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Plusieurs patients hospitalisés au CHPF suite à une contamination par l'entérovirus


PAPEETE, le 22 janvier 2016. Le bulletin de surveillance sanitaire, publié ce vendredi, indique que la circulation d'entérovirus ralentit aux îles du Vent et aux îles Sous-le-Vent mais une recrudescence de ces virus semble atteindre les Australes.

Plusieurs patients ont été hospitalisés au CHPF suite à une contamination par l'entérovirus. Des recherches plus poussées par le CNR (centre national de recherche) Entérovirus montrent que l’Echovirus-9 et l'Echovirus-18 ont tous les deux circulé les trois derniers mois.

"Cette circulation virale semble ralentir aux îles du Vent et aux îles sous-le-Vent" note le bulletin de surveillance sanitaire. "Une recrudescence de syndromes compatibles est signalée aux Australes."

Les entérovirus sont responsables de syndromes polymorphes fébriles comprenant des signes méningés (méningite aseptiques), cutanés (exanthèmes), ORL (angine, pharyngite...), digestifs (douleurs abdominales, nausées, respiratoires).




Les enfants de moins de 15 ans généralement les plus touchés

Les infections humaines à entérovirus sont fréquentes et prennent des formes symptomatiques très variées. Elles touchent surtout les enfants de moins de 15 ans. La transmission du virus se fait par contact de personne à personne à partir des virus excrétés dans les selles et au niveau du rhino-pharynx.

D’autres modes de transmission sont également possibles : via la salive ou au contact de lésions cutanées dans le cas des syndromes pied-main-bouche, mais aussi transmission materno-fœtale à l’origine d’infections néo-natales.

Pour la grande majorité des sujets infectés, la symptomatologie et l’évolution des infections sont bénignes, hormis chez le nouveau-né qui peut développer une infection systémique potentiellement fatale et les patients avec une immunodépression de type humorale ou sous certains traitements immunosuppresseurs.

Lorsque l’infection est symptomatique, les manifestations les plus fréquemment rapportées et diagnostiquées sont cérébro-méningées, majoritairement représentées par des méningites ne nécessitant qu’un traitement symptomatique et évoluant rapidement vers la guérison sans séquelles. Dans de très rares cas, on peut observer des encéphalites (une dizaine de cas par an en France), des paralysies et des ataxies. Les entérovirus impliqués de manière prédominante dans les méningites sont des entérovirus dits « neurotropes » comme l’echovirus 30 (E-30), l’E-6, l’E-11, l’E-13, l’E-18 ou le coxsackievirus B5, mais de nombreux autres sérotypes d’entérovirus peuvent être associés. Lors des années où l’épidémie est plus marquée, un sérotype ou deux sérotypes majoritaires, représentant plus de 50% des sérotypes identifiés, sont détectés (en caractères gras dans le tableau ci-dessous). Lors des années où l’épidémie est moins marquée plusieurs sérotypes coexistent, représentant chacun un plus faible pourcentage des sérotypes identifiés.

Les autres symptomatologies comprennent le syndrome pied-main-bouche (surtout associé aux coxsackievirus A16, A6 et A10, plus rarement à l’entérovirus 71 dans notre pays, contrairement à ce qui est observé en Asie), et les infections néonatales (surtout associées à l’echovirus 11 et aux coxsackievirus B). Sont également rapportés des syndromes respiratoires le plus souvent peu sévères (surtout associés à l’EV-68 et aux coxsackievirus A et B2-B5), des atteintes cardiaques (myocardites et péricardites aigues, impliquant surtout des coxsackievirus B), des syndromes digestifs (liés surtout aux echovirus).





Source : institut national de veille sanitaire

Rédigé par Mélanie Thomas le Vendredi 22 Janvier 2016 à 16:42 | Lu 3724 fois