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Poursuivi pour non signalement d'incident, un pilote ATN relaxé par le tribunal


Le commandant n'avait pas rédigé de rapport après un atterrissage délicat qui lui avait fait mordre le bord de la piste.
Le commandant n'avait pas rédigé de rapport après un atterrissage délicat qui lui avait fait mordre le bord de la piste.
PAPEETE, le 23 février 2016 - Le tribunal correctionnel a blanchi, ce mardi, un commandant de bord mis à pied depuis plus d'un an suite à l'ouverture d'une enquête pour "non-signalement d'accident ou d'incident grave d'aviation civile".

Blanchi en commission disciplinaire après une enquête interne de la compagnie au Tiare, et maintenant par le tribunal correctionnel pour le volet judiciaire de la procédure. Les magistrats ont suivi, ce mardi, les réquisitions du procureur de la République qui demandait la relaxe, à l'audience du 26 janvier dernier, de ce pilote de 42 ans renvoyé devant la juridiction pour "non-signalement d'un accident ou incident grave d'aviation civile par une personne appelée à en connaître de par ses fonctions".

Des dégâts légers découverts bien après

En clair, le commandant de bord n'avait pas jugé opportun de rédiger un rapport pour signaler un atterrissage sportif, le 13 septembre 2014 à l'aéroport de Tahiti-Faa'a. Les conditions météo étaient exécrables et le pilote, entre les rafales de pluies et les bourrasques de vent, avait été contraint d'atterrir en crabe, mordant au passage le bord extérieur de la piste. Un débriefing de l'incident avec le co-pilote avait été jugé suffisant par le commandant de bord, mais des techniciens avaient découvert onze plus tard une blessure sur un pneu de l'appareil, ainsi que des dégâts sur l'éclairage latéral de la piste. Seize vols avaient été opérés avant que l'on ne découvre le pneu abîmé.

L'incident signalé, Air Tahiti Nui avait dû le faire remonter aux gendarmes puis au parquet pour information qui s'était saisi de l'affaire. Un rapport avait également été rédigé par Airbus, le constructeur de l'appareil. A l'audience, l'avocat du pilote avait mis en avant les lacunes de ce document rédigé sur la base de mauvaises informations de vol. La compagnie avait proposé à son commandant de bord un poste transitoire de co-pilote mais ce dernier avait décliné, préférant attendre la fin de la procédure judiciaire. Qui lui a donné raison, le tribunal estimant les charges insuffisantes pour entrer en voie de condamnation.


Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 23 Février 2016 à 16:10 | Lu 7943 fois