Paris, France | AFP | mardi 28/03/2023 - Les opposants à la réforme des retraites étaient moins nombreux dans la rue mardi pour une dixième journée d'action à l'appel des syndicats qui ont réclamé une "médiation", rejetée par le gouvernement mais soutenue par ses alliés du Modem.
Cinq jours après un sursaut terni par de nombreux débordements, les premiers chiffres des autorités comme des syndicats attestaient d'une participation en repli, comme à Bayonne (6.500 à 13.000), Nice (3.700 à 25.000) ou Clermont-Ferrand (11.000 à 40.000).
"Le mouvement ne s'essouffle pas", a cependant affirmé depuis Clermont-Ferrand le leader de la CGT Philippe Martinez, jugeant "la détermination toujours aussi importante" pour exiger le retrait de la réforme et de sa mesure-phare: le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
Après que les violences lors de 9e journée de mobilisation le 23 mars, puis autour de la bassine de Saint-Soline (Deux-Sèvres) durant le week-end, sont encore dans toutes les têtes, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté mardi à Nantes ainsi qu'à Rennes. A Nantes, une agence bancaire a été incendiée et le tribunal administratif visé, tandis qu'à Rennes ont eu lieu de nombreuses dégradations.
Dans le cortège parisien - fort de 450.000 manifestants, selon la CGT, soit près de deux fois moins que le 23 mars (800.000 de même source) -, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a appelé au "sang froid", affirmant que la France "ne se mène pas à coup de trique".
Redoutant des "risques très importants de troubles à l'ordre public", le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait prévu un "dispositif de sécurité inédit": 13.000 policiers et gendarmes, dont 5.500 dans la capitale où la préfecture avait recensé à 15H00 18 arrestations.
Pour sortir de l'impasse, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a proposé mardi "une voie de sortie" par le biais d'une "médiation" pour trouver "un compromis social".
Solution aussitôt écartée par le gouvernement: "On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler", a déclaré son porte-parole Olivier Véran, alors que la veille Emmanuel Macron avait dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales" mais sur d'autres sujets que les retraites.
"Ca va commencer à suffire, les fins de non recevoir", a réagi M. Berger depuis la tête du cortège parisien, pointant une réponse "insupportable".
Le dirigeant du premier syndicat de France a toutefois reçu l'appui inattendu des députés MoDem, membres de la majorité présidentielle. "C'est bien d'avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul", a déclaré leur président Jean-Paul Mattei.
"Sortir par le haut"
La situation reste pour l'heure bloquée, en attendant la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer sur le projet de loi d'ici à trois semaines.
"Si le gouvernement veut sortir par le haut, il faut qu'il suspende la réforme. Plus il attend, plus ça va être compliqué", a estimé le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, promettant à l'unisson des autres responsables syndicaux, la poursuite des grèves et des mobilisations.
Sur le terrain, l'opposition à la réforme reste vive.
Dans le cortège toulousain, Paul Castagné, 26 ans, doctorant en écologie dénonce "une réforme injuste menée avec beaucoup trop d'autorité". "J'ai l'impression que ce que cherche le gouvernement c'est laisser pourrir la situation, et jouer sur la lassitude des gens", dit-il.
Des barrages routiers matinaux ont été signalés à Rennes, Caen et Lille, entre autres. La circulation des trains était également perturbée, avec trois TGV sur cinq et un TER sur deux en moyenne selon la SNCF. La Tour Eiffel était aussi fermée.
A Paris, des manifestants ont envahi en fin de matinée les voies de la Gare de Lyon, entraînant des retards. Même scène à Lorient ainsi que pendant environ une heure à la gare Saint-Charles de Marseille.
La situation ne s'améliorait pas sur le front des carburants, avec des pénuries qui s'étendaient aussi en Ile-de-France.
En revanche, du côté des déchets qui se sont amoncelés à Paris (encore 7.000 tonnes mardi), la CGT a annoncé la suspension de la grève des éboueurs et du blocage des incinérateurs à partir de mercredi mais "afin de repartir plus fort" ensuite.
"Envie de me battre"
Si les enseignants étaient moins mobilisés (8% de grévistes selon le ministère), des dizaines de blocages d'universités, de lycées et même de collèges ont été recensés, d'Avignon au Havre, de Lille à Bordeaux.
"Je suis encore très jeune mais la réaction du gouvernement, le 49.3, le fait de voir que le peuple n'est pas écouté, c'est ça qui m'a donné envie de me battre", a expliqué Siméon Ronzier, 20 ans, dans le cortège lillois.
Cinq jours après un sursaut terni par de nombreux débordements, les premiers chiffres des autorités comme des syndicats attestaient d'une participation en repli, comme à Bayonne (6.500 à 13.000), Nice (3.700 à 25.000) ou Clermont-Ferrand (11.000 à 40.000).
"Le mouvement ne s'essouffle pas", a cependant affirmé depuis Clermont-Ferrand le leader de la CGT Philippe Martinez, jugeant "la détermination toujours aussi importante" pour exiger le retrait de la réforme et de sa mesure-phare: le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.
Après que les violences lors de 9e journée de mobilisation le 23 mars, puis autour de la bassine de Saint-Soline (Deux-Sèvres) durant le week-end, sont encore dans toutes les têtes, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté mardi à Nantes ainsi qu'à Rennes. A Nantes, une agence bancaire a été incendiée et le tribunal administratif visé, tandis qu'à Rennes ont eu lieu de nombreuses dégradations.
Dans le cortège parisien - fort de 450.000 manifestants, selon la CGT, soit près de deux fois moins que le 23 mars (800.000 de même source) -, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a appelé au "sang froid", affirmant que la France "ne se mène pas à coup de trique".
Redoutant des "risques très importants de troubles à l'ordre public", le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait prévu un "dispositif de sécurité inédit": 13.000 policiers et gendarmes, dont 5.500 dans la capitale où la préfecture avait recensé à 15H00 18 arrestations.
Pour sortir de l'impasse, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a proposé mardi "une voie de sortie" par le biais d'une "médiation" pour trouver "un compromis social".
Solution aussitôt écartée par le gouvernement: "On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler", a déclaré son porte-parole Olivier Véran, alors que la veille Emmanuel Macron avait dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales" mais sur d'autres sujets que les retraites.
"Ca va commencer à suffire, les fins de non recevoir", a réagi M. Berger depuis la tête du cortège parisien, pointant une réponse "insupportable".
Le dirigeant du premier syndicat de France a toutefois reçu l'appui inattendu des députés MoDem, membres de la majorité présidentielle. "C'est bien d'avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul", a déclaré leur président Jean-Paul Mattei.
"Sortir par le haut"
La situation reste pour l'heure bloquée, en attendant la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer sur le projet de loi d'ici à trois semaines.
"Si le gouvernement veut sortir par le haut, il faut qu'il suspende la réforme. Plus il attend, plus ça va être compliqué", a estimé le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, promettant à l'unisson des autres responsables syndicaux, la poursuite des grèves et des mobilisations.
Sur le terrain, l'opposition à la réforme reste vive.
Dans le cortège toulousain, Paul Castagné, 26 ans, doctorant en écologie dénonce "une réforme injuste menée avec beaucoup trop d'autorité". "J'ai l'impression que ce que cherche le gouvernement c'est laisser pourrir la situation, et jouer sur la lassitude des gens", dit-il.
Des barrages routiers matinaux ont été signalés à Rennes, Caen et Lille, entre autres. La circulation des trains était également perturbée, avec trois TGV sur cinq et un TER sur deux en moyenne selon la SNCF. La Tour Eiffel était aussi fermée.
A Paris, des manifestants ont envahi en fin de matinée les voies de la Gare de Lyon, entraînant des retards. Même scène à Lorient ainsi que pendant environ une heure à la gare Saint-Charles de Marseille.
La situation ne s'améliorait pas sur le front des carburants, avec des pénuries qui s'étendaient aussi en Ile-de-France.
En revanche, du côté des déchets qui se sont amoncelés à Paris (encore 7.000 tonnes mardi), la CGT a annoncé la suspension de la grève des éboueurs et du blocage des incinérateurs à partir de mercredi mais "afin de repartir plus fort" ensuite.
"Envie de me battre"
Si les enseignants étaient moins mobilisés (8% de grévistes selon le ministère), des dizaines de blocages d'universités, de lycées et même de collèges ont été recensés, d'Avignon au Havre, de Lille à Bordeaux.
"Je suis encore très jeune mais la réaction du gouvernement, le 49.3, le fait de voir que le peuple n'est pas écouté, c'est ça qui m'a donné envie de me battre", a expliqué Siméon Ronzier, 20 ans, dans le cortège lillois.