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Réforme des retraites : des "gênes" possibles mais pas de marche ce mercredi


PAPEETE, le 18 septembre 2018. La grève générale doit être effective à partir de 0 heure, la nuit prochaine. Le collectif CSTP-FO, CSIP, Otahi, RTP-ARO, O oe to oe Rima et Cosac demande au gouvernement de retirer le texte réformant les retraites. Aucune marche n'est prévue ce mercredi mais le collectif annonce des "gênes" dans les secteurs stratégiques comme le port.


La grève générale, à l'initiative du collectif CSTP-FO, CSIP, Otahi, RTP-ARO, O oe to oe Rima et Cosac doit être effective à partir de la nuit prochaine, 0 heure.

Ce mardi après-midi, les représentants de ce collectif ont réitéré leur position. " Il faut réformer la maladie avant de taper dans la retraite", a souligné Vatea Heller de la Confédération des agents communaux (Cosac). " Il faut réformer la PSG en profondeur et pas seulement la retraite. La retraite c'est à nous, les travailleurs. Avec ce texte, on nous retire nos acquis. Nous appelons tout le monde à manifester son mécontentement contre ce texte. C'est le moment de dire stop."

Des préavis de grève ont été déposés dans la plupart des grands hôtels de Tahiti, Moorea et Bora Bora, dans les banques locales, des grosses entreprises comme EDT-Engie, Gaz de Tahiti, le port, Aéroport de Tahiti… Interrogé sur la mise en place de blocages ou non, Mahinui Temarii, du RTP-ARO nō Pōrīnetia (Rassemblement des travailleurs polynésiens – 'Āmuitahira'a o te mau rave 'ohipa nō Pōrīnetia), a indiqué "Il est interdit de bloquer. Mais la grève c'est la cessation de travail. Si un camion est arrêté devant une porte et qu'il y a cessation de travail, on ne peut pas le déplacer… Au port, on va arrêter de travailler. Il n'y aura plus rien qui sortira. Toutes les marchandises vont rester à l'intérieur du port. "

Le collectif des six syndicats demande au gouvernement de retirer une nouvelle fois le texte. "Un préavis de grève a pour but de mettre en place des discussions et d'arriver à un point de consensus. Depuis le dépôt de notre préavis de grève, aucun pas n'a été fait si ce n'est le nôtre leur demandant de discuter", a indiqué Edgard Sommers, secrétaire général adjoint. "Nous n'avons aucune autre alternative que la grève. Mais peut-être que le gouvernement va nous appeler et nous dire on sursoit ou on modifie le texte…"

L’examen du projet de loi visant à réformer le système polynésien d’assurance vieillesse semble néanmoins assuré pour vendredi 21 à Tarahoi, grève ou pas grève. "Certains syndicats me demandent de surseoir à nouveau à l’étude de ce texte et de poursuivre les discussions. Je suis ouvert au dialogue, mais à un moment il faut aussi savoir prendre des décisions, surtout quand ces décisions sont dictées par l’urgence de sauver le système", a insisté le président Edouard Fritch, mardi matin en direction des mêmes représentants syndicaux, lors de l'allocation prononcée devant les conseillers de l'institution à l'issue de l'élection du nouveau président du CESC. Et de marteler : "j’ai toujours dit, et nous l’avons répété pendant la campagne électorale, que si nous étions réélus, ce texte devrait être adopté avant la fin septembre. Les électeurs qui nous ont accordé leur confiance ont bien compris ce message je pense. La présidente de la commission de la santé a repris la consultation des partenaires sociaux en juin et en août et le projet de texte a été amendé pour tenir compte des échanges. Des concessions importantes ont été faites, notamment sur la réforme paramétrique. Trois ans de discussions, il me semble que c’est bien au-delà du suffisant. Nous devons désormais assumer nos responsabilités pour sauver le régime des retraites et garantir, tant le paiement des pensions actuelles que des pensions futures".



le Mardi 18 Septembre 2018 à 17:01 | Lu 7040 fois