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Rossé à Arue le jour de la marche blanche : ses agresseurs restent en prison


Le dispositif policier a été renforcé une fois encore, ce lundi au palais de justice de Papeete ou des dossiers de violences urbaines étaient jugés.
Le dispositif policier a été renforcé une fois encore, ce lundi au palais de justice de Papeete ou des dossiers de violences urbaines étaient jugés.
PAPEETE, le 28 septembre 2015 - Deux des trois prévenus dans l'agression gratuite d'un jeune homme de 20 ans, le 19 septembre dernier près d'un centre commercial, ont été condamnés ce lundi après-midi à 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Le troisième mis en cause écope d'une peine de 140 heures de travail d'intérêt général.

Il y a un peu plus d'une semaine, le fenua s'unissait contre la violence en se mobilisant à l'occasion d'une marche blanche, organisée à Papeete en réponse au meurtre sauvage du jeune Sandy Ellacott, à Bora Bora. On pensait ce samedi 19 septembre 2015 sanctuarisé, pas vraiment. En début de soirée, du côté du stade Leontieff à Arue, un jeune homme de 20 ans qui se rendait chez sa copine à vélo s'était violemment fait prendre à partie pendant ce temps-là par trois individus en voiture.

Prétextant être à la recherche de quatre individus qui l'auraient rossé un peu plus tôt dans la journée, le plus jeune des prévenus avait convaincu son frère et la compagne de celui-ci de mener une expédition punitive à bord de leur pick-up. Pensant croiser l'un d'eux dans la pénombre, le trio avait engagé une course-poursuite inégale avec leur victime à vélo, pourtant étrangère à l'affaire. Au volant du pick-up, madame n'avait pas hésité à prendre des sens interdits pour coincer le fuyard, motivé par un tane qui l'encourageait à le renverser.

"Une drôle d'époque"

Le malheureux finira par tomber de lui-même, glissant sur des graviers et un sol mouillé. S'en était suivi une pluie de coups, à la tête et au dos notamment, lui occasionnant 8 jours d'incapacité totale de travail (ITT). L'auteur des coups et sa dame, qui conduisait le véhicule, ont écopé ce lundi après-midi de 6 mois de prison ferme en comparution immédiate, avec maintien en détention à la maison d'arrêt de Nuutania. Le plus jeune s'en tire avec 140 heures de travail d'intérêt général.

"Nous vivons une drôle d'époque", a plaidé Me Toudji, l'avocat de la victime, devant cette succession de faits divers de rue qui secoue le fenua. "Il y a une mutation de la société polynésienne, connue pour sa tranquillité et c'est de moins en moins le cas".

Rédigé par Raphaël Pierre le Lundi 28 Septembre 2015 à 18:05 | Lu 3525 fois