Tahiti, le 10 septembre 2022 - L'ex-maire de Papara et représentant Tapura à l'assemblée, Putai Taae, a confirmé samedi au terme d'une réunion avec le leader indépendantiste Oscar Temaru qu'il rejoignait le Tavini Huiraatira. La commune dirigée par son épouse, Sonia Taae, alliée de Clément Le Gayic, bascule donc dans le clan bleu. Dans une interview à Tahiti Infos, il explique être poussé par "sa population" à opérer ce revirement politique vu les résultats aux législatives.
Vous adhérez donc au Tavini ?
"Oui, je ne vais pas le cacher, j’entre au Tavini. Ce ne sont pas les personnes qui me l’ont demandé, c’est mon esprit qui m'a dit d’y aller. C’est tout."
Pourquoi quitter le Tapura ?
"Je ne suis pas fiu du Tapura, mais à un moment donné mon âme m’a dit d’aller là-bas, voilà. (…) Lors des municipales, le président ne voulait pas que je sois tête de liste. La première personne qui me l’a dit c’est Gaston Flosse. C’était l’époque où on était toujours au Tahoeraa. On en a discuté avec Édouard et il ne voulait pas que je me présente. Il pensait qu’il fallait mettre une personne intelligente. Il m’a dit de mettre Christelle Lehartel tête de liste et moi juste après elle. Mais c’est moi qui suis allé au-devant de la population lors des meetings. Je ne voulais pas trahir ma population. J’ai dit à notre président : Même si vous ne me soutenez pas, j’irai quand même. J’ai gagné et c’est là qu’ils ont vu que même un ignorant a de la valeur."
Sur les questions de probité, ça n'a pas été un problème pour le Tavini ?
"Il y a une Tavini de Papara qui est allée voir tāvana Oscar pour lui dire que j’ai des casseroles et qu'il ne faut pas accepter mon adhésion. C’est un message pour moi. C’est-à-dire il n’y a que des personnes propres qui peuvent entrer au Tavini. Je lui ai répondu mais qui sur cette terre n’a pas commis de péchés ? Ce n’est pas à une personne qui retournera en poussière à venir juger une autre qui retournera elle aussi en poussière. Laissons Jésus juger les hommes."
Vos demandes avec cette adhésion, c'est une place sur la liste aux territoriales ?
"Je l’ai dit lors de la réunion, c’est au président du Tavini de décider qui il veut mettre sur sa liste. Ce n’est pas à moi d’en décider. Et j’ai dit effectivement que c’est peut-être ma femme qui va faire en sorte que cette commune soit une commune Tavini. Après avoir vu les chiffres obtenus aux dernières élections législatives, je me suis dit que la population voulait effectivement l’indépendance. Ils veulent le changement. Et c’est là également que je me suis aperçu que le Tapura va avoir des difficultés. Les prochaines élections vont être difficiles pour les politiques. Quand on fait une analyse des résultats des législatives, il y a eu un grand changement et ce n’est pas impossible que les électeurs du Tapura aient également voté pour le Tavini."
Vous avez voté Tavini ?
"Ah non (rires). Je n’ai pas voté Tavini, je te le dis. Mais maintenant, je vais le faire. C’est la première réunion que l’on fait et je veux dire à ma population que maintenant je vais la suivre. (…) C’est cette population qui a fait de moi le tāvana."
Vous en avez parlé à Édouard Fritch ?
"Je ne lui en ai pas encore parlé, car le moment n’est pas encore arrivé pour que je lui en parle."
Vous pensez qu’il va vous en vouloir ?
"Les hommes politiques, c’est comme ça. Lequel d’entre eux ne va pas se fâcher ? Il y aura de la colère, mais que peut-on faire ? Je sors du Tapura, ce n’est pas pour aller dire du mal de lui. Il y a beaucoup de bonnes choses que le Tapura a fait pour Papara. Mais voilà, c’était plus fort que moi, il fallait que j’aille au Tavini. Raison pour laquelle je quitte le Tapura pour rejoindre le Tavini. (…) Je suis plus concerné sur les municipales. Si je n’entre pas aujourd’hui au Tavini, ce sera difficile pour moi lors des prochaines municipales en restant au Tapura. Je vois loin, car si tu n’es pas visionnaire, tu es fini. C’est une des raisons avec, bien sûr, la population qui me le demande. Ce n’est pas ceux qui sont au gouvernement qui ont fait qu’aujourd’hui je suis tāvana, c’est ma population de Papara. Même si le gouvernement a aidé la commune, c’est pour cette raison que je ne vais pas tenir rigueur au Tapura et que je les remercie. Mais pour ce qui me concerne, je vais au Tavini, c’est fini."
Tāvana Sonia Taae, votre compagne, va vous suivre ?
"Oui et c’est normal qu’elle me suive."
Vous allez démissionner du groupe Tapura à l’assemblée ?
"Je n’ai pas encore pris ma décision, je vais attendre un peu, ensuite je rejoindrai le groupe Tavini. C’est comme cela."
On a l'impression que vous quittez le navire Tapura quand il est en train de tanguer ?
"Peut-être. Mais quand on analyse les chiffres des dernières législatives, quelle a été la décision des électeurs ? Cette décision ne va pas changer. Elle va continuer lors des territoriales."
Pourquoi les électeurs ont voté Tavini selon vous ?
"Peut-être parce qu’on a dit des choses qu'on ne s’est pas appliquées à nous-mêmes. Et également parce qu'on a obligé les personnes. On aurait dû laisser la liberté aux personnes de se vacciner ou pas et de ne pas les obliger à le faire. Je pense que c’est à cause de ça. Il faut savoir que lorsque tes propos ne sont pas cohérents avec ce que tu fais, le nūna'a te tourne le dos. Il y a aussi les taxes mises en place. On ne peut pas vivre sans taxes, sinon on n’y arrive pas. Mais aujourd’hui ça devient difficile, surtout pour ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens. Ce sont ceux-là qui souffrent le plus. Les derniers résultats m’ont fait réagir. Et je ne peux rester insensible à ça. Aujourd’hui, j’ai décidé d’aller au Tavini mais ce n’est pas sur ma seule pensée. C’est mon âme qui m’a dit qu’il fallait que j’y aille. J’écoute le Seigneur et pas les hommes. Ce n’est pas le siège à l’assemblée que je convoite. Je veux juste le bien de notre nūna'a."
Vous adhérez donc au Tavini ?
"Oui, je ne vais pas le cacher, j’entre au Tavini. Ce ne sont pas les personnes qui me l’ont demandé, c’est mon esprit qui m'a dit d’y aller. C’est tout."
Pourquoi quitter le Tapura ?
"Je ne suis pas fiu du Tapura, mais à un moment donné mon âme m’a dit d’aller là-bas, voilà. (…) Lors des municipales, le président ne voulait pas que je sois tête de liste. La première personne qui me l’a dit c’est Gaston Flosse. C’était l’époque où on était toujours au Tahoeraa. On en a discuté avec Édouard et il ne voulait pas que je me présente. Il pensait qu’il fallait mettre une personne intelligente. Il m’a dit de mettre Christelle Lehartel tête de liste et moi juste après elle. Mais c’est moi qui suis allé au-devant de la population lors des meetings. Je ne voulais pas trahir ma population. J’ai dit à notre président : Même si vous ne me soutenez pas, j’irai quand même. J’ai gagné et c’est là qu’ils ont vu que même un ignorant a de la valeur."
Sur les questions de probité, ça n'a pas été un problème pour le Tavini ?
"Il y a une Tavini de Papara qui est allée voir tāvana Oscar pour lui dire que j’ai des casseroles et qu'il ne faut pas accepter mon adhésion. C’est un message pour moi. C’est-à-dire il n’y a que des personnes propres qui peuvent entrer au Tavini. Je lui ai répondu mais qui sur cette terre n’a pas commis de péchés ? Ce n’est pas à une personne qui retournera en poussière à venir juger une autre qui retournera elle aussi en poussière. Laissons Jésus juger les hommes."
Vos demandes avec cette adhésion, c'est une place sur la liste aux territoriales ?
"Je l’ai dit lors de la réunion, c’est au président du Tavini de décider qui il veut mettre sur sa liste. Ce n’est pas à moi d’en décider. Et j’ai dit effectivement que c’est peut-être ma femme qui va faire en sorte que cette commune soit une commune Tavini. Après avoir vu les chiffres obtenus aux dernières élections législatives, je me suis dit que la population voulait effectivement l’indépendance. Ils veulent le changement. Et c’est là également que je me suis aperçu que le Tapura va avoir des difficultés. Les prochaines élections vont être difficiles pour les politiques. Quand on fait une analyse des résultats des législatives, il y a eu un grand changement et ce n’est pas impossible que les électeurs du Tapura aient également voté pour le Tavini."
Vous avez voté Tavini ?
"Ah non (rires). Je n’ai pas voté Tavini, je te le dis. Mais maintenant, je vais le faire. C’est la première réunion que l’on fait et je veux dire à ma population que maintenant je vais la suivre. (…) C’est cette population qui a fait de moi le tāvana."
Vous en avez parlé à Édouard Fritch ?
"Je ne lui en ai pas encore parlé, car le moment n’est pas encore arrivé pour que je lui en parle."
Vous pensez qu’il va vous en vouloir ?
"Les hommes politiques, c’est comme ça. Lequel d’entre eux ne va pas se fâcher ? Il y aura de la colère, mais que peut-on faire ? Je sors du Tapura, ce n’est pas pour aller dire du mal de lui. Il y a beaucoup de bonnes choses que le Tapura a fait pour Papara. Mais voilà, c’était plus fort que moi, il fallait que j’aille au Tavini. Raison pour laquelle je quitte le Tapura pour rejoindre le Tavini. (…) Je suis plus concerné sur les municipales. Si je n’entre pas aujourd’hui au Tavini, ce sera difficile pour moi lors des prochaines municipales en restant au Tapura. Je vois loin, car si tu n’es pas visionnaire, tu es fini. C’est une des raisons avec, bien sûr, la population qui me le demande. Ce n’est pas ceux qui sont au gouvernement qui ont fait qu’aujourd’hui je suis tāvana, c’est ma population de Papara. Même si le gouvernement a aidé la commune, c’est pour cette raison que je ne vais pas tenir rigueur au Tapura et que je les remercie. Mais pour ce qui me concerne, je vais au Tavini, c’est fini."
Tāvana Sonia Taae, votre compagne, va vous suivre ?
"Oui et c’est normal qu’elle me suive."
Vous allez démissionner du groupe Tapura à l’assemblée ?
"Je n’ai pas encore pris ma décision, je vais attendre un peu, ensuite je rejoindrai le groupe Tavini. C’est comme cela."
On a l'impression que vous quittez le navire Tapura quand il est en train de tanguer ?
"Peut-être. Mais quand on analyse les chiffres des dernières législatives, quelle a été la décision des électeurs ? Cette décision ne va pas changer. Elle va continuer lors des territoriales."
Pourquoi les électeurs ont voté Tavini selon vous ?
"Peut-être parce qu’on a dit des choses qu'on ne s’est pas appliquées à nous-mêmes. Et également parce qu'on a obligé les personnes. On aurait dû laisser la liberté aux personnes de se vacciner ou pas et de ne pas les obliger à le faire. Je pense que c’est à cause de ça. Il faut savoir que lorsque tes propos ne sont pas cohérents avec ce que tu fais, le nūna'a te tourne le dos. Il y a aussi les taxes mises en place. On ne peut pas vivre sans taxes, sinon on n’y arrive pas. Mais aujourd’hui ça devient difficile, surtout pour ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens. Ce sont ceux-là qui souffrent le plus. Les derniers résultats m’ont fait réagir. Et je ne peux rester insensible à ça. Aujourd’hui, j’ai décidé d’aller au Tavini mais ce n’est pas sur ma seule pensée. C’est mon âme qui m’a dit qu’il fallait que j’y aille. J’écoute le Seigneur et pas les hommes. Ce n’est pas le siège à l’assemblée que je convoite. Je veux juste le bien de notre nūna'a."