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Réouverture : L'objectif des 70% de vaccinés "parmi les plus de 16 ans"


Tahiti, le 13 mai 2021 - Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a précisé mercredi  que l'objectif d'arriver à 70% de personnes vaccinées pour pouvoir rouvrir les frontières en Polynésie française concernait la "population cible" de la campagne vaccinale parmi les plus de 16 ans. Un soulagement pour les acteurs économiques polynésiens, qui exhortent la population à se faire vacciner.
 
Mercredi midi, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, s'est entretenu au cours d'un déjeuner à la résidence du haut-commissaire avec les acteurs du tissu économique polynésien. L'occasion d'évoquer la stratégie vaccinale et le devenir des prêts garantis par l'Etat (PGE) notamment.
 
  • Vacciner "la population cible"
 
Lors d'un point presse organisé à l'issue de cette rencontre, Sébastien Lecornu a souhaité "préciser" que son objectif annoncé de 70% de la population vaccinée avant la réouverture des frontières concernait "la population cible" de la stratégie vaccinale, soit les plus de 16 ans. "Il y avait une attente de clarification. Pour moi, c'était une évidence. Mais je fais amende honorable pour préciser les choses", a expliqué le ministre. "Donc tout d'un coup ça explique que cet objectif  est évidemment réaliste et réalisable. Il ne pouvait pas en être autrement, mais ça valait le coup d'être rappelé." La population des 0 à 16 ans représentant un peu moins de 30% de la population polynésienne, l'objectif de vaccination semble ainsi largement plus atteignable que s'il s'agissait de vacciner les deux-tiers de l'ensemble des Polynésiens.
 
Interrogé sur l'éventualité qu'un trop grand nombre de réfractaires à la vaccination puissent empêcher d'atteindre ce seuil de 70% de vaccinés en Polynésie, le ministre a balayé cette hypothèse. "Le côté, on se met déjà en avance d'un malheur, ça ne me paraît être la meilleure stratégie", a réagi le ministre des Outre-mer, insistant sur la chance de disposer "en France" d'une solution à même de contrer le virus. Ce seuil de 70% est-il trop élevé ? Non, catégorique du ministre. "Il ne faut pas raconter d'histoire. Les mêmes qui vous disent ça sont les mêmes qui nous reprocheraient de mettre en danger les populations si on rouvrait les frontières. Vous pensez que je n'ai pas lu les revues de presse de l'automne de l'année dernière ? On voit bien que les conseillers ne sont pas toujours les payeurs."
 
  • Les entreprises veulent aider à porter la vaccination
 
Comme l'a confirmé le président de la CPME Christophe Plée à l'issue du rendez-vous, les entreprises ont indiqué au ministre qu'elles souhaitaient davantage être associées à des actions à même d'accélérer la vaccination. "Les vaccins, c'est fiable. Il faut arrêter de dire que ça ne l'est pas", a tonné Christophe Plée. "Avec le Medef, on a fait des propositions concrètes", a poursuivi l'intéressé qui a évoqué la possibilité de vacciner massivement dans les entreprises, via les services de médecine du travail, ou encore avec les généralistes. "On est prêt à généraliser. On attend une réunion avec le Pays. Il faut qu'on s'organise. Il faut y aller." Les acteurs économiques ont demandé une "simplification" des circuits de vaccination et ont assuré vouloir "porter le message" de l'intérêt de la stratégie vaccinale. De son côté, le ministre a réaffirmé que l'Etat apporterait les moyens suffisants en nombre de vaccins. "Ils sont là et s'il faut faire des réassorts, ils seront effectués", a promis Sébastien Lecornu.
 
  • "Bienveillance" sur les PGE 
 
Le ministre des Outre-mer est également revenu sur la question des prêts garantis par l'Etat (PGE). Réaffirmant que le principe serait "bien sûr" celui de leur remboursement, le ministre a néanmoins apporté la garantie de quelques assouplissements à prévoir sur ce sujet. "Toute la question, c'est celle du rythme des remboursements. Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, a déjà indiqué que ces différents prêts pourraient faire l'objet d'étalements dans le temps. Mais il y a la question de l'adaptation aux outre-mer et dans le Pacifique de ces étalements dans le temps."
 
Autre confirmation qui aura de quoi réjouir certains acteurs économiques locaux, le ministre a réaffirmé que "certains secteurs" pourraient bénéficier d'une "bienveillance" de l'Etat quant à la transformation de ces PGE en subventions, comme annoncé par le ministre Bruno Le Maire aux parlementaires. "Ce n'est pas du tout acté au moment où je vous parle et puis ça ne dépend pas de moi", a néanmoins tempéré le ministre. "Tout ça est encore actuellement à l'étude et il y a un travail de notification à la commission européenne." Mais mandat a été donné au haut-commissaire pour s'assurer que si cette solution était retenue, il y ai "un réflexe d'adaptation aux collectivités ultramarines et au Pacifique en particulier". Ceci en raison de la forte part du tourisme dans le PIB polynésien.
 
  • Chômage partiel, pas sans cotisations
 
Relancé sur la question de l'instauration d'un dispositif équivalent au chômage partiel financé par l'Etat en Polynésie française, le ministre a de nouveau clairement renvoyé ce débat vers le Pays. "Ça ne dépend pas de moi. On est dans un échange avec le Pays. Le système des cotisations sociales est tellement différent", a argumenté le ministre. "C'est logique. Pourquoi il y a des mécanismes de solidarité ? C'est parce qu'en face il y a eu des contributions qui vont avec. C'est un peu le principe de l'assurance. On voit surtout les contributions. Et c'est seulement quand il y a un coup dur, que l'on voit l'intérêt des contributions. Ce sont des réflexions que je laisse au Pays. Si le Pays souhaite avoir évidemment ce débat, l'Etat sera à côté du Pays pour le faire."
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Jeudi 13 Mai 2021 à 12:36 | Lu 3573 fois