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Réunions régionales en cascade à Nouméa


Réunions régionales en cascade à Nouméa
NOUMÉA, jeudi 8 novembre 2012 (Flash d’Océanie) – Nouméa se trouve, depuis cette semaine, au centre des affaires du Pacifique avec la tenue d’une série de réunions, et en point d’orgue la Communauté du Pacifique (CPS).

En guise de coup d’envoi de cette série de conférences, s’est tenue la réunion d’un réseau régional scientifique, du 3 au 5 novembre 2012.
Réunis sous l’acronyme fédérateur « STAR » (pour Science, Technology and Resources Network, réseau pour la science, la technologie et les ressources), les participants, au siège de la CPS, ont eu à cœur d’échanger autour des principales problématiques touchant l’Océanie au cours du 21ème siècle.
Parmi les organisations représentées, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) figure en bonne place en tant que coorganisateur.
Au total, environ 80 scientifiques et responsables venus des pays et territoires insulaires de la zone ont débattu, sous la coprésidence de Jérôme Aucan (IRD) et de John Collen (Victoria University de Wellington), de questions touchant aussi bien les sciences de la mer, les géosciences, la sismologie, ou encore la surveillance des phénomènes liés aux changements climatiques.

Dans la foulée de cette réunion, c’est au tour de la divisons géoscience de la CPS, la SOPAC, de tenir son assemblée annuelle, du 6 au 9 novembre 2012, toujours dans les locaux de la CPS.
Cette division, ancienne commission océanienne pour les sciences de la terre (SOPAC), a été récemment intégrée à la CPS.
Son directeur sortant, Russel Howorth, est en fin de mandat et sera prochainement remplacé (mi-janvier 2013) par le Professeur Britannique Michael George Petterson.
Le Professeur Petterson, géologue de formation, enseignait jusqu’à récemment à l’université de Leicester.
Auparavant, il était le directeur scientifique du service britannique des mines.
Au cours de sa carrière, il a aussi été en poste en Asie, dans les Caraïbes, en Amérique du Sud et dans le Pacifique (Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon).
La SOPAC possède trois pôles : Îles et Océan, eau et assainissement, et réduction des risques liés aux catastrophes naturelles.
Pour cette conférence annuelle, l’une des problématiques émergentes, qui entre dans les zones de compétences de la divisions SOPAC de la CPS, est l’arrivée de nouveaux opérateurs miniers spécialisés dans l’exploitation des fonds marins, à la recherche de nodules polymétalliques, de minerai (or, cuivre) ou de terres rares.
L’un de ces opérateurs, canadien, Nautilus Minerals Inc., fait figurer de pionnier et s’apprête à entrer en activité, pour la première fois au monde, dans le golfe de Bismarck (Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Cette société explore aussi dans d’autres zones de l région, comme Tonga et les îles Fidji.
Dans ce contexte, la SOPAC, ces trois dernières années, a ajouté un rôle dans l’élaboration d’une sorte de code de conduite et de procédures régionales, avec en toile de fonds d’éventuelles retombées environnementales.
Autre problématique : celle de l’accès à l’eau potable et la gestion de cette ressource, précieuse dans un environnement insulaire.
retrouver le compte-rendu: La SOPAC réfléchit sur les ressources minérales des grands fonds marins et la gestion intégrée des ressources en eau

Le 7 novembre 2012, s’est aussi tenue à Nouméa la conférence maritime de la Nouvelle-Calédonie, réunissant les acteurs locaux (gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, collectivités, industriels, professionnels de la mer, associations) et les représentants de l’État français (dont Michel AYMERIC, Secrétaire Général de la Mer, autorité nationale rattachée au Premier ministre, en charge de la coordination de l'action en mer).
En toile de fonds : le transfert de certaines compétences maritime à la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la feuille de route tracée par l’Accord de Nouméa (signé en 1998 entre partis locaux et la France).
Au menu des discussions : les grands enjeux maritimes de la Nouvelle-Calédonie et la rédaction d'une feuille de route pour l'action de l'État en mer, et plus largement à l'action des pouvoirs publics en Nouvelle-Calédonie, précisait jeudi le Haut-commissariat de la République française en Nouvelle-Calédonie.
Depuis 2011, la Nouvelle-Calédonie est compétente en ce qui concerne « la police et la sécurité de la circulation maritime s'effectuant entre tous points de la Nouvelle-Calédonie, et le sauvegarde de la vie humaine dans les eaux territoriales ».
Du point de vue du Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Harold Martin, cette réunion avec les autorités françaises a permis de « réaffirmer la détermination du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie autour des grands enjeux maritimes ».
Ces enjeux, selon lui, comprennent aussi bien la connaissance et l’amélioration de l’innovation et de la recherche, la mise en place d’une gouvernance partagée des espaces marins, le développement de l’emploi dans le secteur maritime, ou encore l’intégration régionale et la surveillance et la protection du patrimoine maritime de cette collectivité française du Pacifique.

En guise de clôture et de point culminant de ce cycle de conférences nouméennes, du 12 au 16 novembre 2012 se tiendra la 42ème Conférence des Représentants des Gouvernants et Administration (CRGA) du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique.
Ce CRGA, qui comprend les représentants des gouvernements des 26 pays et territoires membres de cette organisation, se réunit en conférence plénière tous les deux ans.
Il est considéré comme le conseil d’administration de la CPS, anciennement connue sous le nom de Commission du Pacifique Sud (d’où son acronyme persistant) et fondée en 1947.
Au menu des débats, en cette année de 65ème anniversaire : la poursuite de réformes engagées sous la houlette du Directeur Général, le Salomonais Jimmie Rodgers, l'élaboration du nouveau plan directeur pour la période 2013-2017, le renforcement de la coopération transversale et de récentes avancées et implantations dans le Pacifique Nord, ou encore l’examen des recommandations issues d’un récent audit.
Pour cette conférence 2012, la Présidence est assurée par la France, pays cofondateur de l’organisation, la Vice-présidence revenant à Kiribati.
Par ailleurs, la CPS a également annoncé fin octobre 2012 la nomination de son nouveau directeur de sa branche santé publique en la personne du Dr Colin Tuikuitonga.
Ce Néo-zélandais a auparavant occupé le poste de directeur de la santé publique, mais aussi plus récemment de directeur de cabinet au sein du ministère néo-zélandais en charge des affaires du Pacifique.

Faisant référence au problème identifié comme étant le plus grave dans la région, à savoir une véritable épidémie de maladies non-transmissibles et liées aux styles de vie, le nouveau titulaire de ce poste a indiqué son intention de lutter contre ce phénomène en appliquant des règles ayant fait leurs preuves dans d’autres parties du monde, comme l’augmentation des taxes sur le tabac pour réduire l’incidence des maladies liées à la consommation de cette substance ou encore la réduction des taux de sel dans les aliments pour réduire le taux de maladies cardio-vasculaires.
Avec un impact moyen de quelque quatre vingt pour cent des populations de l’Océanie insulaire, les maladies non-transmissibles ont été reconnues, lors des récentes réunions régionales de la CPS et de l’OMS, comme « épidémiques » dans cette région.
Elles sont principalement liées aux changements de styles de vie (sédentarisation de la population, urbanisation, télévision, alimentation sucrée et salée) et se traduit par des maladies telles que l’obésité, le surpoids, les maladies cardiovasculaires, le diabète, entre autres.

pad

Rédigé par PAD le Jeudi 8 Novembre 2012 à 05:16 | Lu 948 fois