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Premier décès "indirectement lié" au chikungunya à Saint-Martin aux Antilles


MARIGOT, 17 janvier 2014 (AFP) - L'épidémie de chikungunya qui sévit dans les Antilles a causé un premier décès "indirect" à Saint-Martin, où le foyer de départ de l'épidémie avait été identifié début décembre, a annoncé vendredi la Cellule interrégionale d'épidémiologie (CIRE) Antilles Guyane.

Ce décès est "indirectement lié au chikungunya en raison notamment de comorbidités existantes" chez ce patient hospitalisé pour une forme sévère de la maladie, précise la CIRE Antilles Guyane, dans son dernier bilan épidémiologique.

L'Agence régionale de santé et la préfecture ont précisé qu'il s'agissait d'un "homme de 81 ans qui présentait d'autres pathologies", dans un communiqué.

Cette personne était l'un des deux malades hospitalisés à Saint-Martin pour une forme sévère de la maladie.

Sur cette île du nord de l'arc antillais, l'épidémie ne cesse de progresser, avec 490 cas suspects recensés par les médecins généralistes et 294 cas confirmés ou jugés probables après analyses confiées au Centre national de référence (CNR) des arbovirus de Marseille.

Sa voisine, l'île de Saint-Barthelémy, n'est pas épargnée. Avec à ce jour 81 cas suspects recensés par les médecins généralistes et 31 cas confirmés ou jugés probables. Des données encore "incomplètes", précise la CIRE en raison des délais de transmission des prélèvements envoyés pour analyse.

Pour ces deux îles voisines, l'ARS et la préfecture ont rappelé que des "actions de pulvérisation d'insecticides sont toujours en cours et se poursuivront", un moustique étant le vecteur du virus.

La population est invitée à "rechercher dans son environnement les lieux humides ou les concentrations d'eaux stagnantes vecteurs de propagation des larves de moustiques et les détruire", à "utiliser des répulsifs appliqués sur la peau, particulièrement pour les enfants" et à "porter, dans la mesure du possible, des vêtements couvrant le corps au maximum et notamment les bras et les jambes (qui) permet de se prémunir des piqures" ainsi qu'à "équiper fenêtres et couchages de moustiquaires".

En Guadeloupe et en Martinique, les épidémiologistes ne parlaient encore que de chaînes de transmissions locales du virus et non d'épidémie.

Le diagnostic pourrait changer en Martinique où les épidémiologistes constatent une "intensification de la circulation du virus". Sur les 340 cas évocateurs de chikungunya recensés en Martinique au 16 janvier, les deux tiers l'ont été lors de la seule 2e semaine. Et le nombre de cas confirmés ou jugés probables est déjà de 127, douze communes de l'île étant touchées.

Les experts du comité des maladies infectieuses doivent se réunir à nouveau la semaine prochaine pour statuer sur l'évolution de la maladie en Martinique. Et peut-être décréter le passage en phase 3 du programme de surveillance, d'alerte et de gestion des épidémies (Psage), correspondant à la situation d'épidémie.

En Guadeloupe, depuis la confirmation d'un premier cas autochtone, le 24 décembre, 76 cas suspects ont été recensés au 16 janvier. Et 27 cas ont été confirmés ou jugés probables. Sur ce territoire également, "la circulation du virus s'intensifie", relève les épidémiologistes. Avec un foyer identifié à Baie-Mahault toujours actif.

En Guyane, seul un cas biologiquement confirmé, importé de Martinique, a été recensé à ce jour. Mais le territoire reste en attente des résultats d'analyse de 7 cas suspects.

Rédigé par () le Vendredi 17 Janvier 2014 à 14:29 | Lu 760 fois