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Résolution sur le nucléaire : "La France doit demander pardon", pour Richard Tuheiava


PAPEETE, 27 novembre 2014 – L’ancien sénateur Richard Tuheiava est intervenu dans le débat sur une résolution pour la demande d’une indemnisation du nucléaire à l’Etat en se félicitant du soudain revirement de la majorité autonomiste sur cette question.

Mais pour le représentant indépendantiste, ce texte n’a de sens que si, en préambule, "la France demande pardon à la Polynésie française" a-t-il insisté, rappelant une la demande chère aux indépendantistes d'une reconnaissance officielle par l'Etat du fait nucléaire.

Cependant "Nous sommes hors sujet", a insisté en juriste Richard Tuheiava. "On demande un préjudice sur des atolls qui ne nous appartiennent plus. (….) Il faut demander d’abord la rétrocession", a-t-il expliqué avant de rappeler les démarches parlementaires qu’il avait conduites au cours de son mandat au Sénat. A son initiative, un projet de loi avait été adopté par le Sénat en 2012, pour la retrocession des atolls de Moruroa et Fangataufa. Il n’a jamais été débattu à l’Assemblée nationale.

L’occasion également pour le représentant UPLD d’évoquer un autre de ses combat parlementaire : la réhabilitation de la mémoire de Pouvana’a Oopa et la réouverture de son procès. "Le metua Pouvana a été arrêté parce que la France souhaitait déjà installer son centre d’expérimentation nucléaire en Polynésie française, dès 1957. (…) C’est à lui qu’il faut rendre hommage", a-t-il dit.

"Avant d’avoir une indemnisation, il faut que la France demande pardon à la Polynésie française", a-t-il enfin considéré. "Lorsque la négociation a eu lieu pour la mise à disposition des atolls, c’était sous menace militaire, ne l’oublions pas".

Il s’est aussi étonné : "Pourquoi déposer une telle résolution en plein débat budgétaire, au moment où votre gouvernement est en train de redorer son image ? Le groupe UPLD s’interroge sincèrement. (…)", avant de glisser une dernière invitation aux autonomistes de l’Assemblée :"Ces questions méritent d’être réglées devant l’ONU. Nous vous invitons sincèrement à vous joindre avec nous. Pas pour reconnaître que l’UPLD avait raison, mais pour affirmer que nous sommes dans le même combat".

Rédigé par JPV le Jeudi 27 Novembre 2014 à 10:23 | Lu 1028 fois