PAPEETE, le 12 octobre 2014 - Si 15 cas ont été confirmés par les analyses médicales, le nombre de cas est en réalité bien plus élevé dans les quartiers touchés, et l'épidémie continue de se propager même si la réponse s'organise en urgence.
Tôt ce dimanche matin, les agents du SDR, Service du Développement Rural, ont procédé à la fumigation dans les zones prioritaires où les premiers cas de Chikungunya ont été repérés. A Papeari, ce sont plus de 15 servitudes qui ont été concernés.
Les deux véhicules réquisitionnés du Service du Développement Rural ont démarré la campagne de pulvérisations chimiques vers 5 H 30. Au vu de l’ampleur de l’épidémie et de l’urgence, le maire délégué Alain Sangue et quelques conseillers se sont rendus sur place pour suivre l’action de plus près et surtout veiller au bon déroulement de l’opération. D’autant plus qu’à cette heure-là, une bonne partie de la population était déjà levée et s’était préparée à l’arrivée des agents dans leurs quartiers.
Si certains ont déploré que cela se fasse un dimanche, la majorité des habitants des zones concernées, du PK 51 à 54 et 45 à 46,700 soit plus d’une quinzaine de servitudes et quartiers, ont apprécié l’initiative. C’était également l’occasion d’expliquer leurs inquiétudes quant aux conditions d’entretien des caniveaux, véritables nids de moustiques.
Seul hic dans cette campagne de pulvérisation, la vitesse d’exécution. De l’avis de tous, élus et population « le passage d’une des voitures était trop rapide, alors que le second prenait le temps de bien pulvériser. Ce n’est pas normal ! » a lâché un habitant. Avis repris par des vendeuses occasionnelles de pâtisserie polynésiennes « On a vu que dans certaines communes du nord, il y a une pulvérisation qui est faite tous les mois et il y a encore des moustiques. Ce n’est donc pas avec cette manière de faire que nos moustiques de Papeari vont être éradiqués. » Cette observation sera retransmise à la mairie principale de Mataiea.
Le docteur Chanfour de l'hôpital de Taravao, prévient les presqu’îliens : « Il ne faut pas oublier que si on parle en ce moment de Teva i uta, cela concerne en vérité tout Tahiti et même les îles car beaucoup de gens travaillent à Pape’ete et ne savent pas encore qu’ils sont malades. Des lors, le Chikungunya se propage très vite. Faîtes attention à vous ! » Pour l’heure, le bureau de veille sanitaire suit de très près l’évolution du virus dont, en l’état actuel, il est impossible de stopper la propagation.
Toute une famille durement touchée
Plusieurs familles ont déjà été atteintes par le chikungunya, comme les Tahuroa du lotissement Vaimarama. Tour à tour, les adultes ont été piqués par les moustiques, à commencer par le papa, Eugène. Éprouvant quelques douleurs aux niveaux des articulations, il s’est aussitôt rendu aux urgences de l’hôpital de Taravao. Ce n’est que sur place qu’il a su qu’il avait contracté ce tout nouveau virus. « A l’extérieur je n’avais pas les signes habituels telles que les plaques rouges. En revanche, je commençais à avoir mal dans les articulations. » Il était guéri au bout de 5 jours. Cette rémission n’est toutefois pas générale. Pour beaucoup, celle-ci peut prendre un long moment (parfois jusqu’à 6 mois pour les cas les plus graves.)
Ses trois filles n’ont pas eu la même chance. Monique est l’une d’elles. Encore affaiblie, elle nous explique : « J’ai eu les yeux rouges hier soir et de la fièvre aussi. C’était fort. » Une autre de ses sœurs a eu un malaise pendant une répétition de danses. Elle a aussitôt été transportée aux urgences. « Avec cette maladie, tu ne fais plus rien ; pas d’autres choix que de rester au lit à la maison. » nous a-t-elle confié. Pour l’instant, les médecins prescrivent des antalgiques (co-Doliprane) ou encore des anti-inflammatoires tels que le Spifen 400 mg, en attendant mieux.
Le service des urgences de Taravao bientôt saturé
Au niveau de l’hôpital de Taravao, si la population s’est jusque-là présentée par petits groupes, les équipes médicales redoutent d’être submergées durant les prochains jours. Le docteur Blanche Chanfour nous explique la situation : « L’épidémie continue de grimper. Hier (samedi 11 octobre) nous avons reçu 61 personnes et les chiffres augmentent rapidement. C’est à peu près ce que nous faisons en quotidien, et cela depuis un mois déjà. Nous ne sommes qu’une petite équipe composée d’un médecin, deux infirmiers et un aide-soignant et tout ça pour les quelques 45 000 habitants que compte la presqu’île. Nous sommes actuellement en pleine cellule de crise. Ce que nous voyons-là ne représente que le haut de l’iceberg ! » Les 3/4 des malades proviennent de Papeari, le lieu où les premiers cas ont été identifiés la semaine dernière.
Tôt ce dimanche matin, les agents du SDR, Service du Développement Rural, ont procédé à la fumigation dans les zones prioritaires où les premiers cas de Chikungunya ont été repérés. A Papeari, ce sont plus de 15 servitudes qui ont été concernés.
Les deux véhicules réquisitionnés du Service du Développement Rural ont démarré la campagne de pulvérisations chimiques vers 5 H 30. Au vu de l’ampleur de l’épidémie et de l’urgence, le maire délégué Alain Sangue et quelques conseillers se sont rendus sur place pour suivre l’action de plus près et surtout veiller au bon déroulement de l’opération. D’autant plus qu’à cette heure-là, une bonne partie de la population était déjà levée et s’était préparée à l’arrivée des agents dans leurs quartiers.
Si certains ont déploré que cela se fasse un dimanche, la majorité des habitants des zones concernées, du PK 51 à 54 et 45 à 46,700 soit plus d’une quinzaine de servitudes et quartiers, ont apprécié l’initiative. C’était également l’occasion d’expliquer leurs inquiétudes quant aux conditions d’entretien des caniveaux, véritables nids de moustiques.
Seul hic dans cette campagne de pulvérisation, la vitesse d’exécution. De l’avis de tous, élus et population « le passage d’une des voitures était trop rapide, alors que le second prenait le temps de bien pulvériser. Ce n’est pas normal ! » a lâché un habitant. Avis repris par des vendeuses occasionnelles de pâtisserie polynésiennes « On a vu que dans certaines communes du nord, il y a une pulvérisation qui est faite tous les mois et il y a encore des moustiques. Ce n’est donc pas avec cette manière de faire que nos moustiques de Papeari vont être éradiqués. » Cette observation sera retransmise à la mairie principale de Mataiea.
Le docteur Chanfour de l'hôpital de Taravao, prévient les presqu’îliens : « Il ne faut pas oublier que si on parle en ce moment de Teva i uta, cela concerne en vérité tout Tahiti et même les îles car beaucoup de gens travaillent à Pape’ete et ne savent pas encore qu’ils sont malades. Des lors, le Chikungunya se propage très vite. Faîtes attention à vous ! » Pour l’heure, le bureau de veille sanitaire suit de très près l’évolution du virus dont, en l’état actuel, il est impossible de stopper la propagation.
Toute une famille durement touchée
Plusieurs familles ont déjà été atteintes par le chikungunya, comme les Tahuroa du lotissement Vaimarama. Tour à tour, les adultes ont été piqués par les moustiques, à commencer par le papa, Eugène. Éprouvant quelques douleurs aux niveaux des articulations, il s’est aussitôt rendu aux urgences de l’hôpital de Taravao. Ce n’est que sur place qu’il a su qu’il avait contracté ce tout nouveau virus. « A l’extérieur je n’avais pas les signes habituels telles que les plaques rouges. En revanche, je commençais à avoir mal dans les articulations. » Il était guéri au bout de 5 jours. Cette rémission n’est toutefois pas générale. Pour beaucoup, celle-ci peut prendre un long moment (parfois jusqu’à 6 mois pour les cas les plus graves.)
Ses trois filles n’ont pas eu la même chance. Monique est l’une d’elles. Encore affaiblie, elle nous explique : « J’ai eu les yeux rouges hier soir et de la fièvre aussi. C’était fort. » Une autre de ses sœurs a eu un malaise pendant une répétition de danses. Elle a aussitôt été transportée aux urgences. « Avec cette maladie, tu ne fais plus rien ; pas d’autres choix que de rester au lit à la maison. » nous a-t-elle confié. Pour l’instant, les médecins prescrivent des antalgiques (co-Doliprane) ou encore des anti-inflammatoires tels que le Spifen 400 mg, en attendant mieux.
Le service des urgences de Taravao bientôt saturé
Au niveau de l’hôpital de Taravao, si la population s’est jusque-là présentée par petits groupes, les équipes médicales redoutent d’être submergées durant les prochains jours. Le docteur Blanche Chanfour nous explique la situation : « L’épidémie continue de grimper. Hier (samedi 11 octobre) nous avons reçu 61 personnes et les chiffres augmentent rapidement. C’est à peu près ce que nous faisons en quotidien, et cela depuis un mois déjà. Nous ne sommes qu’une petite équipe composée d’un médecin, deux infirmiers et un aide-soignant et tout ça pour les quelques 45 000 habitants que compte la presqu’île. Nous sommes actuellement en pleine cellule de crise. Ce que nous voyons-là ne représente que le haut de l’iceberg ! » Les 3/4 des malades proviennent de Papeari, le lieu où les premiers cas ont été identifiés la semaine dernière.