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Questions foncières, mode d'emploi en Polynésie


Questions foncières, mode d'emploi en Polynésie
L’université de Polynésie française accueille le premier Forum du Patrimoine foncier polynésien, du 21 au 23 février prochains. Trois jours d’informations et de débats, organisés par l’Association des étudiants en droit foncier (l’AEDF) du campus d’Outumaoro, mais un objectif : faire le point sur le droit, les actes et les procédures applicables en matière foncière, en Polynésie française.

L’AEDF édite pour l’occasion un livret intitulé "Le Patrimoine Foncier Polynésien : terre, loi, culture", qui fait le point sur les procédures en matière de revendication foncière et qui détaille les intervenants agréés et les services administratifs pertinents, en somme les contacts utiles aux personnes engagées dans une procédure de revendication. Ce livret est mis en vente au prix de 1.500 Fcfp, sur place.

"C’est par la connaissance acquise en matière foncière et le respect des difficultés et du vécu de chacun que les sources de conflit s’apaiseront", postule l’AEDF, dans la fiche de présentation du Forum avant de continuer "et que les procédures en matière de terre pourront être conduites avec plus de sérénité, de rapidité et d’efficacité".

Trois jours de forum et surtout 33 ateliers thématiques, de 9 heures à 16 heures, animés par des professionnels reconnus (géomètres, cadastre, généalogistes), des juristes (notaires, avocats huissiers), des enseignants, des chercheurs, des élus et pour donner les clés de la connaissance des questions foncières en Polynésie française.


Renseignements :

Forum du Patrimoine foncier polynésien
Date : 21, 22 et 23 février 2013 à l’Université de Polynésie française
Entrée : 3.000 Fcfp
Inscriptions : D.A.F., Maison de la Culture, Odyssée ou sur place dès 8 heures
Contact : 702588 / 781078
Transports : Des bus gratuits sont mis en place au départ des mairies de Faa’a, Papeete, Punaauia et du collège de Mahina, chaque jour à 7 heures. Les retours sont assurés à 16 heures.

> Voir aussi (JOPF du 14 février 2013) l'Avis de recherche n°414 DAF/DOM

Questions foncières, mode d'emploi en Polynésie
L'enjeu c'est "comprendre, afin d'éviter les malentendus", insiste Marie-Noël Capogna

La maître de conférence de droit privé à l’Université de Polynésie française, responsable des formations en droit foncier, constate la dynamique interculturelle qui s’opère en Polynésie française, à l’origine d’un grand nombre de problèmes fonciers.
Mais "Puisque c’est la loi française qui s’applique aujourd’hui, il est primordial de faire en sorte que le plus grand nombre de personnes accède à cette connaissance et comprenne la réglementation", ajoute pragmatique Marie-Noëlle Capogna en insistant sur le caractère pratique qui a motivé l’organisation du Forum du Patrimoine foncier polynésien, cette semaine à l’Université.

Tahiti infos : Les problèmes liés au foncier sont une grande source d’encombrement des tribunaux, en Polynésie française. Qu’est-ce qui détermine cette situation, selon vous ?

Marie-Noëlle Capogna : Il y a plusieurs raisons. Il y a l’histoire de la Polynésie française et les situations d’indivision qui durent dans le temps, parce que coexistent aujourd’hui encore une autre culture et une autre conception du droit de la propriété, en Polynésie. Et que pendant longtemps, la propriété individuelle, telle qu’elle est conçue par le Code civil, ne correspondait pas à la réalité et à la conception polynésiennes de la terre et du droit d’usage sur les terres. Donc, il y a deux cultures différentes qui coexistent.

En 1945, l’ordonnance De Gaulle supprime les tribunaux indigènes et le Code indigène des établissements français d’Océanie, au bénéfice d’une application du Code civil métropolitain dans le nouveau Territoire d’Outre mer. Cette nouvelle donne est-elle à l’origine de la problématique foncière que l’on observe aujourd’hui ?

Marie-Noëlle Capogna : En tout cas, je crois que l’application du Code civil et de la loi française méritent que le plus grand nombre de personnes connaissent les règles applicables pour toutes les démarches administratives ; les règles applicables devant les tribunaux.
Comprendre cette loi française est très important pour tout le monde, pour toute la population, afin d’éviter les malentendus. Puisque c’est la loi française qui s’applique aujourd’hui, il est primordial de faire en sorte que le plus grand nombre de personnes accède à cette connaissance et comprenne la réglementation.


Donner les clés aux personnes confrontées à ce choc interculturel, c’est l’enjeu de ce forum du Patrimoine foncier polynésien ?

Marie-Noëlle Capogna : Exactement. Expliquer de fait les données des différentes sortes de litiges et expliquer les règles applicables, prévues par la loi et par les diverses réglementations, afin que chacun comprenne et puisse mieux défendre ses droits, et mieux constituer ses dossiers de terre.
Il s’agit d’un enjeu pratique : apprendre à constituer un dossier, c’est apprendre à reconnaître les documents de preuve utilisés en matière de droit de la propriété et qu’attendent dans un dossier, les avocats ou les juges, lorsque les affaires sont obligées de passer par le tribunal.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 19 Février 2013 à 14:05 | Lu 2798 fois
           



Commentaires

1.Posté par tauarai le 19/02/2013 15:28 | Alerter
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Et l'arrêté 414 qui permet au pays (depuis que c'est ce cher OT) de spolier les vrais propriétaires des terres de leur biens

http://www.lexpol.pf/LexpolAfficheTexte.php?texte=389718

tiamara'a ?

paratoi mà é !

2.Posté par Hennry le 19/02/2013 18:19 | Alerter
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Madame Capogna, Merci pour Vos Efforts afin d' apaiser l'incompréhension ambiante et écarter l'argumentaire de certains courriers électronik à l'emporte pièce. En effet, la connaissance du droit, et non la provocation, peut certainement, apporter une sérénité réclamée par beaucoup. Merci Ma Dame.

3.Posté par MENDIOLA le 19/02/2013 20:13 | Alerter
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Dès le début l'Etat français a encouragé les premiers colons à prendre possession des terres indigènes par des pirouettes juridiques en des termes bizarres à l'époque (licitation, adjudication, partage bidon, déclaration de succession, prescription, et j'en passe...) tout ça sous couvert de notaires et de l'administration d'Etat. On viend nous dire aujourd'hui de comprendre la Loi françaises pour dire Amen a toutes ses dérives. Je pense que pour la dignité humaine et plusieurs générations perdus, une reconnaissance moral de l'Etat français est un préalable à tout règlement du foncier et de comprendre que chaque famille est un cas particulier ou des blessures sont encore vives. bien sur que chacun a son opinion

4.Posté par Pomare Joinville le 20/02/2013 09:27 | Alerter
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Le code civil français n'est pas à remettre en cause, c'est la persistance des hommes politiques et des juristes à vouloir effacer de la mémoire autochtone les divers travers qui ont permis la dépossession et appauvrit nos populations .
Cette manière de faire et de travestir l'histoire a un nom c'est le déni de la vérité historique , cautionné par le mouvement indépendantiste Tavini-Huiraatira , UPLD .
La déclaration de l'ONU du 13 septembre 2007 sur les Droits des Peuples Autochtones , doit être lu et relu par cette association de juristes et ce Forum du patrimoine foncier Polynésien (Autochtone).

POMARE a TU Teriihinoïatua Joinville

5.Posté par TETUANUI Monil le 20/02/2013 10:29 | Alerter
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La connaissance, c'est le pouvoir ! Il faut que l'Etat français reconnaisse que le code civil a été bien appliqué des 1852 pour pouvoir ouvrir les portes aux colons et à la politique coloniale ! C'est ce qui a permis aux grandes familles des colons de jouir des terres spoliées des tahitiens ! Mais il y a eu également quelques tahitiens qui s'étaient raccrochés à ces colons popaa ! Aujourd'hui, ils possèdent beaucoup de terres spoliées ! Et le code civil les protège et les confortent dans leurs possessions des terres mal acquises ! Il faut que la France reconnaisse cette spoliation comme elle a reconnu la spoliation des juifs dans la seconde guerre mondiale (cf rapport de Mattéoli) ! , comme elle est entrain de réparer en Corse avec le GIRTEC ! Comme l'a reconnu les Neo Zélandais pour les maori ! Oui, c'est un préalable à tout règelement foncier ! Mais le problème chez nous, c'est que les colons blancs sont devenus des colons tahitiens, qui avec sa spoliation dans le JOPF du 14 février courant commence son travail de vol des terres des personnes qui ne connaissent certainement pas leurs généalogies jusqu'au 6ème degré ! Mme Marie Noelle CAPOGNA fait bien son travail ! A côté de cela, il faut que le GOUVERNEMENT METTE EN PLACE TOUS LES MOYENS POUR AIDER LES GENS A RETROUVER LEUR FILIATION JUSQU'AU 6ème DEGRE ! IL FAUT QUE LE GOUVERNEMENT PUBLIS PARTOUT, DANS TOUTES MAIRIES CE QU'IL A PUBLIE EN CATI MINI DANS LE JOPF ! Et ça aussi, c'est un préalable au règlement du problème foncier ! Il ne faut pas demander seulement aux tahitiens de comprendre comment il a été spolié, il FAUT SURTOUT QUE LA FRANCE COMPRENNE ET ACCEPTE PUBLIQUEMENT QU'ELLE DEVRAIT BIEN BALAYER DEVANT SA PORTE AVANT D'ALLER BALAYER LA PORTE DES TAHITIENS ! (monil 73 79 88)

6.Posté par tevamana le 20/02/2013 11:54 | Alerter
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Marie-Noëlle Capogna

Etes-vous en train de dire que le droit français va enfin reconnaître les spoliations qui ont lieu ou simplement informer les gens des méandres, de la complexité de la cherté et je ne parlerais pas des délais et des reports qui font durer les procédures de la Justice Française?

Il y a plusieurs raisons. Il y a l’histoire de la Polynésie française et les situations d’indivision qui durent dans le temps, parce que coexistent aujourd’hui encore une autre culture et une autre conception du droit de la propriété, en Polynésie. Et que pendant longtemps, la propriété individuelle, telle qu’elle est conçue par le Code civil, ne correspondait pas à la réalité et à la conception polynésiennes de la terre et du droit d’usage sur les terres. Donc, il y a deux cultures différentes qui coexistent.

Une autre culture, que la France a tout fait pour éradiquer afin imposer la sienne !!!

Nous sommes à un tournant, nos tupunas ont su préserver des traditions dont nous pouvons être fier

@MENDIOLA

Tu comprends pourquoi les faranis installés au fenua et qui pour certains installés depuis longtemps ont bénéficié de terrains indûment vendus car faisant partie de terre en indivision ne veulent surtout pas d'un changement de statut et d'une indépendance association avec la France...

Tiamara'a

7.Posté par tevamana le 20/02/2013 12:05 | Alerter
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Il y a l’histoire de la Polynésie française et les situations d’indivision qui durent dans le temps, parce que coexistent aujourd’hui encore une autre culture et une autre conception du droit de la propriété, en Polynésie. Et que pendant longtemps, la propriété individuelle, telle qu’elle est conçue par le Code civil, ne correspondait pas à la réalité et à la conception polynésiennes de la terre et du droit d’usage sur les terres.

Donc, il y a deux cultures différentes qui coexistent.

Et il y en a une qui est en train d’écraser l’autre alors…

Tiamara’a

8.Posté par rasta nouille le 20/02/2013 14:49 | Alerter
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@tauarai

E hoa parapuhi ... A tai'o maita'i na 'oe !

L'arrêté 414 vise justement l'INVERSE de ce que tu prétends. Sans cet arrêté, et vu les dates des jugements cités dans le document, les terres (en l'état actuel du droit français) auraient déjà été versées au domaine. Là il s'agit JUSTEMENT de rechercher les éventuels héritiers / ayant droit pour éviter ça ...

9.Posté par rasta nouille le 20/02/2013 14:49 | Alerter
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@tauarai

E hoa parapuhi ... A tai'o maita'i na 'oe !

L'arrêté 414 vise justement l'INVERSE de ce que tu prétends. Sans cet arrêté, et vu les dates des jugements cités dans le document, les terres (en l'état actuel du droit français) auraient déjà été versées au domaine. Là il s'agit JUSTEMENT de rechercher les éventuels héritiers / ayant droit pour éviter ça ...

10.Posté par TETUANUI le 20/02/2013 19:31 | Alerter
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Je voudrais seulement dire au parapuhi de rasta nouille qu'il n'y a que les intégristes qui sont aveuglés par les mensonges des colons maohis sous la croix !
Affiche toi parapuhi si tu en as.........
Monil au 737988

11.Posté par TETUMU le 20/02/2013 23:26 | Alerter
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Oh la la! C'est la faute à la France pour sure, toute cette spoliation des terres! Et la France que je suis ne veut pas reconnaitre que mes administrateurs de chaque archipel n'ont pas fait leur boulot! Etant donné que les indigènes ont la nationalité française, ils sont donc sous la juridiction de la loi française.....

12.Posté par tevamana le 21/02/2013 02:01 | Alerter
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@Rasta Nouille

Tu as tout à fait raison mais comme tu le sais bien, il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir !!!

Il y a l’histoire de la Polynésie française et les situations d’indivision qui durent dans le temps, parce que coexistent aujourd’hui encore une autre culture et une autre conception du droit de la propriété, en Polynésie. Et que pendant longtemps, la propriété individuelle, telle qu’elle est conçue par le Code civil, ne correspondait pas à la réalité et à la conception polynésiennes de la terre et du droit d’usage sur les terres.

Donc, il y a deux cultures différentes qui coexistent. Une fois que le code civil se sera imposé, toutes les spoliations ayant eu lieu seront caduques... après si vous comptez sur la justice farani, je vous souhaite bon courage car il vous faudra beaucoup d'argent, beaucoup de temps et de la chance pour pouvoir obtenir un jugement qui vous redonne vos droits !!!

Car il ne faut pas oublier que c'est justement des représentants de la justice farani qui ont magouillé - notaires, avocats,.. - pour spolier des terres en indivision et pouvoir les mettre sur le marché !!!

C'est pourquoi, certains sont hystériques à l'idée d'une remise en cause de la propriété en Polynésie.

En tant que descendant d'une famille ayant des terres dans les îles sous-le-vent, je suis prêt à renoncer à tous mes droits sur les terres encore en indivision à condition que ces terres soient partagées aux plus démunis et ne puissent jamais être vendues !!!

Tiamara'a

13.Posté par TETUMU le 21/02/2013 23:44 | Alerter
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j'ai entendu dire que des titres de propriété ont été établi en France pour de français désireux d'acquérir une concession dans les colonies!
J'ai entendu dire que des coopérants de coopératives agricoles ont reçu l'autorisation des administrateurs de concession foncière:! Que ces coopérants après avoir planter des cocotiers et des arbres ou encore ont fait paître leurs animaux, bovins, cochons, chevaux, moutons, chèvres. Au bout d'une trentaine d'années, ils sont devenus des propriétaires fonciers des dites concessions....et ont fait venir le géomètre pour départager entre eux ces dites terres, à l'insu de l'administrateurs de l'état , pour établir des titres de propriété. Ces titres font foi de pouvoir être monnayable.....
Je me perds un peu mon franc en latin...

14.Posté par Siko TEAGAI le 22/02/2013 08:55 | Alerter
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Siko
Je connais ma généalogie !!! Partout Je vais Je sais d'oû Je viens!!! C'est ce qui est importante et chère à mes yeux !!!

15.Posté par Henri le 18/04/2013 21:48 | Alerter
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Merci à cette association d'avoir organisé ce forum