
Rodolphe Apuarii nous avait expliqué qu’il y a quatre ans, les présidents de clubs avaient voté pour la liste dont il était le leader. Par la suite, après une réunion qui s’était faite en interne, Doris Hart avait été nommée à la présidence, en fonction de ses qualités administratives et de sa disponibilité, entre autres.
Rodolphe Apuarii était alors devenu vice-président délégué, ils devaient donc gérer à deux la tête de la fédération. L’alchimie avait fonctionné pendant les deux premières années du mandat ‘tant que Doris habitait chez nous’ avait confié Rodolphe, mais après ces deux années, les relations s’étaient progressivement détériorées, jusqu’à la rupture.
Selon Rodolphe Apuarii, c’est à la demande de certains présidents de clubs qu’il s’est décidé, après deux mandats au sein du conseil fédéral, de présenter à nouveau une liste dont il serait le leader. Il a même évoqué une clause demandée par les votants qui leur garantirait que le premier de la liste élue serait effectivement le président de la fédération.

La différence essentielle entre les deux listes est que celle de Doris était constituée de personnes d’horizons divers alors que celle de Rodolphe est constituée quasiment en totalité de présidents de clubs. Pour certains, c’était un défaut servant le favoritisme mais pour la majorité des présidents des clubs votants, c’est un point positif. Pour Rodolphe, pour résoudre les doléances des présidents de clubs, il faut les vivre directement.
Après son élection, le nouveau président de la fédération tahitienne a bien voulu nous donner ‘à chaud’ quelques éléments. En ce qui concerne le champ d’action de la fédération pour les championnats du monde prévus à Pirae en 2018, Gordon Barff le président du club Maona a hine et chef de mission lors des derniers jeux en PNG présent dans la liste, serait pressenti pour diriger une commission à ce sujet.
Tauhiti Nena, le président du COPF (comité olympique de PF) présent également sur la liste, aurait apporté son soutien sans contre partie définie au préalable. Une quinzaine de commissions seront définies par le nouveau conseil fédéral. Rodolphe Apuarii a également évoqué le fait que le budget des prochains championnats du monde en Australie en 2016 serait remis en discussion.

Rodolphe Apuarii est le président du club Mou’a Tamaiti de Papara depuis 2001, un club dont les juniors avaient fait quasiment jeu égal avec les séniors lors de la première partie de la course Va’a News’. Avec son équipe, il aura le souci de dynamiser cette catégorie junior, comme celle des femmes, en baisse de participation notoire. Il a également évoqué l’évolution nécessaire de certains règlements.
Il a également parlé d’une équipe ‘rôdée’, avec une bonne représentativité des îles et des archipels. ‘Les championnats du monde de 2018, c’est un grand évènement, c’est l’occasion de remonter le niveau du va’a, il y a la dimension touristique, culturelle et la dimension sportive. C’est aussi une manière de continuer la ‘maison d’Edouard’, son œuvre’. Rappelons que Rodolphe est le conjoint de la fille d’Edouard Maamaatua, un grand monsieur de la pirogue aujourd’hui disparu.
La pirogue à Tahiti sera au moins pour quatre ans une histoire de ‘famille, et d’unité’ comme il l’a lui même indiqué, puisque sa femme est la présidente du comité organisateur d’Hawaiki Nui Va’a. ‘Lors des réunions, les colistiers sont parfois absents, dans ces moments là, tu ne peux compter que sur la famille pour que la pirogue puisse avancer’. SB