Paris, France | AFP | jeudi 09/12/2021 - Une proposition que fait pschitt: l'idée d'une primaire à gauche pour remédier à sa dispersion, proposée mercredi par la socialiste Anne Hidalgo, a reçu une fin de non-recevoir de tous ses concurrents écologistes, insoumis et communistes, qui dénoncent une manoeuvre tactique.
Le candidat d'EELV Yannick Jadot a enterré l'idée jeudi matin: "Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche".
Il a raillé chez la maire de Paris, engluée dans des sondages qui lui prédisent entre 3 et 7% des voix, "la volonté de sortir de l'impasse par une idée surprise", un "tour de passe passe". Donné lui-même dans une fourchette de 6 à 9% des intentions de vote, il a souligné avoir "déjà fait une primaire" en septembre.
"Anne Hidalgo tente de trouver une porte de sortie, de répondre par une manoeuvre tactique à un problème de fond: la social-démocratie n'est plus le nouvel horizon historique, c'est l'écologie", tacle la coordinatrice des porte-parole de Yannick Jadot, Delphine Batho, auprès de l'AFP.
Les Insoumis, dont le candidat Jean-Luc Mélenchon est en campagne depuis plus d'un an, refusent aussi l'idée de primaire en estimant que les candidats ont des projets trop différents. "C'est la proposition de la dernière chance pour elle", a moqué la députée Danièle Obono.
"La primaire comme dernière bouée de sauvetage de candidats à la dérive. Le Titanic social-libéral coule", a tweeté l'ancien porte-parole de Sandrine Rousseau Thomas Portes, passé dans le camp Mélenchon.
"Candidats" au pluriel parce qu'Arnaud Montebourg, candidat de la "Remontada de la France", lui-même en grande difficulté, a lui aussi, mercredi, "offert (s)a candidature à un projet et un candidat communs".
"Si vous doutez de votre candidature, venez me rejoindre", a répliqué sur France info, bravache, le candidat communiste Fabien Roussel, donné entre 1 et 3% dans les sondages, mais qui compte bien se maintenir jusqu'au bout.
"Au fond de la piscine"
Anne Hidalgo s'était montrée solennelle, mercredi soir sur TF1, disant avoir "pris acte de cette situation" où sept candidats de gauche rassemblent moins de 25% des intentions de vote. "Je sais que si nous ne faisons pas ce rassemblement, il n'y aura pas de possibilité pour cette gauche de continuer à exister dans notre pays", a-t-elle déclaré.
Le refus de Yannick Jadot, notamment, est "irresponsable", a tonné son porte-parole Stéphane Troussel, qui demande: "Il veut continuer à désespérer un peu plus les électeurs de gauche et écologistes?"
"Il faut que le temps fasse son oeuvre, mais je comprends que dans l'immédiat avec les réponses apportées, chaque appareil résiste et essaye d'éviter ce qu'il pense être un piège", a observé le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur France inter.
"Ca peut paraître osée comme démarche, mais reconnaissons lui de la lucidité. La gauche est dans une situation tellement dramatique. Aujourd'hui, on rayonne au fond de la piscine", analyse le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner.
Un cadre socialiste confie: "Le vrai sujet c'est Jadot. Là il a dit non. Est-ce qu'il y aura une immense pression pour qu'il change d'avis ? Tout va se jouer dans les prochaines semaines".
Il soupèse le gain tactique: "Ce genre de coup, c'est plus facile quand vous êtes à 6-7%, proche de Jadot… (...) Mais en termes d'opinion, ça peut marcher auprès des électeurs de gauche et lui permettre de récupérer quelques points sur la bonne volonté de rassembler".
Certains en dehors du PS ont salué l'initiative, en premier lieu les organisateurs de la Primaire populaire, qui propose depuis plus d'un an de trancher entre les multiples candidatures.
"Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ont entendu la volonté de 70% de l'électorat des gauches et de l'écologie", a souligné Mathilde Imer, porte-parole de la Primaire populaire.
"Le Parti socialiste a confirmé qu’Anne Hidalgo s'inscrit dans la dynamique de la Primaire Populaire", a précisé Samuel Grzybowski, autre porte-parole, qui évoqué auprès de l'AFP un rendez-vous entre les deux parties jeudi matin.
Il ajoute: "Les financements sont prêts, la plateforme de vote sécurisée est prête, beaucoup de choses sont prêtes", ajoute-t-il.
Le candidat d'EELV Yannick Jadot a enterré l'idée jeudi matin: "Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche".
Il a raillé chez la maire de Paris, engluée dans des sondages qui lui prédisent entre 3 et 7% des voix, "la volonté de sortir de l'impasse par une idée surprise", un "tour de passe passe". Donné lui-même dans une fourchette de 6 à 9% des intentions de vote, il a souligné avoir "déjà fait une primaire" en septembre.
"Anne Hidalgo tente de trouver une porte de sortie, de répondre par une manoeuvre tactique à un problème de fond: la social-démocratie n'est plus le nouvel horizon historique, c'est l'écologie", tacle la coordinatrice des porte-parole de Yannick Jadot, Delphine Batho, auprès de l'AFP.
Les Insoumis, dont le candidat Jean-Luc Mélenchon est en campagne depuis plus d'un an, refusent aussi l'idée de primaire en estimant que les candidats ont des projets trop différents. "C'est la proposition de la dernière chance pour elle", a moqué la députée Danièle Obono.
"La primaire comme dernière bouée de sauvetage de candidats à la dérive. Le Titanic social-libéral coule", a tweeté l'ancien porte-parole de Sandrine Rousseau Thomas Portes, passé dans le camp Mélenchon.
"Candidats" au pluriel parce qu'Arnaud Montebourg, candidat de la "Remontada de la France", lui-même en grande difficulté, a lui aussi, mercredi, "offert (s)a candidature à un projet et un candidat communs".
"Si vous doutez de votre candidature, venez me rejoindre", a répliqué sur France info, bravache, le candidat communiste Fabien Roussel, donné entre 1 et 3% dans les sondages, mais qui compte bien se maintenir jusqu'au bout.
"Au fond de la piscine"
Anne Hidalgo s'était montrée solennelle, mercredi soir sur TF1, disant avoir "pris acte de cette situation" où sept candidats de gauche rassemblent moins de 25% des intentions de vote. "Je sais que si nous ne faisons pas ce rassemblement, il n'y aura pas de possibilité pour cette gauche de continuer à exister dans notre pays", a-t-elle déclaré.
Le refus de Yannick Jadot, notamment, est "irresponsable", a tonné son porte-parole Stéphane Troussel, qui demande: "Il veut continuer à désespérer un peu plus les électeurs de gauche et écologistes?"
"Il faut que le temps fasse son oeuvre, mais je comprends que dans l'immédiat avec les réponses apportées, chaque appareil résiste et essaye d'éviter ce qu'il pense être un piège", a observé le premier secrétaire du PS Olivier Faure sur France inter.
"Ca peut paraître osée comme démarche, mais reconnaissons lui de la lucidité. La gauche est dans une situation tellement dramatique. Aujourd'hui, on rayonne au fond de la piscine", analyse le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner.
Un cadre socialiste confie: "Le vrai sujet c'est Jadot. Là il a dit non. Est-ce qu'il y aura une immense pression pour qu'il change d'avis ? Tout va se jouer dans les prochaines semaines".
Il soupèse le gain tactique: "Ce genre de coup, c'est plus facile quand vous êtes à 6-7%, proche de Jadot… (...) Mais en termes d'opinion, ça peut marcher auprès des électeurs de gauche et lui permettre de récupérer quelques points sur la bonne volonté de rassembler".
Certains en dehors du PS ont salué l'initiative, en premier lieu les organisateurs de la Primaire populaire, qui propose depuis plus d'un an de trancher entre les multiples candidatures.
"Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg ont entendu la volonté de 70% de l'électorat des gauches et de l'écologie", a souligné Mathilde Imer, porte-parole de la Primaire populaire.
"Le Parti socialiste a confirmé qu’Anne Hidalgo s'inscrit dans la dynamique de la Primaire Populaire", a précisé Samuel Grzybowski, autre porte-parole, qui évoqué auprès de l'AFP un rendez-vous entre les deux parties jeudi matin.
Il ajoute: "Les financements sont prêts, la plateforme de vote sécurisée est prête, beaucoup de choses sont prêtes", ajoute-t-il.