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Poursuivie par son ex-concubin pour des chèques falsifiés, elle est relaxée


Le septuagénaire floué par son ex-concubine avait comparu en juillet 2019 devant le tribunal correctionnel, mais comme prévenu, pour recours à la prostitution de mineur de moins de 15 ans.
Le septuagénaire floué par son ex-concubine avait comparu en juillet 2019 devant le tribunal correctionnel, mais comme prévenu, pour recours à la prostitution de mineur de moins de 15 ans.
Tahiti, le 28 septembre 2021 - Une femme de 49 ans était renvoyée, ce mardi, devant le tribunal correctionnel pour falsification et contrefaçon de chèque au préjudice de son ex-concubin, âgé de 76 ans. Avant un départ à l'étranger en décembre 2019, le septuagénaire avait remis à la prévenue six chèques en blanc. Sur les six chèques, cinq ont été encaissés par la prévenue pour un montant total de près de 30 millions de Fcfp. Après en avoir délibéré le tribunal a estimé ne pas disposer de suffisamment de preuves et a prononcé la relaxe de la quadragénaire. 

“Je lui faisais confiance. Depuis que je la connais, je lui ai toujours remis des chèques”, a expliqué, mardi, un homme de 76 ans lors du procès de son ex-concubine poursuivie pour falsification et contrefaçon de chèque. En décembre 2019, avant un départ à l'étranger, le septuagénaire a remis à la prévenue six chèques en blanc. Sur les six chèques, cinq ont été encaissés par la femme de 49 ans, pour un montant total d'un peu plus de 30 millions de Fcfp. 

A son retour au fenua, l'homme, qui a encaissé un pactole de 500 millions de Fcfp pour la vente de son officine de pharmacie en 2018, a contacté sa banque qui lui a signifié qu'aucune anomalie n'avait été relevée sur son compte.  

"Il m'avait promis de l'argent"

A la barre, mardi, la prévenue, employée à mi-temps à Air Tahiti, a expliqué que cet argent lui était dû pour des travaux qu'elle a menés pour le compte de son ex-compagnon. Elle a indiqué à l'audience avoir réalisé des travaux de rénovation pour l'une des pensions de famille gérée par le septuagénaire. “Il m'avait promis de l'argent pour ces travaux et quand je le réclamais, il me disait toujours d'attendre”, a déclaré la quadragénaire. “Pourquoi ne pas avoir réclamé cet argent par le biais d'une autre procédure vu que c'était de l'argent qu'il vous devait pour un travail ?”, a poursuivi un assesseur. “Je ne suis pas procédurière et il m'a dit d'attendre. Et je ne me voyais pas non plus, en tant que femme, lui réclamer sans arrêt de l'argent”, a répondu la prévenue. 

L'ex-concubin pour sa part a bien reconnu au cours de l'audience avoir signé ces chèques et les avoir remis directement à la quadragénaire. Mais il a eu plus de mal à admettre qu'il entretenait bien une relation avec la prévenue. “On avait un certificat de concubinage mais ça ne veut pas dire grand-chose”, a expliqué l'intéressé à la barre. 

Si le procureur a requis une peine de 18 mois de prison, assortis entièrement d'un sursis, pour Me Bennouar, les infractions reprochées à sa cliente ne sont pas constituées. “Il y a dans ce dossier l'obstination de l'ex-concubin de lutter contre la réalité des faits et de ses engagements pris auprès de ma cliente”, a insisté le conseil en plaidant la relaxe. 

Et après en avoir délibéré le tribunal a finalement décidé de relaxer la prévenue, en expliquant “ne pas avoir de preuve de sa culpabilité”. Le septuagénaire floué dispose de dix jours pour faire appel de cette décision. 

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 28 Septembre 2021 à 20:16 | Lu 1200 fois