NICE, 4 avril 2014 (AFP) - "Jeter? Pas question": le concept des "repair cafés", né à Amsterdam en 2009, commence à essaimer en France, associations et bénévoles se fédérant pour lutter, à leur manière, contre l'"obsolescence programmée" des objets du quotidien.
"Ici, on réapprend aux gens à réparer les objets au lieu de les jeter", explique Philippe Caner, chef d'entreprise retraité à l'initiative d'un "repair café" au sein de la technopole de Sophia Antipolis, près d'Antibes (Alpes-Maritimes).
Ce jour-là, réunis dans une salle communale d'Antibes, une dizaine de bénévoles - professionnels ou bricoleurs amateurs - et une quarantaine de visiteurs s'activent dans la bonne humeur autour d'ordinateurs fatigués, d'une machine expresso un peu capricieuse ou d'un pantalon à raccommoder. Lionel, 61 ans, en profite pour faire réparer un vieux phonographe des années 1930, hérité de son père, qu'il voudrait léguer à sa fille. Il laissera en partant "un petit billet" à l'association, car les réparateurs rencontrés "sont très disponibles et en plus ils sont sympas", dit-il, tout sourire. D'autres visiteurs laissent une boisson, un gâteau... Il n'y a "aucune obligation", souligne M. Caner.
"Un +repair café+, ce n'est qu'une goutte d'eau (....) mais au moins, on essaye de reculer le moment où le consommateur va être enclin à jeter" son objet électrique ou son vêtement, renchérit Eric Drezet, vice-président de l'association et réparateur bénévole.
Et ce malgré le phénomène d'obsolescence programmée dénoncé par tous les adeptes des "repair cafés".
Selon M. Drezet, co-auteur d'"Impacts écologiques des technologies de l'information et de la communication" (éd. Edp Sciences, 2012), ce phénomène est connu depuis les années 1920, avec la tentative aux Etats-Unis d'un cartel de fabricants de limiter volontairement la durée de vie des ampoules électriques.
La tentative avait alors échoué, mais depuis, "les industriels ont bien compris le mécanisme et se sont empressés d'embrayer", déplore l'ingénieur réseau qui travaille pour le CNRS et milite au sein d'Ethicum, un groupe de réflexion et de lobbying soutenant une proposition de loi écologiste visant à endiguer le phénomène.
"Il faudrait que les fabricants augmentent les durées de garantie, diffusent leur documentation technique et fabriquent des produits qui soient démontables avec des outils standard", prêche le militant.
- "Un réflexe qu'on a perdu" -
En attendant l'adoption éventuelle de ce texte, les "repair'acteurs" tentent de sauver ce qui peut l'être. Sans toutefois enlever le pain de la bouche aux "vrais" réparateurs, assure Fransiska Groenland, animatrice d'un "repair café" à Nice.
"Les professionnels n'ont rien à craindre" car, "généralement, on effectue des réparations qui ne seraient tout simplement pas faites du tout", explique cette Néerlandaise installée en France, en prenant pour exemple un grille-pain cassé qui pourrait être réparé moyennant 50 euros, mais qui n'en coûte que 40 à l'achat...
"Réparer où faire réparer est un réflexe qu'on a perdu. Si on le retrouve en organisant des +repair cafés+, les professionnels vont en bénéficier aussi", estime-t-elle.
Depuis la création des deux premiers "repair cafés" de France, à Nice et Vauréal (Val-d'Oise), il y a un an, ces ateliers se sont multipliés (il y en aurait une trentaine actuellement dans l'Hexagone), souvent soutenus par les municipalités.
Le concept fait aussi des émules dans de nombreux autres pays d'Europe et en Amérique du Nord, mais aussi au Brésil.
Il existe notamment plus de 200 "repair cafés" aux Pays-Bas, pays particulièrement avancé en matière de tri sélectif et où il n'existe "quasiment pas de décharge", souligne Mme Groenland. Et plus de 400 sont déjà répertoriés dans le monde, selon le site www.repaircafe.org.
"Les gens ont compris le sens de notre mouvement", se félicite Koffi Hukportie, initiateur de ces ateliers bénévoles à Vauréal et qui va présider la toute nouvelle association Repair Café France, officialisée cette semaine à Paris.
"Ici, on réapprend aux gens à réparer les objets au lieu de les jeter", explique Philippe Caner, chef d'entreprise retraité à l'initiative d'un "repair café" au sein de la technopole de Sophia Antipolis, près d'Antibes (Alpes-Maritimes).
Ce jour-là, réunis dans une salle communale d'Antibes, une dizaine de bénévoles - professionnels ou bricoleurs amateurs - et une quarantaine de visiteurs s'activent dans la bonne humeur autour d'ordinateurs fatigués, d'une machine expresso un peu capricieuse ou d'un pantalon à raccommoder. Lionel, 61 ans, en profite pour faire réparer un vieux phonographe des années 1930, hérité de son père, qu'il voudrait léguer à sa fille. Il laissera en partant "un petit billet" à l'association, car les réparateurs rencontrés "sont très disponibles et en plus ils sont sympas", dit-il, tout sourire. D'autres visiteurs laissent une boisson, un gâteau... Il n'y a "aucune obligation", souligne M. Caner.
"Un +repair café+, ce n'est qu'une goutte d'eau (....) mais au moins, on essaye de reculer le moment où le consommateur va être enclin à jeter" son objet électrique ou son vêtement, renchérit Eric Drezet, vice-président de l'association et réparateur bénévole.
Et ce malgré le phénomène d'obsolescence programmée dénoncé par tous les adeptes des "repair cafés".
Selon M. Drezet, co-auteur d'"Impacts écologiques des technologies de l'information et de la communication" (éd. Edp Sciences, 2012), ce phénomène est connu depuis les années 1920, avec la tentative aux Etats-Unis d'un cartel de fabricants de limiter volontairement la durée de vie des ampoules électriques.
La tentative avait alors échoué, mais depuis, "les industriels ont bien compris le mécanisme et se sont empressés d'embrayer", déplore l'ingénieur réseau qui travaille pour le CNRS et milite au sein d'Ethicum, un groupe de réflexion et de lobbying soutenant une proposition de loi écologiste visant à endiguer le phénomène.
"Il faudrait que les fabricants augmentent les durées de garantie, diffusent leur documentation technique et fabriquent des produits qui soient démontables avec des outils standard", prêche le militant.
- "Un réflexe qu'on a perdu" -
En attendant l'adoption éventuelle de ce texte, les "repair'acteurs" tentent de sauver ce qui peut l'être. Sans toutefois enlever le pain de la bouche aux "vrais" réparateurs, assure Fransiska Groenland, animatrice d'un "repair café" à Nice.
"Les professionnels n'ont rien à craindre" car, "généralement, on effectue des réparations qui ne seraient tout simplement pas faites du tout", explique cette Néerlandaise installée en France, en prenant pour exemple un grille-pain cassé qui pourrait être réparé moyennant 50 euros, mais qui n'en coûte que 40 à l'achat...
"Réparer où faire réparer est un réflexe qu'on a perdu. Si on le retrouve en organisant des +repair cafés+, les professionnels vont en bénéficier aussi", estime-t-elle.
Depuis la création des deux premiers "repair cafés" de France, à Nice et Vauréal (Val-d'Oise), il y a un an, ces ateliers se sont multipliés (il y en aurait une trentaine actuellement dans l'Hexagone), souvent soutenus par les municipalités.
Le concept fait aussi des émules dans de nombreux autres pays d'Europe et en Amérique du Nord, mais aussi au Brésil.
Il existe notamment plus de 200 "repair cafés" aux Pays-Bas, pays particulièrement avancé en matière de tri sélectif et où il n'existe "quasiment pas de décharge", souligne Mme Groenland. Et plus de 400 sont déjà répertoriés dans le monde, selon le site www.repaircafe.org.
"Les gens ont compris le sens de notre mouvement", se félicite Koffi Hukportie, initiateur de ces ateliers bénévoles à Vauréal et qui va présider la toute nouvelle association Repair Café France, officialisée cette semaine à Paris.