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Révision du code du travail, une priorité pour Patrick Bagur


Patrick Bagur a travaillé pendant 30 ans dans la Marine nationale. Depuis dix ans, il est président du syndicat des prestataires de service.
Patrick Bagur a travaillé pendant 30 ans dans la Marine nationale. Depuis dix ans, il est président du syndicat des prestataires de service.
PAPEETE, le 29 mars 2018. La réforme de la Protection sociale généralisée et la révision du code du travail sont les priorités du nouveau président du Medef. L'organisation patronale a déjà listé les "mesures urgentes" à mettre en œuvre.


Patrick Bagur a été élu mercredi soir nouveau président du Medef. Le président du Syndicat des Prestataires de service de la Polynésie française suivra notamment les dossiers en rapport avec le droit social (réforme du code du travail et Protection sociale généralisée). Patrick Bagur a succédé à Olivier Kressmann, qui prend la fonction de premier vice-président. Olivier Kressmann travaillera sur les dossiers de l'emploi et de la formation.

Thierry Mosser est le deuxième vice-président. Il s'occupera plus particulièrement des dossiers liés à l'économie. Kelly Asin, trésorier, aura comme domaine de prédilection la fiscalité.

Parmi les premiers dossiers que souhaite prendre Patrick Bagur à bras-le-corps, il y a la poursuite de la réforme de la Protection sociale généralisée et la refonte du code du travail. "Le code du travail est un frein. Il faut que le code du travail soit refondu pour que l'embauche soit plus facile et plus simple", explique Patrick Bagur.

Dans son rapport moral 2017, le Medef détaille quels points du code du travail il voudrait modifier. L'an dernier, la commission "Droit social" du Medef a listé les "mesures urgentes" à mettre en œuvre : "la nécessité de supprimer l'interdiction pour l'employeur de résilier le contrat de travail durant les cas de suspension listés (dans le code du travail), tel que la maladie". Le Medef relève que "malheureusement cette interdiction est utilisée de manière abusive par certains salariés qui, pour éviter une éventuelle mesure de licenciement, se placent volontairement en arrêt maladie jusqu'à prescription de la faute. Pour le Medef, cette interdiction ne devrait être limitée qu'au cas de suspension du contrat de travail faisant suite à un accident de travail ou à une maladie professionnelle". Le Medef souhaite également faire évoluer les contrats à durée déterminée. Des propositions propres au secteur de l'intérim ont été également été faites : "autoriser les agences d'intérim à effectuer des prestations de recrutement et de placement, rendre les avenants successifs multiples possibles pendant une durée limitée à un an, assouplir l'obligation de faire signer le contrat de mission par l'intérimaire dans les deux jours ouvrables, par le biais de l'utilisation de la signature électronique et la possibilité, en cas d'accident du travail, de partager les responsabilités entre l'agence d'intérim et l'entreprise utilisatrice".

Le Medef pense aussi à favoriser l'activité de service à la personne qui "constitue un gisement de création de plusieurs centaines d'emplois salariés dans les années à venir". "Face à ce besoin de plus en plus grandissant, le code du travail polynésien n'est malheureusement pas adapté à la réalité de cette profession", indique le document du Medef. "Afin d'éviter le recours au travail clandestin et permettre le développement de cette activité en toute légalité, des assouplissements du code du travail sont nécessaires, mais ne peuvent se faire qu'en cohérence avec une politique de développement du secteur."
En 2017, le Medef regroupait 423 entreprises et 14 537 salariés contre 424 entreprises et 14 302 salariés en 2016.

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 29 Mars 2018 à 16:03 | Lu 1946 fois