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Retour sur les capacités des nouveaux patrouilleurs outre-mer


Tahiti le 16 mars 2023 - L’Auguste Bénébig a accosté ce mardi à Papeete avant de rejoindre Nouméa lundi. 80 mètres de long, un canon téléopéré, quatre mitrailleuses, un drone militaire embarqué : affecté à la surveillance des zones maritimes, ce type de navire doit progressivement remplacer les anciens patrouilleurs des territoires ultramarins.

L’Auguste Bénébig, premier des patrouilleurs “nouvelle génération” de la Marine nationale a accosté à la base navale de Papeete ce mardi. Si le navire militaire est en escale pour moins d’une semaine à Tahiti, avant de rejoindre son port d’attache de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, deux bâtiments identiques sont attendus en Polynésie avant 2025. Le vaisseau fait en effet partie des six Patrouilleurs outre-mer (POM) destinés à consolider les forces de la Marine française dans les territoires ultramarins.

Aussi, deux patrouilleurs de ce type doivent-ils être postés à l’île de La Réunion, en Nouvelle-Calédonie, et en Polynésie française d’ici. “Les POM viennent renforcer et renouveler nos capacités en outremer. Ce sont des bateaux qui sont faits pour patrouiller dans nos zones de responsabilité et entre nos zones économiques exclusives. Ils serviront notamment à lutter contre tout le trafic illicite, ils sont conçus pour ça”, a souligné jeudi le commandant du navire, en marge d’une visite de ses installations.
Un POM est un vaisseau de 80 mètres de long sur 20 mètres de large pour un poids de plus de 1 300 tonnes. Côté armement, le navire est doté d’un canon téléopéré de 20 millimètres, de deux mitrailleuses de 12,7 mm, ainsi que de deux fusils-mitrailleurs de calibre 7,62 mm. Poussé par deux moteurs diesel et deux moteurs électriques, l’Auguste Bénébig peut atteindre une vitesse de pointe de 24 nœuds. En vitesse de croisière à 12 nœuds, il dispose d’une autonomie de 30 jours et peut couvrir un rayon d’action de 5 500 milles nautiques. Un bâtiment militaire à l’ergonomie revisitée pour permettre de déployer plus rapidement deux embarcations d’intervention pour ses interventions. Ces modules notamment équipés pour le sauvetage en mer.

Premier système natif de drone embarqué

L’Auguste Bénébig est le premier navire nativement doté d’un système de mini-drones aériens embarqués pour la Marine nationale (SMDM). Ce drone militaire à voilure fixe peut être catapulté depuis le bâtiment et doit être récupéré grâce à un filet. “Il se déplace plus comme un avion que comme un hélicoptère. Il va permettre de pouvoir surveiller une zone plus large, de façon plus discrète. On vit avec notre temps, et avec les progrès”, explique le commandant. “Le drone est un apport indéniable pour la surveillance maritime de la ZEE. Notamment dans le cadre des missions de police des pêches, mais dans toutes les activités illicites de narcotrafic par exemple”, précise-t-il aussi. Autre atout technologique : le patrouilleur est doté d’un système d’identification optronique, qui lui permet de voir une cible de jour comme de nuit offrant à ce navire des capacités “plus importantes que celles que possède l’Arago”. Un système d’hydrographie embarqué à bord permet aussi de cartographier les fonds marins.

Teriieroo a Teriierooiterai de l’Arago

“Je vois l’Auguste Bénébig avec beaucoup d’enthousiasme”, confie le lieutenant de vaisseau affecté à la cellule des opérations navale à l’état-major des Forces armées de Polynésie française. Pendant un an et demi, le militaire a été le commandant de l’Arago, l’actuel patrouilleur polynésien. Il regarde la perspective de la réception d’un POM en Polynésie avec beaucoup d’enthousiasme : “Le bateau que je commandais est un bâtiment merveilleux. Mais du fait de son âge, et de l’accès qu’on a aujourd’hui aux nouvelles technologies, il a des capacités qui sont inférieures à celles des POM. Les deux vaisseaux qui sont prévus pour Tahiti vont remplacer très avantageusement l’Arago dans ses missions. Avec des capacités techniques supérieures, les futurs patrouilleurs polynésiens tiendront avec plus de facilité et de rapidité leurs missions que ne peut le faire l’Arago.”
Un premier POM est attendu en Polynésie en fin d’année, voire début 2024. Un patrouilleur qui, comme l’Auguste Bénédict sera baptisé en hommage à un Compagnons de la libération. Son nom : Teriieroo a Teriierooiterai, en hommage au fameux engagé tahitien dans les troupes de la France libre. Le Teriieroo a Teriierooiterai est sur le point d’entrer en phase de tests en métropole. Il sera commandé par le capitaine de corvette François Thisse.

L'auguste Bénébig à la base navale de Papeete.
L'auguste Bénébig à la base navale de Papeete.

Rédigé par Guillaume Marchal le Jeudi 16 Mars 2023 à 19:16 | Lu 1096 fois