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Protection sociale généralisée : "Des mesures impopulaires devront être prises"


Protection sociale généralisée : "Des mesures impopulaires devront être prises"
PAPEETE, le jeudi 13 novembre 2014. Le vice-président de la Polynésie française Nuihau Laurey a annoncé lors de la séance des questions orales à l'assemblée ce jeudi matin  que des "mesures impopulaires" devront être bientôt prises pour la "survie de la protection sociale généralisée". Quant à la participation de l'Etat au Régime de solidarité territorial (RST), les modalités sont encore en négociation, a-t-il précisé.

"L'Etat ne viendra pas à notre secours chaque année, ne nous leurrons pas", a insisté Nuihau Laurey. Dans sa réponse à une question de la représentante orange Elise Vanaa, le vice-président a insisté sur les "mesures impopulaires" pour ne pas mettre en péril la protection sociale généralisée. Nuihau Laurey est ainsi revenu en arrière, en 2010, où Gaston Tong Sang (alors président du Pays), Edouard Fritch et Teura Iriti (alors ministre de la Solidarité) ont pris des "mesures courageuses". C'est l'année où le ticket modérateur est passé de 20 à 30% . "Notre système serait totalement compromis si nous n'avions pris cette mesure", a-t-il rappelé. "Voilà le type de mesures impopulaires mais nécessaires auxquelles nous serons confrontés. (...) Notre système de retraites est à l'agonie depuis plusieurs années. Nous connaîtrons dans un peu plus d'une année un épuisement prévisible de nos réserves liquides pour le paiement de nos retraites. Mais ne nous trompons pas de combat. Pour la survie de notre PSG, des mesures impopulaires pour l'intérêt de notre population".

La représente du Tahoeraa Elise Vanaa a interrogé le vice-président sur la participation de l'Etat au financement du RST.  "A la lecture du projet de budget que vous venez de déposer, on le sait que ce ne sera pas en 2015", a-t-elle souligné.

Le vice-président a souligné la nécessité de "responsabiliser la population sur les coûts de la maladie". Ces mesures "sont impopulaires mais nécessaires", a-t-il souligné avant d'indiquer que les taxes sur l'alcool, le sucre... qui sont en partie reversées au RST ne peuvent plus être augmentées. Pour augmenter les recettes du RST, le vice-président a donc indiqué que pour le retour de la participation de l'Etat, "un comité de travail Etat-Pays a été mis en place".

"Différentes pistes"
, qui avaient déjà été annoncées par le président du Pays, ont été décrites dont la  "modification de la facturation des soins aux Polynésiens qui sont évasanés en métropole". Aujourd'hui, la tarification est journalière, elle pourrait passer à une tarification à la pathologie. Selon le vice-président, cela permettrait une économie de 30% selon le vice-président, soit 700 à 800 millions d'économie.
L'avantage de cette mesure pour Nuihau Laurey est d'être "reconduite chaque année" puisque ce n'est pas une dotation qui "serait négociée et remise en cause chaque année".
La deuxième piste discutée en ce moment consiste à verser au RST l'excédent des cotisations patronales de la branche maladie de tous les fonctionnaires d'Etat et pensionnés. Mais elle ne recueille pas les faveurs de Nuihau Laurey qui a des "doutes". Pour lui, cela impliquerait une "affiliation des fonctionnaires à la CPS sans leur consentement, avec des éléments de coût qui ne sont pas pris en compte."

Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 13 Novembre 2014 à 10:12 | Lu 1748 fois