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Raivavae, l’île au lagon gemme


La partie supérieure du mont Hiro est couverte de graminées et de fougères, rendant la progression sur la ligne de crête très facile.
La partie supérieure du mont Hiro est couverte de graminées et de fougères, rendant la progression sur la ligne de crête très facile.
RAIVAVAE, le 28 novembre 2019 - Lorsque le 5 février 1775, par hasard, l’Espagnol Tomas Gayangos, à bord de la frégate El Aguila, découvrit l’île de Raivavae, une semaine après avoir quitté Tahiti, il ne s’attarda pas, se contentant d’en noter approximativement la position sur ses cartes rudimentaires. Ce faisant, il manqua une large passe ouvrant sur l’un des plus beaux lagons de Polynésie française que nous vous proposons de découvrir en images aujourd’hui.

La découverte fortuite de Raivavae eut lieu lors du deuxième voyage des Espagnols dans nos eaux, après leur prise de possession de l’île de Pâques (alors baptisée isla San Carlos) et leur premier voyage à Tahiti. Autant dire que les Australes n’étaient pas leur priorité et que si Gayangos descendit aussi au sud, c’était simplement pour y trouver des vents portant soufflant d’ouest en est, alors qu’à la latitude de Tahiti, son navire peu manœuvrable se retrouvait face aux alizés d’est. Autant dire qu’il lui aurait fallu tirer des bords pendant des mois pour revenir sur ses pas, à savoir le port d’El Callao au Pérou. 
Raivavae ne fut donc qu’une île à ajouter sur des cartes marines imprécises et nul ne sait si, pendant que Gayangos et ses hommes observaient Raivavae, ses habitants d’alors n’en faisaient pas autant depuis la côte ou le lagon, se demandant ce que pouvait bien être cette étrange pirogue à larges voiles...

Petite terre, vaste lagon

Aucun doute à avoir, le lagon de Raivavae est indubitablement l’un des plus beaux de la Polynésie française.
Aucun doute à avoir, le lagon de Raivavae est indubitablement l’un des plus beaux de la Polynésie française.
Raivavae n’est pas ce que l’on peut appeler une île très vaste avec sa superficie totale de 17, 9 km2, la plus grande partie de ce bout de terre étant composé de reliefs volcaniques acores cernés par une étroite bande côtière. Il n’y a guère que du côté de Rairua que les hommes disposent d’un peu plus de place ; mais sur cette terre au relief tourmenté, aux surfaces agricoles somme toute rares, il devait être bien difficile de vivre en totale autarcie il y a quelques siècles ; la population a toujours dû être de ce fait limitée, même si, par opposition à un sol ingrat, le lagon, de son côté, offrait aux habitants une formidable source de nourriture compte tenu de sa surface :  celle-ci est largement trois fois supérieure à celle des terres émergées, offrant une étendue très vaste aux pêcheurs ; il suffit d’opposer la surface des terres émergées (17, 9 km2) à celle de toute l’île, lagon et motu compris (117 km2) pour comprendre que si la vie était possible sur cette île, c’était avant tout grâce aux ressources marines ; elles restent aujourd’hui abondantes (bénitiers, poissons, langoustes, algues comestibles...). 
Mais pour le visiteur d’aujourd’hui, la principale particularité de ce lagon tient surtout à ses couleurs, à sa beauté, à sa majesté même, tant vu du mont Hiro (437m) il est tout simplement sublime ; à nos yeux le plus beau de toute la Polynésie française, au même niveau que celui de Maupiti.

Une ascension en deux temps

Les sentiers pour accéder à la crête sont peu variés, nombre de parois étant quasiment verticales.
Les sentiers pour accéder à la crête sont peu variés, nombre de parois étant quasiment verticales.
Pour apprécier pleinement la richesse de sa palette de bleus, il faut, malgré tout, faire un petit effort ; Vavita (ancien nom de Raivavae) ne se laisse découvrir que depuis la crête courant le long du sommet du mont Hiro. Pas de quoi fouetter un chat nous diront les bons grimpeurs, habitués aux randonnées en montagne. Avec un guide (c’est vivement conseillé), l’ascension se fait en deux temps : en partant de la route ceinturant la côte, quel que soit l’itinéraire choisi, il faut compter trois-quarts d’heure d’efforts sur une pente assez raide, trajet s’effectuant en partie à l’ombre des purau et autres arbres indigènes. C’est la partie difficile de l’excursion, le raidillon pouvant demander plus d’une heure aux moins lestes (mais trente minutes aux habitués). 
Une grande gorgée d’eau plus tard, installé sur cette fameuse ligne de crête, deux choses sont à faire, si possible pas en même temps : admirer le paysage et marcher en direction du sommet en suivant une sente tracée dans l’herbe. C’est en effet une des particularités de la flore de Raivavae que de se composer essentiellement de graminées au-dessus de trois cents mètres d’altitude. En fin de saison sèche, on a ainsi parfois l’impression de marcher sur un léger gazon alors qu’en saison humide, la piste se faufile au milieu d’herbacées et de fougères hautes d’un mètre environ.

S’asseoir et regarder

Le célèbre « motu piscine », destination favorite des touristes ; la partie droite de l’îlot abrite de nombreux pieds de santal.
Le célèbre « motu piscine », destination favorite des touristes ; la partie droite de l’îlot abrite de nombreux pieds de santal.
Si cette partie de la balade est la plus facile (il n’y a plus beaucoup d’efforts à fournir, il suffit de marcher), en revanche elle est la plus longue, car il est bien difficile de ne pas s’arrêter toutes les deux minutes pour prendre des photos ; contrairement à la bijouterie, ce n’est pas la pierre, en l’occurrence Raivavae elle-même, qui est la plus scintillante, mais bien l’écrin qui la renferme, ce prodigieux lagon dont la brillance est encore accentuée par le vert des pentes dévalant aux pieds des randonneurs. En quelque sorte un lagon gemme...
Faut-il le dire et le répéter ? On ne monte pas au Mont Hiro pour y faire trois petits tours et s’en aller. Une fois sur place, l’urgence est de serrer le frein à main, de s’asseoir et de regarder ; une paire d’yeux est tout juste suffisante tant le spectacle est époustouflant et changeant, puisque bien entendu, en fonction de l’orbe du soleil, les bleus ne cessent de changer et de moduler leurs nuances. 
S’il vous faut une petite heure et demie pour parvenir au sommet de l’île, 437 mètres au-dessus du niveau de la mer, accordez-vous au moins autant de temps pour y respirer à pleins poumons l’air pur des Australes en profitant jusqu’à plus soif de la vue sur cette île si particulière des Australes.

Séjourner à Raivavae

Une vue depuis l’un des bungalows de la pension Linda, en bord de lagon.
Une vue depuis l’un des bungalows de la pension Linda, en bord de lagon.
Il existe cinq pensions de famille autour de l’île, notre partenaire Séjours dans les îles-Air Tahiti en proposant trois à des prix très intéressants 

Pension Chez Linda
Séjour vol + 3 nuits avec demi-pension à partir de 58 768 Fcfp/pers. Nuit supplémentaire avec demi-pension à partir de 8 600 Fcfp/pers
3 petits bungalows jardin (capacité 3 personnes)
1 grand bungalow jardin famille (capacité 4 personnes

Pension Ataha
Séjour vol + 3 nuits avec demi-pension à partir de 52 648 Fcfp /pers.  Nuit supplémentaire avec demi-pension à partir de 6 560 Fcfp/pers. 
1 maison : Fare B avec 2 chambres (capacité 3 adultes + 2 enfants ou 5 adultes) et une salle de bains commune idéale pour une famille ou pour des personnes voyageant ensemble.
1 maison : Fare C avec 2 chambres (capacité 2 adultes + 2 enfants ou 4 adultes) et une salle de bains privée dans chaque chambre.

Pension Tama Resort
Séjour Vol + 3 nuits avec demi-pension à partir de 58 468 Fcfp/pers. Nuit supplémentaire avec demi-pension à partir de 8 500 Fcfp/pers.
3 bungalows côté plage avec salle de bains privée (capacité 2 adultes ou 2 adultes + 1 enfant).
2 bungalows côté montagne avec salle de bains privée (capacité 3 adultes).

Rédigé par Daniel Pardon le Jeudi 28 Novembre 2019 à 06:00 | Lu 4739 fois