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Pour retrouver le marché, les fleuristes doivent payer


Tahiti, le 4 septembre 2021 - Les fleuristes du marché Mapuru a Paraita ont dénoncé jeudi le fait qu'ils ne pouvaient vendre leur bouquets et couronnes dans l'enceinte même de l'établissement. Finalement le lendemain, ces derniers ont eu gain de cause mais ils devront payer les frais de tout le mois d'août alors même qu'ils n'étaient pas présents pendant les quinze derniers jours. Ils demandent donc un dégrèvement de leurs charges.
 
Dès l'annonce du confinement, il y a quinze jours, les fleuristes -considérés parmi les commerces non-essentiels- n'ont plus été en mesure de vendre leurs bouquets à l'intérieur du marché Mapuru a Paraita à Papeete. Pour autant, pour conserver un semblant de revenus et devant la forte demande liée, hélas, au nombre de décès, les mama fleuristes ont décidé de se positionner aux alentours de l'établissement pour continuer à vendre leurs bouquets et couronnes… depuis le coffre de leur voiture. “Comme des clochards”, lâchait jeudi l'une des commerçantes. “C’est du n'importe quoi, car en ce moment les familles ont besoin de fleurs”. Principale difficulté pour les fleuristes du marché, celle d'être vus par les clients. “Nous n'avons aucune aide du Pays (...) mais c'est notre gagne-pain.” Quelques ventes ont tout de même lieu, mais dans des conditions beaucoup plus difficiles qu'auparavant.
 
Retour compliqué dans le marché
 
Vendredi, les fleuristes ont enfin été invités à reprendre leur place dans le marché. Problème, la municipalité leur demande de régler l'intégralité du loyer du mois d'août. Les fleuristes demandent, a minima, à ce que les charges soient revues à la baisse puisqu'ils n'ont pas utilisé les lieux à cause du confinement. La responsable des fleuristes, Tarita, confirme et assure s'être vue expliquer par un agent de la commune que sans paiement du loyer du mois d'août, les fleuristes ne pourraient pas rentrer dans le marché. “Ce sont les conditions”. Tarita a été reçue vendredi par la directrice du marché, Vaihere Tehei, qui lui a confirmé le paiement des frais du mois d'août. “En plus, la directrice m'a dit que la semaine prochaine on ne pourra plus vendre nos fleurs dans la voiture sinon on va être verbalisés”.
 
Isabelle, l'une des fleuristes, explique avoir demandé à l'élu responsable du marché, Jules Ienfa, d'accepter une baisse de leurs charges. “Il m'a répondu qu'il y a un gros trou. Je lui ai répondu que ce n'est pas nous qui avions fait ce trou. En plus, si vous nous laissez sans travailler comment voulez-vous que l'on paie notre loyer ainsi que notre facture d'eau ? Je ne sais pas comment on va faire.” L'élu Jules Ienfa est finalement venu à la rencontre des fleuristes, vendredi pour calmer les esprits. Il a affirmé que “l’urgence” était d'abord d'obtenir l'autorisation du haut-commissariat “d’ouvrir le secteur fleurs”. “Après, pour ce que vous demandez, on verra cela dans un second temps. Je ne peux pas, moi, décider tout seul. C'est une proposition que je vais certainement faire au niveau du conseil municipal. Et c'est le conseil municipal qui décide”.
 
D'ici là, Isabelle, Tarita et leurs collègues fleuristes, ont été autorisés à placer, dès vendredi, leurs bouquets sur les étals du marché Mapuru a Paraita. “C’est déjà un petit point là”, se réjouit Isabelle. La suite au prochain conseil municipal.
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Dimanche 5 Septembre 2021 à 16:38 | Lu 3144 fois