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Rompre l’isolement par le numérique : la technologie ouvre de nouvelles perspectives


Une classe de Raivavae suit par liaison internet un cours d'anglais dispensé depuis la DEP à Pirae et retransmise à Papeete sur le site du Fifo.
Une classe de Raivavae suit par liaison internet un cours d'anglais dispensé depuis la DEP à Pirae et retransmise à Papeete sur le site du Fifo.
PAPEETE, mardi 13 février 2013. Application de la technologie du numérique à l’enseignement ou à la médecine, l’ouverture des 5e rencontres numériques dans le cadre du Fifo 2013 a permis des exposés sur des exemples concrets et locaux. La Polynésie française et sa géographie éclatée en cinq archipels sur un territoire vaste comme l’Europe est l’exemple parfait pour illustrer l’utilisation des nouvelles technologies numériques, à condition que les contraintes techniques aient été maîtrisées. Ce mardi deux exemples ont été présentés : le télé enseignement via Internet et le futur programme de télésurveillance médicale en cardiologie par le biais de la téléphonie mobile.

A Raivavae, une île des Australes située à 700 km de Tahiti, des élèves de primaire ont suivi par télé enseignement ce mardi matin, une leçon d’anglais dispensée depuis le siège de la direction de l’enseignement primaire, à Pirae, retransmise en direct dans le chapiteau des rencontres numériques à la Maison de la culture de Papeete. Pour l’occasion, des conditions techniques renforcées par les équipes de l’OPT et de Mana pour que son et image soient quasi instantanés. Une expérimentation réussie, après quelques essais les jours précédents et qui devrait s'ouvrir à utilisation réelle très prochainement. «Nous pouvons réaliser des exploits tout en réduisant les coûts grâce aux nouvelles technologies mais surtout permettre à plusieurs de profiter des compétences dont bénéficient les écoles de Tahiti souvent au détriment de ceux des îles de nos archipels éloignés» expliquait le vice-président Antony Géros.

Dans le cadre particulier de cette expérimentation, le recours aux liaisons satellite a été nécessaire, car toutes les îles de Polynésie ne sont pas reliées par le câble sous-marin d’Honotua. Or, très prochainement la société O3B déploiera plusieurs satellites à basse altitude qui permettront de couvrir les besoins de certains archipels comme les Marquises, les Tuamotu et les Australes qui ne sont pas dotés du câble. «Il ne s’agit pas de remplacer les enseignants par des ordinateurs» a souligné le ministre de l’éducation Tauhiti Nena, mais, dans certains cas, pour des atolls éloignés, ces techniques d’enseignement à distance permettront de retarder la séparation des enfants de leur famille pour suivre leur enseignement.

Même démonstration de l’utilisation des technologies numériques mais dans le domaine de la médecine avec le système de télé surveillance médicale en cardiologie, et cette fois par le biais des réseaux de téléphonie mobile. Actuellement 600 patients de Polynésie française sont équipés de stimulateurs ou de défibrillateurs cardiaques, dont un quart sont positionnés dans les îles. Chaque année 80 nouveaux patients reçoivent des implants cardiaques pour stimuler ou ralentir les rythmes de leur cœur. Ces équipements de médecine cardiaque nécessitent des contrôles réguliers du fonctionnement des appareillages, au moins deux fois par an, or, il existe désormais des systèmes d’alerte à distance, utilisant les réseaux de téléphonie mobile. Un moyen de sécurisation à distance qui rassure les patients, limite les déplacements pour des visites de contrôle et permet a fortiori baisser les coûts de la santé. «Le choix de ce système par les lignes téléphoniques mobiles est quasiment en place. Il a fallu une adaptation du réseau mobile local. Un ingénieur des Etats Unis est venu récemment spécialement pour cela, à Moorea, cela a été réglé en quelques heures à peine. A terme, ce système d’alerte par transmetteur pourra être mis en place sur chaque patient recevant un nouvel implant cardiaque. Les anciens patients seront équipés au moment du renouvellement de leur implant» précise docteur Bruno Ulmer, cardiologue au Centre hospitalier du Taaone. Ce système d’alerte en télésurveillance médicale est prêt à démarrer en Polynésie française. Il devrait être opérationnel dans les prochains mois.

Démonstration de télé enseignement lors de l'ouverture des 5e rencontres numériques avec le Haut-commissaire Jean-Pierre Laflaquière, le vice-président Antony Géros et le ministre de l'éducation Tauhiti Nena.
Démonstration de télé enseignement lors de l'ouverture des 5e rencontres numériques avec le Haut-commissaire Jean-Pierre Laflaquière, le vice-président Antony Géros et le ministre de l'éducation Tauhiti Nena.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 12 Février 2013 à 15:10 | Lu 1052 fois
           



Commentaires

1.Posté par Le vieux le 12/02/2013 15:35 | Alerter
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Un vœu pieu, faudrait-il encore que l’OPT mette à notre disposition des lignes téléphoniques et des relais de qualités. En Polynésie dans les archipels oubliés Internet est une gageure. C’est un peu comme si vous vouliez utiliser une Ferrari sur un chemin de terre. Ben là c’est pareil, Internet les outils informatiques sont de très grandes qualités, mais ce qui les relie au réseau est minable. Résultat, vous ne pouvez utiliser les performances de vos outils. Merci l’OPT

2.Posté par Tetuahau le 12/02/2013 16:34 | Alerter
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Moi, j'y étais à cette démo et c'était très bien! Mauruuru roa DEP ma, OPT, MANA ma!

Sûr que c'est pas donné tous ces moyens techniques. D'ailleurs, qui a dit qu'un satellite coûtait peu? Le vice-président et le haut-commissaire ont été clairs sur ce sujet: tout cela a un coût et plus on s'éloigne de Tahiti et plus c'est cher. Comment trouver l'équilibre financier sans pour autant abandonner la mission de service public: c'est là le plus grand challenge de l'OPT.

3.Posté par Vitamine C le 12/02/2013 19:32 | Alerter
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Qui peut encore croire à ces foutaises ? Les démos, c'est bien gentil, mais on est loin de la réalité. rappelez vous le projet Metu@ lancé en grande pompe par Flosse et Fritch... résultat zero !
Tant que ce sera "gérer" par le public (opt et autre mana), c'est l'assurance d'un échec retentissant en ayant englouti des millions. Laissez le privé s'en charger si vous voulez de vrais résultats.

4.Posté par Bob Morane le 13/02/2013 15:39 | Alerter
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Et on notera la magnifique phrase de Géros pendant son discours...
"Les nouvelles technologies évoluent très vite mais nous, ici, on est bien sous le soleil, on prendra notre temps"...
Il promet notre avenir numérique avec un VP pareil... Prends donc ton temps mais sois bien conscient que le monde ne t'attendra pas (et nous avec...) !