la forme juridique de leur future entreprise, peaufiner les aspects techniques du projet. Puis ce sera le passage via la pépinière d’entreprises (entre 18 et 24 mois) pour accompagner le lancement de l’entreprise et son premier développement. Sur son plateau technique de 1100m2 à Motu Uta, Rumia pourrait accueillir entre 20 et 30 projets innovants différents. L’incubateur et la pépinière d’entreprises permettant d’avoir des locaux, des liaisons téléphoniques et Internet, les appuis techniques et juridiques à disposition. Sans oublier que le brassage des différents porteurs de projet devrait permettre des synergies, le partage de compétences. Il s’agit bien de favoriser l’éclosion de l’entrepreneuriat dans un secteur technique pointu et d’avenir.

Les porteurs de projet intéressés par cet incubateur et pépinière d’entreprises peuvent s’informer auprès de l’agence ADN dans l’immeuble Toriki à Papeete au 1er étage. Le site internet de l’agence est aussi utile pour les contacts : www.net.pf



Rumia : lancement d'un incubateur et d'une pépinière d’entreprises spécialisées dans le numérique
Antony Géros : «tout vient du câble»

Le vice-président de la Polynésie française est très enthousiaste pour ce projet Rumia
d’incubateur et de pépinière d’entreprises innovantes dans le domaine du numérique. En charge du développement de l’économie numérique, il voit un potentiel encore sous-utilisé dans ce secteur en Polynésie depuis le déploiement en 2010 du câble sous-marin Honotua, reliant depuis 2010 Hawaii à Tahiti. «Tout vient du câble. Actuellement nous avons à disposition 340 gigabits, et la consommation en 2012 s’est limitée à 4 gigabits. C’est un câble qui part d’un site avec 250 millions de personnes d’un côté pour en desservir 250 000 en bout de chaîne. C’est inefficient. L’avenir sera la liaison entre la Polynésie française et l’Amérique du sud, ainsi nous serions au cœur d’une vraie croissance du numérique, au croisement d’un inévitable échange, mais pour l’instant ce n’est pas le cas».

Quant à savoir s’il y a déjà des projets d’innovation numérique en gestation
sur le territoire aptes à créer un véritable pôle d’économie numérique Antony Géros n’hésite pas. «On peut s’en imprégner dans les multiples initiatives qui existent déjà, via des structures associatives notamment et que nous aidons déjà à travers des aides publiques. Je sais qu’il y a en Polynésie une centaine de jeunes qui ont des initiatives avec des projets innovants et qui ont besoin d’être encadrés dans leur démarche». Rumia serait ainsi la réponse à ces porteurs de projet en manque de structure. A suivre.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 12 Février 2013 à 14:14 | Lu 2384 fois
           



Commentaires

1.Posté par GERARD le 12/02/2013 17:16 | Alerter
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Un incubateur : super ! on va avoir a nouveau des poussins et donc des œufs en magasins…bonne nouvelle !

2.Posté par Le vieux le 13/02/2013 04:58 | Alerter
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C’est bien ce que je disais Mr Le vice-président de la Polynésie française. Le câble Honotua est une superbe autoroute. Malheureusement de l’autoroute jusque chez nous c’est un vulgaire chemin de terre que vous mettez à notre disposition, vous et vos services de l’OPT. Ne regardez pas ce qui marche, les trains qui arrivent à l’heure. Mais renseignez-vous sur les difficultés énormes qu’ont les internautes qui vivent à plus de cinq kilomètres de l’OPT dans les archipels oubliés. Eux aussi et autant que les autres contribuent à votre salaire. Alors s’il vous plait un peu plus de considérations pour eux.

3.Posté par grand simone le 13/02/2013 13:22 | Alerter
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Vingt ans plus tard, ceux qui furent maltraités, calomniés, virés pour avoir osé utiliser le numérique au service de la mer et de l'aquaculture avec Ifremer de la Station Polynésienne de télédétection constatent qu'ils ont eu raison trop tôt.
Fa'aitoito
Simone Grand

4.Posté par Steve le 17/02/2013 12:08 | Alerter
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C'est du n'importe quoi et de l'argent gaspillé. Je suis moi-meme dans le service du numérique innovant. J'ai des clients potentiels dans le monde (usa, australie, nz, france, canada...) tous me contacte et veulent mes services mais dès qu'ils demandent ou je me situe, et que je réponds French Polynesia - Tahiti, ils hésitent et annulent les commandes, voilà!
J'ai meme été obligé de retirer ma localisation sur mon site internet sinon c'est la page fermé en moins d'une minute.
C'est simple, pour les étrangers, certains ne connaissent même pas Tahiti, ils nous prennent pour une miniuscule ile sous-développé. Qui fera confiance de donner un travail important situé en Polynesie. C'est frustrant! Alors la pépinière du blah blah!
Il faut que le gouvernement ouvre les yeux, et ne prennent pas la Polynésie pour le nombril du monde, Tahit c'est inconnu au delà de nos océans. On nous connait pour Bora Bora, la perle et le tourisme et encore. Je suis local et je n'ai pas les moyens de m'expatrier sinon je le ferai pour pouvoir vendre mes services numériques innovants. Se prendre pour la sillicon valley? N'importe quoi! 40 000 000 + 60 000000 = 100 000 000FCP comment faire du retour sur investissement dans combien de temps? Je demande que les responsables de ce projet réfléchissent bien avant de ce lancer, c'est irresponsable surtout en temps de crise, mieux vaut investir dans des projets terre à terre.