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Relèvement du SMIG en Polynésie : l’ISPF prié de refaire ses comptes


Conseil des ministres ce mercredi à la Présidence de Polynésie.
Conseil des ministres ce mercredi à la Présidence de Polynésie.
PAPEETE, le 3 septembre 2014. L’automaticité du relèvement du salaire minimum en fonction de l’évolution de l’Indice des prix (IPC) à la consommation dérange visiblement le gouvernement polynésien. Ce qui coince ? Le fait que les variations saisonnières des prix des billets d’avion font systématiquement bondir cet IPC à chaque mois de juillet. L’ISPF a été chargé en travaillant avec les compagnies aériennes internationales présentes sur le territoire de vérifier sa méthode de calcul.
La hausse saisonnière des prix des billets d’avion à l’international ne doit pas devenir la variable d’ajustement de l’IPC (Indice des prix à la consommation) aboutissant à un potentiel relèvement du salaire minimum garanti (SMIG). C’est en substance le message du gouvernement polynésien porté par son chef, Gaston Flosse ce mercredi matin à l’issue du conseil des ministres.

Depuis la semaine dernière visiblement, ce sujet est devenu une urgence capitale. En effet, les chiffres publiés par l’ISPF le 26 août aboutissent à un écart de +2,29% par rapport à l’indice de juillet 2011 sur lequel était basée la dernière augmentation du SMIG polynésien. La règle fixée par le Code du travail polynésien est une augmentation automatique et dans les mêmes proportions du SMIG dans le mois qui suit à partir d’une augmentation constatée de 2% au moins. Mais pour l’instant le gouvernement s’interroge sur le mode de calcul de cet IPC et de la façon dont sont intégrés les prix des transports aériens internationaux qui connaissent, chaque année, une hausse significative en juillet, durant la très haute saison touristique avant de se stabiliser. De fait, au cours des trois années précédentes, l’IPC a effectivement augmenté en juillet pour redescendre dès le mois suivant. Bref, il y a là matière à discuter. Même si depuis trois ans, cette augmentation saisonnière de l’indice des prix à la consommation au cours du mois de juillet n’a pas entraîné de revalorisation du SMIG…

Le mardi 26 août, l’ISPF indiquait en effet qu’en juillet 2014, les prix à la consommation avaient augmenté de + 1% «essentiellement par la progression des tarifs de transports aériens internationaux» conduisant à un écart de +2,29% entre l'IPC de juillet 2014 par rapport à celui de juillet 2011 base de calcul du dernier SMIG polynésien. L’institut de la statistique avait relevé une hausse de 25,2% des tarifs des billets d’avion internationaux. Or, «il pourrait y avoir une erreur. Le P-dg de notre compagnie Air Tahiti Nui conteste la hausse indiquée et son mode de calcul» précise Gaston Flosse aussi, «nous avons demandé à ce qu’il soit procédé à des vérifications. Elles sont en cours aujourd’hui même à l’ISPF avec les compagnies ATN, Air France et Air New Zealand pour redéfinir l’indice de calcul du transport aérien international. Nous attendons donc la confirmation de l’ISPF qui travaille en toute indépendance» poursuivait Gaston Flosse. La copie sera remise vendredi.

Le gouvernement a déjà fait ses calculs, en ne prenant plus en compte les prix des transports aériens, l’indice des prix à la consommation diminue de 0,1% en raison de la baisse des prix des produits alimentaires «donc du panier de la ménagère (…) Je ne pense pas que ce soit les ouvriers, les plus intéressés par le SMIG, qui consomment le plus de billets d’avion» indiquait encore le chef du gouvernement. Le vice-président du Pays précise la méthode de calcul de l’ISPF à partir de «8 000 prix dans 600 points de vente. Mais pour ce qui est de l’aérien, l’institut de la statistique prend comme base le tarif public qui n’est pas forcément celui que les passagers paient en fonction des cartes de réduction, de l’achat des billets en avance. Il apparait qu’en matière de prix des transports la collecte des prix n’est pas réaliste» détaille Nuihau Laurey.

L’ISPF et les trois compagnies aériennes internationales présentes sur le territoire ont jusqu’à ce vendredi pour affiner la méthode de recueil des prix du transport aérien réellement pratiqués en juillet. Si la hausse de l’IPC au-delà du seuil légal des 2% est encore constatée, un conseil des ministres extraordinaire se tiendra vendredi et «nous validerons la hausse du SMIG» admettait Gaston Flosse. Mais, immédiatement une refonte du Code du travail est à attendre. «S’il n’y a pas d’erreur, nous reverrons le mode de calcul des évolutions du SMIG pour qu’il corresponde davantage au panier de la ménagère». Il y a 18 mois justement une étude a été lancée sur une modification possible de cet indice des prix à la consommation. Le moment de conclure semble proche d’arriver.


LES REACTIONS DES SYNDICATS

Cyril Le Gayic, CSIP : «C’est du tripatouillage »

«Les modalités de calcul de l’indice des prix à la consommation sur lequel s’appuie les revalorisations du SMIG ont été changées déjà à de nombreuses reprises. Là visiblement leur but c’est d’arriver à écraser cette hausse constatée des prix pour ne pas à avoir à augmenter le SMIG. Cela ne m’étonne pas de la part de ce gouvernement. Mais l’augmentation des prix, elle n’existe pas seulement sur les billets d’avion. Là ce qu’ils font c’est du tripatouillage».



Patrick Galenon, CSTP-FO : «C’est pas sérieux »

«C’est une plaisanterie ! C’est unique au monde, ce qui se passe en Polynésie est unique au monde. C’est bien le problème ici, il y a des règles et on les change quand la situation n’arrange pas. Effectivement, ils peuvent faire ce qu’ils veulent, mais ce n’est pas sérieux, vraiment. On veut systématiquement changer les règles de calcul qui sont pourtant dans la loi pour arriver à ses fins. Il va falloir aller consulter les grands mathématiciens pour vérifier si 1+1 ça fait 2».

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 3 Septembre 2014 à 15:08 | Lu 2244 fois
           



Commentaires

1.Posté par Jeff le 03/09/2014 17:23 | Alerter
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Je l’avais déjà dit que les prix des billets d’avion n’avaient rien à faire dans le panier de la ménagère. Les raisons, il y en a tout un tas et toutes ces raisons sont aussi évidentes les unes que les autres. Certains avaient déjà pointé du doigt le probleme il y a une bonne... quinzaine d’années !

2.Posté par MATHIUS le 03/09/2014 17:38 | Alerter
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Combien d'électeurs gagnant le smig ont voté pour le tahoera a ?
Émere va nous informé ....

3.Posté par Dr Maboul le 03/09/2014 18:31 | Alerter
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C'est marrant quand Flosse relève le SMIG sans discussin préalable et que ça n'arrange personne sauf lui (enfin ce qu'il croit) c'est normal il ne faut rien dire.

Par contre quand il faut le faire de façon normal et prévu par les textes sans que ça ne l'arrange là, il faut vite revoir les calculs, malheureusement nous ne sommes pas en déflation.

4.Posté par Pierre le 03/09/2014 18:54 | Alerter
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Et le prix des pièces automobiles ou du matériel de construction qui continue à flamber, il fait pas partie du panier de la ménagère lui ? Les Smicards ne roulent pas en voiture pour aller au boulot ? Ils n'entretiennent pas leur véhicule, leur fare ? Certains prix de produits d'entretien ont également augmenté, alors, je veux bien qu'on exclue le prix des billets d'avions, mais en comptant la consommation totale des familles (nourriture, logement, entretien habitation et véhicule, matériels ménagers et électroménagers, habillement et j'en oublie...), cela m'étonnerait que l'indice des prix à la consommation ait diminué de 0,1 %.
Tout est prétexte à ce gouvernement pour baisser les salaires ou ne pas les augmenter, mais également pour détricoter le code du travail qui est déjà bien moins favorable qu'en métropole.

5.Posté par Sam le 03/09/2014 19:46 | Alerter
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Ils sont rigolos ces syndicalistes. Ce n’est pas le SMIG qu’il faut augmenter, mais le coût de la vie qu’il faut faire baisser. Nous détenons déjà la 4e place des pays les plus chers du monde. Ce mauvais score pénalise terriblement notre industrie touristique ainsi que tout ce que nous produisons localement à l’exportation. Alors à quoi ca sert d’augmenter le SMIG si le lendemain nos industries sont obligées de fermer les unes après les autres par manque de compétitivité, manque d’activité, et que les employés se retrouvent au chômage ?

6.Posté par jacquou le 04/09/2014 08:19 | Alerter
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on va pas augmenter le smig quand même , comment on va faire pour payer les membres du CRS 13000 fcp de l'heure, faut pas deconner

7.Posté par Maraamu le 04/09/2014 09:22 | Alerter
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Pourquoi ne s'attaquent-ils pas aux privilèges des sociétés en position dominante comme l'OPT et ses filiales qui prennent d'énormes bénéfices et qui ne font rien pour baisser le prix de leurs services.
Pourquoi s'entêter à acheter son carburant lorsque les cours montent? Il faudrait peut être aller voir du côté du Vénézuela pour s'approvisionner!
Que dire de la CRS? Comment des personnes qui ont l'âge de la retraite pourrait trouver des solutions en symbiose avec notre monde actuel?

8.Posté par xxl le 04/09/2014 11:04 | Alerter
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et pourtant nous aurions bien besoin d'une revalorisation, le coût de la vie est 30% plus élevé qu'en métropole et le SMIG moins élevé, c'est un non sens quand les fonctionnaires eux ont une indexation de plus de 85%.
Les retraités aussi se font beaucoup de soucis, on ne peut pas dire (ceux du privé) qu'ils touchent le pactole loin de la.

Le mieux comme dit SAM serait que le coût de la vie baisse, mais la on s'attaque au privilèges des nantis (pas d'impôt) et la ça coince, puisque ce sont eux qui décident, les politiques ne voulant surtout pas les attaquer de front..

9.Posté par Gabs le 04/09/2014 23:05 | Alerter
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Je suis tout à fait d'accord avec Flosse ! Cette méthode de calcul est indécente et complètement inappropriée ! Qui donc a mis ce texte en place ??????????????? Oups ! Ce ne serait pas, par hasard, un certain........Gaston Flosse ???? Tsssssssssssss

10.Posté par pepe le 05/09/2014 08:27 | Alerter
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Donc les smicards ne prennent pas l'avion !!! on paye pour l'entretien pour les déficites ,à coté de ça marine lepen est communiste