Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 18/04/2024 - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ordonné mercredi soir l'instauration pendant deux mois d'un couvre-feu pour les moins de 18 ans à Pointe-à-Pitre, devenu un "coupe-gorge" selon son maire", afin d'y lutter contre une flambée de la délinquance.
La mesure "va s’appliquer à partir du début de la semaine prochaine" afin de lutter contre "une délinquance qui (...) est de plus en plus jeune et de plus en plus armée", a déclaré M. Darmanin lors d'une conférence de presse à Pointe-à-Pitre, où il est en déplacement.
Cette mesure sera effective les soirs, à partir de 20H00.
"On ne peut pas laisser circuler des enfants de 12, 13, 14 ans, avec des armes, circuler à 22 heures dans la rue, s’en prendre à des policiers, s’en prendre à des touristes, s’en prendre à des passants", a-t-il ajouté.
Le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel (EELV), qui avait qualifié la ville de "coupe-gorge" en "faillite totale" fin mars, s'est félicité de l'annonce du ministre de l'Intérieur.
"Voilà quelque chose de concret", a-t-il réagi. "Avant c'était 12% de mineurs dans la commission des délits et maintenant c'est 38% des faits délictueux", a-t-il détaillé.
"Si les enfants sont chez leurs parents la nuit, ils ne vont pas brûler 70 poubelles comme ils l’ont fait à Pointe-à-Pitre la semaine dernière", a estimé l'édile, élu depuis 2020.
Le 24 mars, dans un contexte de violences urbaines et d'une série d'actes de violence armés, parfois mortels, il avait menacé de démissionner.
"J'ai le sentiment que le cri que j’ai poussé il y a quelques semaines a été entendu", a-t-il déclaré à l’AFP, évoquant la possibilité de "faire de Pointe-à-Pitre, un petit territoire de 2,6 km2, un laboratoire de sécurité républicaine".
Dans les rues de la ville, l'annonce de ce couvre-feu était plutôt bien reçue par les habitants. "Ca évite que les jeunes traînent dans la rue (...) vu que les mineurs ne savent pas se contrôler, je pense que c’est une bonne décision", a affirmé à l'AFP Alexandre Peterly, étudiant de 22 ans.
"Ce n'est pas une mauvaise chose mais ce n'est pas la seule solution non plus. Il faut que les parents s'y mettent", estimait pour sa part Nadine, une soignante de 50 ans.
"Opérations place nette"
Une série de mesures pour renforcer la lutte contre la délinquance accompagnera le couvre-feu.
M. Darmanin a ainsi annoncé des "opérations place nette de lutte contre la drogue, contre des points de deal et la circulation des armes, qui est sans doute le problème principal que connaît la Guadeloupe aujourd’hui".
Des opérations "place nette" ont débuté lundi en Guadeloupe et d'autres sont prévues "pour le mois à venir", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre.
L'opération "place nette" menée mercredi soir à Pointe-à-Pitre a permis "au moins cinq interpellations" et la découverte d'une cache "avec une arme et des stupéfiants", a indiqué à l'AFP Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre.
Un "nouveau contrat de sécurité en Guadeloupe" sera aussi mis en place, à l'image de ce qui a été fait en Martinique et "qui marche bien, qui a fait baisser la délinquance", selon Gérald Darmanin.
Le ministre a également évoqué "une coopération internationale" avec les îles voisines de Sainte-Lucie et de la Dominique pour "lutter contre l'immigration irrégulière, la circulation des armes, le trafic de drogue".
Il a également annoncé la présence de plus de "caméras de vidéoprotection", connectées "aux centres de supervision de la police", et des renforts en matière de police judiciaire.
Selon la préfecture de Guadeloupe, l'archipel compte "six fois plus d'homicides, neuf fois plus de tentatives d'homicide - dont la moitié par armes à feu - et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale".
Ces derniers mois, Pointe-à-Pitre - 14.500 habitants en 2020 - a largement nourri la chronique des faits divers.
En mars, une commerçante y a été tuée lors d'un braquage. Des touristes en croisière ont été blessés à l'arme blanche par une femme atteinte de troubles psychiatriques.
La mesure "va s’appliquer à partir du début de la semaine prochaine" afin de lutter contre "une délinquance qui (...) est de plus en plus jeune et de plus en plus armée", a déclaré M. Darmanin lors d'une conférence de presse à Pointe-à-Pitre, où il est en déplacement.
Cette mesure sera effective les soirs, à partir de 20H00.
"On ne peut pas laisser circuler des enfants de 12, 13, 14 ans, avec des armes, circuler à 22 heures dans la rue, s’en prendre à des policiers, s’en prendre à des touristes, s’en prendre à des passants", a-t-il ajouté.
Le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel (EELV), qui avait qualifié la ville de "coupe-gorge" en "faillite totale" fin mars, s'est félicité de l'annonce du ministre de l'Intérieur.
"Voilà quelque chose de concret", a-t-il réagi. "Avant c'était 12% de mineurs dans la commission des délits et maintenant c'est 38% des faits délictueux", a-t-il détaillé.
"Si les enfants sont chez leurs parents la nuit, ils ne vont pas brûler 70 poubelles comme ils l’ont fait à Pointe-à-Pitre la semaine dernière", a estimé l'édile, élu depuis 2020.
Le 24 mars, dans un contexte de violences urbaines et d'une série d'actes de violence armés, parfois mortels, il avait menacé de démissionner.
"J'ai le sentiment que le cri que j’ai poussé il y a quelques semaines a été entendu", a-t-il déclaré à l’AFP, évoquant la possibilité de "faire de Pointe-à-Pitre, un petit territoire de 2,6 km2, un laboratoire de sécurité républicaine".
Dans les rues de la ville, l'annonce de ce couvre-feu était plutôt bien reçue par les habitants. "Ca évite que les jeunes traînent dans la rue (...) vu que les mineurs ne savent pas se contrôler, je pense que c’est une bonne décision", a affirmé à l'AFP Alexandre Peterly, étudiant de 22 ans.
"Ce n'est pas une mauvaise chose mais ce n'est pas la seule solution non plus. Il faut que les parents s'y mettent", estimait pour sa part Nadine, une soignante de 50 ans.
"Opérations place nette"
Une série de mesures pour renforcer la lutte contre la délinquance accompagnera le couvre-feu.
M. Darmanin a ainsi annoncé des "opérations place nette de lutte contre la drogue, contre des points de deal et la circulation des armes, qui est sans doute le problème principal que connaît la Guadeloupe aujourd’hui".
Des opérations "place nette" ont débuté lundi en Guadeloupe et d'autres sont prévues "pour le mois à venir", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre.
L'opération "place nette" menée mercredi soir à Pointe-à-Pitre a permis "au moins cinq interpellations" et la découverte d'une cache "avec une arme et des stupéfiants", a indiqué à l'AFP Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre.
Un "nouveau contrat de sécurité en Guadeloupe" sera aussi mis en place, à l'image de ce qui a été fait en Martinique et "qui marche bien, qui a fait baisser la délinquance", selon Gérald Darmanin.
Le ministre a également évoqué "une coopération internationale" avec les îles voisines de Sainte-Lucie et de la Dominique pour "lutter contre l'immigration irrégulière, la circulation des armes, le trafic de drogue".
Il a également annoncé la présence de plus de "caméras de vidéoprotection", connectées "aux centres de supervision de la police", et des renforts en matière de police judiciaire.
Selon la préfecture de Guadeloupe, l'archipel compte "six fois plus d'homicides, neuf fois plus de tentatives d'homicide - dont la moitié par armes à feu - et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale".
Ces derniers mois, Pointe-à-Pitre - 14.500 habitants en 2020 - a largement nourri la chronique des faits divers.
En mars, une commerçante y a été tuée lors d'un braquage. Des touristes en croisière ont été blessés à l'arme blanche par une femme atteinte de troubles psychiatriques.