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Ratu Epeli Nailatikau reconduit dans ses fonctions de Président des îles Fidji


Ratu Epeli Nailatikau lors de sa prestation de serment lundi devant le Président de la Cour Suprême Sir Anthony Gates (Source photo : gouvernement des îles Fidji)
Ratu Epeli Nailatikau lors de sa prestation de serment lundi devant le Président de la Cour Suprême Sir Anthony Gates (Source photo : gouvernement des îles Fidji)
SUVA, lundi 12 novembre 2012 (Flash d’Océanie) –Ratu Epeli Nailatikau, Président en titre de la République des îles Fidji depuis novembre 2009, a été officiellement reconduit dans ses fonctions lundi, a annoncé le gouvernement de cet archipel.
Le Chef de l’État, âgé de 71 ans, a officiellement prêté serment lundi devant le Président de la Cour Suprême, Sir Anthony Gates, et en présence du Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, de la quasi-totalité de son gouvernement et des représentants du corps diplomatique.
Ratu Epeli Nailatikau a d’abord assumé les fonctions de Président de Fidji par intérim, après le départ à la retraite du vieux chef Ratu Josefa Iloilo, en août 2009.
Ce dernier devait décéder en février 2001.
Lors de sa nomination pour son premier mandant, en novembre 2009, le gouvernement de Fidji faisait savoir que le poste de vice-président ne serait pas pourvu et qu’en cas de nécessité, (absence ou empêchement), l’intérim pourra être assuré par le Président de la Cour Suprême, Sir Anthony Gates.
Les précédents Présidents de Fidji, depuis que cet archipel s’est déclaré république (après le premier putsch de 1987, soit 17 ans après son indépendance en octobre 1970), ont été, dans l’ordre chronologique : Ratu Sir Penaia Kanatabatu Ganilau (1987- 1993), Ratu Sir Kamisese Mara (1993-2000) et Ratu Josefa Iloilo (2000-2009).
Ce dernier, le 17 avril 2009, avait d’abord nommé Ratu Epeli Nailatikau, ancien ministre des affaires étrangères et ancien chef des forces armées, au poste de Vice-président, poste qui était resté vacant depuis le putsch du 5 décembre 2006 et le départ forcé du précédent titulaire, Ratu Joni Madraiwiwi.
Ratu Epeli Nailatikau, ancien commandant en chef des armées fidjiennes, a plus récemment occupé le poste de ministre des affaires étrangères, puis de Président du Parlement local, avant que d’assumer les fonctions de ministre des affaires indigènes au sein du gouvernement provisoire issu du putsch du Contre-amiral Franck Bainimarama, le 5 décembre 2006.

« Départ à la retraite » du vieux Président

En août 2009, le Contre-amiral annonçait le « départ à la retraite » du vieux Président, dont l’intérim avait été assuré depuis fin avril par Ratu Epeli Nailatikau.
Ratu Epeli Nailatikau a été nommé Vice-président fin avril 2009, quelques jours après l’abrogation de la Constitution.
Le poste de vice-président était de fait vacant depuis que le précédent titulaire, Ratu Joni Madraiwiwi, ait été destitué à la suite du putsch de décembre 2006.

Lignée royale et maison de Tonga

Gendre de feu Ratu Sir Kamisese Mara (décédé en avril 2004 après avoir été écarté du pouvoir par un précédent putsch, perpétré le 19 mai 200 par le nationaliste George Speight), considéré comme le père de l’indépendance fidjienne), Ratu Epeli Nailatikau est aussi Grand chef coutumier de la région de Naisogolaca (province de Bau).
Il a notamment commandé, en 1979, l’un des premiers bataillons fidjiens participant à la FINUL (Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban).
Outre sa parenté avec Ratu Mara, Ratu Epeli Nailatikau, de par son père, Ratu Sir Edward Cakobau (fils du roi George Tupou II de Tonga et de la Fidjienne Adi Litia Cakobau), est aussi rattaché à la maison royale de Tonga, a précisé jeudi la Présidence.
Un autre gendre de feu Ratu Mara, Ratu Epeli Ganilau, occupe actuellement les fonctions de ministre de la défense et de la sécurité nationale et de l’immigration.
En temps normal, le Président et le Vice-président sont nommés par le Grand Conseil des Chefs coutumiers de l’archipel, organisme qui s’est fermement opposé au putsch de décembre 2006 et qui, depuis, n’a pas pu se réunir et est réputé avoir été dissout par le régime actuel, qui le juge trop « politisé ».

Nomination : le code a changé

Depuis le départ de M. Iloilo, le Contre-amiral a aussi, au passage, clairement fait savoir qu’au lieu d’être nommé par le Grand Conseil des Chefs (organe coutumier que le Contre-amiral juge trop « politisé » et a de fait dissout après son putsch), le prochain chef de l’État serait désormais nommé directement par le Président de la Cour Suprême, sur avis du Conseil des ministres.
Selon le contre-amiral, un autre changement a été apporté : désormais, alors que l’usage voulait que le Président fidjien, désigné » par les chefs, soit obligatoirement un Fidjien indigène, ce poste est désormais « ouvert à tous ».
Cette nomination d’un Président en titre avait été annoncée à plusieurs reprises, puis à chaque fois reportée.
Début juillet 2009, M. Bainimarama annonçait aussi une feuille de route, qui évoquait la perspective d’élections en septembre 2014.
Avant cela, l’homme fort de Suva a insisté sur la nécessité de réformer en profondeur les institutions et d’élaborer une nouvelle constitution, qui ne serait plus basée sur des notions de discrimination (notamment au plan du découpage électoral) entre Fidjiens indigènes et ceux d’origine indienne.
Ces annonces, qui excluent un retour à la démocratie sur le court terme, lui ont valu une suspension du Forum des Îles du Pacifique ( en mai 2009), du Commonwealth (en septembre 2009) ainsi que le maintien des sanctions notamment celles imposées par l’Union Européenne et son Fonds Européen de Développement (FED).

Ces dernières années, Ratu Iloilo, chef coutumier respecté dans l’archipel, lors de ses apparitions publiques à l’occasion d’allocutions, a présenté des symptômes pouvant être assimilées à la maladie de Parkinson.
Il se rendait fréquemment en Australie pour y suivre un traitement et des soins médicaux.


Un soutien affiché aux premières années post-putsch

À la suite de l’abrogation de la Constitution, le 10 avril 2009, puis de la reconduction à l’identique du gouvernement provisoire, le Contre-amiral Bainimarama assumait toujours les mêmes fonctions de Premier ministre.
Cette abrogation a été prononcée le 10 avril 2009 par Ratu Josefa Iloilo, alors Président de la République, qui a assorti cette décision d’un limogeage en masse de tous les juges et magistrats, ainsi que de la réimposition d’un état d’urgence comportant notamment une censure systématique sur la presse locale, toujours en vigueur depuis.
Dans le cadre du « nouvel ordre légal » post-constitutionnel annoncé par le Chef de l’État mi-avril 2009, la Constitution était abrogée, tous les juges et magistrats limogés et une nouvelle date-butoir pour tenir des élections annoncée pour «septembre 2014 au plus tard ».
Début juillet 2009, M. Bainimarama annonçait aussi une feuille de route, mais qui évoquait la perspective d’élections pas avant septembre 2014.
Avant cela, l’homme fort de Suva a insisté sur la nécessité de réformer en profondeur les institutions et d’élaborer une nouvelle constitution, qui ne serait plus basée sur des notions de discrimination (notamment au plan du découpage électoral) entre Fidjiens indigènes et ceux d’origine indienne.

pad

Rédigé par PAD le Dimanche 11 Novembre 2012 à 21:13 | Lu 519 fois