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Référendum en N-Calédonie: demande d'annulation des résultats dans 9 bureaux de vote


Nouméa, France | AFP | jeudi 15/10/2020 - Des membres de la formation Les Loyalistes ont demandé au Conseil d'Etat l'annulation des résultats du référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie dans 9 bureaux de vote, dénonçant des "pressions inadmissibles, illégales et choquantes", ont-ils annoncé jeudi.      

"Des actes gravissimes se sont déroulés. Certains bureaux ont été assaillis par plusieurs dizaines de militants indépendantistes munis de drapeaux (kanak), exerçant des pressions intimidantes, voire menaçantes, sur les électeurs", a accusé Virginie Ruffenach, secrétaire générale du Rassemblement-LR, membre de la coalition Les Loyalistes, faisant état d'une quarantaine de témoignages et montrant la vidéo d'une voiture "secouée".

Elle a également rapporté des "insultes parfois à caractère racial", qui ont, selon elle, "découragé certains électeurs d'aller voter" le 4 octobre, à l'occasion du deuxième référendum sur l'indépendance de l'archipel.        

Avec Sonia Backès, présidente de la province Sud, Gil Brial, élu provincial et directeur de la campagne des Loyalistes ainsi qu'une juriste, Mme Ruffenach a déposé un recours devant le Conseil d'Etat demandant l'annulation des résultats dans 9 bureaux de vote de Nouméa et sa périphérie, représentant environ 8.000 bulletins exprimés.       

Les pro-français ont remporté le scrutin avec 53,3% des voix mais ont encaissé un recul de plus de 3 points par rapport au premier référendum du 4 novembre 2018 (56,7%). Les indépendantistes sont passés de 43,3% à 46,7%. L'écart entre les deux camps s'est élevé à 9.970 voix. Un troisième référendum peut à nouveau se tenir d'ici 2022, dans le cadre du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998).      

"On ne remet pas en cause le résultat de la consultation, nous voulons que les votes de ces bureaux soient retirés et nous voulons surtout que cela ne se reproduise plus", a déclaré Gil Brial.       

Les requérants ont reproché à l'Etat "d'avoir abandonné les Calédoniens le jour d'un choix aussi essentiel". "Il a laissé faire et les délégués ont plutôt été passifs", a déclaré Virginie Ruffenach, alors que le scrutin était organisé sous la vigilance d'une commission de contrôle mise en place par l'Etat, dont 240 délégués étaient déployés dans les bureaux de vote. 

Lors de la proclamation officielle des résultats, le président de cette commission avait évoqué "des agissements, qui ont pu être perçus ponctuellement (...) comme une pression sur les électeurs". "Cette situation, pour regrettable qu’elle soit, n’a pas été de nature à changer le résultat du scrutin", avait-il déclaré.

le Jeudi 15 Octobre 2020 à 02:08 | Lu 630 fois