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Présidentielle: Eric Ciotti se lance à son tour dans la course à droite


Ludovic MARIN / POOL / AFP
Ludovic MARIN / POOL / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 26/08/2021 - Personne ne l'avait vu venir: Eric Ciotti s'est invité jeudi dans la primaire de la droite, pour porter un projet de "droite forte", notamment sur l'immigration, dans la course à la présidentielle de 2022.

"Mon cap est à droite et mon objectif est simple, que la France reste la France", a affirmé sur BFMTV et RMC M. Ciotti, 55 ans, qui veut "redonner un espoir à cette France qui décline" et "porter un projet pour plus d'autorité, plus de liberté, plus d'identité".

Après Valérie Pécresse (ex-LR) et le maire LR de la Garenne Colombes Philippe Juvin, sa candidature porte à trois le nombre de prétendants ouvertement déclarés à cette primaire de la droite, que Les Républicains se résoudront à organiser si personne ne se dégage d'ici là.

A ces candidats pourraient s'ajouter Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, eux aussi représentants de l'aile droite de LR, ainsi que l'ancien négociateur européen pour le Brexit Michel Barnier, plus centriste. Tous font leur rentrée politique ce week-end (au mont Mezenc pour le président d'Auvergne Rhone-Alpes, à La Baule chez les LR de Loire-Atlantique pour MM. Barnier et Retailleau).

M. Ciotti, qui réunit ses partisans samedi soir dans l'arrière-pays niçois, a égrainé ses priorités, plaidant pour "qu'on revienne sur le droit du sol au profit du droit du sang, car l'âme française se délite" face à "la submersion migratoire".

"Je proposerai l'inscription dans la Constitution de nos origines chrétiennes" de la France, a-t-il ajouté, en estimant que "oui, nous vivons une forme" de "grand remplacement", et plaidé pour un referendum sur "l'arrêt du regroupement familial" et "un moratoire sur plusieurs années sur l'immigration".

"Je suis de droite, je ne m'excuse pas de l'être", a martelé M. Ciotti, patron de la plus grosse fédération LR dans les Alpes-maritimes où les thématiques sécuritaires et migratoires sont particulièrement prégnantes.

"Eclatement"

Cette ligne très à droite (il avait soutenu le droit à la "liberté d'expression" d'Eric Zemmour en août, lorsque son compte Instagram avait été suspendu) lui a régulièrement valu des procès en proximité idéologique avec le RN, qu'il conteste.

"La candidature d'Eric Ciotti, qui déroule le même programme que Marine Le Pen précipite l'éclatement de LR. Mes compagnons, il faut réagir et s'organiser vite", a affirmé sur twitter le sénateur LR Jean-Pierre Grand.

"C'est une candidature sérieuse, crédible, qui va alimenter le débat d'idées à droite", a prudemment réagi sur franceinfo le patron des députés LR Damien Abad, soutien de Xavier Bertrand.  

Mais à huit mois de la présidentielle, sa candidature complique la donne pour la direction de LR, très réticente à organiser une primaire synonyme selon elle de divisions, mais difficilement évitable avec l'inflation des prétendants.

D'autant que Xavier Bertrand, candidat déclaré depuis mars, refuse catégoriquement d'entrer dans un processus de départage.

"S'il y a deux candidats à droite, ce n'est même pas la peine d'y aller, il n'aura aucune chance", a averti M. Ciotti, confiant qu'"à la fin il y aura un seul candidat". 

Selon un sondage Harris interactive publié mercredi, la droite ferait 16% au premier tour avec Xavier Bertrand et 13% avec Valérie Pécresse.

M. Ciotti, qui a pris sa décision au cours des 15 derniers jours, a mis en avant sa fidélité aux Républicains.

"Je n'ai pas lâché ma famille pour être sensible aux sirènes du macronisme", a ajouté celui qui avait tenu une ligne intransigeante lors du psychodrame des régionales en Paca face à Renaud Muselier et l'idée d'une liste LR-LREM.

Il a aussi rompu les ponts en 2017 avec le maire LR de Nice Christian Estrosi, autre sarkozyste aujourd'hui considéré comme Macron-compatible, au terme d'une longue collaboration.

Né le 28 septembre 1965, Eric Ciotti est diplômé de Sciences Po Paris. En 2010, sous Nicolas Sarkozy, il avait été à l'origine de la controversée "loi Ciotti" autorisant la suspension des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire, un texte supprimé par les socialistes en 2012.

le Jeudi 26 Août 2021 à 06:34 | Lu 175 fois