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Révision de la condamnation de Pouvanaa a Oopa : le cabinet du président Hollande transmet à la Garde de Sceaux


Pouvanaa a Oopa en 1968.
Pouvanaa a Oopa en 1968.
PAPEETE, jeudi 18 avril 2013. Le président de l’Assemblée de Polynésie française Jacqui Drollet a reçu ce mercredi, le 17 avril, une réponse favorable à la demande de révision de la condamnation de Pouvanaa a Oopa du 21 octobre 1959. Le président de l’Assemblée polynésienne avait transmis à l’Elysée la résolution du 15 février 2013 adoptée à l’unanimité par les élus de la place Tarahoi afin d’obtenir la révision de cette condamnation. Le député polynésien avait été condamné par la cour criminelle de Papeete, après un an de détention préventive, à huit années de réclusion et quinze années d’interdiction de séjour sur le sol polynésien, pour complicité de tentative de destruction d’édifices appartenant à autrui, aide et assistance, et détention sans autorisation d’armes et de munitions. Il avait obtenu une grâce présidentielle accordée par Charles de Gaulle en 1968 et a toujours clamé son innocence jusqu’à sa mort en 1977.

La réponse de Paris adressée à Jacqui Drollet le 8 avril dernier et réceptionnée à Papeete le 17 avril, émane de Pierre Besnard, chef de cabinet du président de la République François Hollande. La lettre précise : «chargé de vous répondre, je puis vous assurer de toute l’attention portée au souhait que soit déposée par Madame la Garde des Sceaux, auprès de la Commission de révision des condamnations pénales, une demande de révision de la condamnation du 21 octobre 1959 de Monsieur Pouvanaa a Oopa. Vous le savez, Monsieur François Hollande est favorable à la réouverture de ce dossier. Aussi n’ai-je pas manqué de relayer votre démarche auprès de Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la justice afin qu’elle procède à l’examen de votre demande».

Aucune mention de délai n’est précisée puisque l’examen de cette demande en révision est à la discrétion
de la Garde des Sceaux en personne. Quant à la procédure, elle pourrait durer plusieurs années. Cette demande de révision est motivée par de nouveaux éléments issus d’une recherche de l’historien Jean-Marc Régnault qui a eu accès il y a quelques mois aux archives des Ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Outre-mer et des Armées, et surtout du Fonds privé Jacques Foccart.



Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 18 Avril 2013 à 13:42 | Lu 2001 fois