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Plus de 200 foyers sinistrés recensés à Mahina


Le recensement des familles sinistrées continue.
Le recensement des familles sinistrées continue.
MAHINA, le 01/02/2017 - Une semaine et demie après les intempéries du 22 janvier, l'heure est à la reconstruction et au recensement des familles sinistrées. Même si le chiffrage n'est pas définitif, à Mahina, on compte cependant plus de 200 familles touchées par ces intempéries. Ce mercredi matin, Raymond Yeddou, l'administrateur des îles du Vent s'est rendu dans cette commune de plus de 11 000 habitants, pour établir un inventaire des dégâts qui ont été occasionnés par les fortes pluies. L'urgence, pour le maire de Mahina, est de sécuriser ses administrés.

La vie reprend peu à peu son cours dans les communes les plus touchées par les intempéries du 22 janvier. L'heure est cependant au recensement des "vrais sinistrés". "On n'est pas à l'abri de ceux qui se déclarent sinistrés alors qu'ils ne le sont pas", explique Damas Teuira, maire de Mahina.

Le souci lorsque l'on est confronté à une catastrophe naturelle, n'est pas de se relever, mais plutôt d'évaluer les dégâts qui ont été causés. Des dégâts aussi bien humains que matériels.

Et sur le plan humain, des centres d'hébergement se sont aussitôt mis en place pour accueillir les familles sinistrées. À Mahina, par exemple, on comptait 500 sinistrés dans les trois centres d'hébergement qui ont été préparés pour l'occasion. Pour l'heure, plus de 200 foyers devraient bénéficier des mesures de relogement. Mais ce chiffre n'est pas encore définitif. Le recensement par le service social de Mahina continue.

Et justement, pour accéder aux aides du Pays et de l'État, le recensement ne doit pas être pris à la légère, les fausses déclarations pourraient tout entacher. "Je mets en garde les personnes sur ces pratiques-là. Il y a des personnes qui sont vraiment dans le besoin par rapport à d'autres. Donc, j'appelle un peu au bon sens de la population de Mahina", souligne Damas Teuira.

Sur le plan matériel, l'évaluation des dégâts est tout aussi importante. L'arrière de la caserne des sapeurs-pompiers de Mahina a été bien dégradée par un éboulement. Sans compter certaines écoles qui devront être rénovées.

On se rappelle aussi des routes dans les vallées de Ahonu et Tuauru qui se sont affaissées sous le poids de l'eau des rivières. "Aujourd'hui, la route est de nouveau praticable à Ahonu", affirme le maire de Mahina.

Le réseau de distribution en eau potable avait également pris un coup. Mais onze jours plus tard, la plupart des foyers ont de l'eau potable.

"Pour l'heure, nous sommes en train de constater les efforts encore à poursuivre, parce que ce n'est pas encore terminé. Il y a toujours des déclarations à faire. Nous avons mobilisé tout le service communal pour établir la liste des personnes qui sont réellement sinistrées", déclare Damas Teuira.

LE TĀVANA HAU DES ÎLES DU VENT SUR LE TERRAIN

Si le coût définitif de tous les dégâts occasionnés par les fortes pluies du 22 janvier n'a pas encore été établi, les communes, le Pays et l'État continuent leurs investigations pour évaluer tout cela.

Et justement, depuis quelques jours, l'administrateur des îles du Vent, Raymond Yeddou fait le tour des communes les plus touchées pour dresser un inventaire sur les besoins réels de chacun.

"Il y aura toujours à tirer des enseignements des crises, ces moments ne sont jamais anodins. Il y a toujours un retour d'expérience qui se fera à froid, pour tirer des leçons, à la fois en termes de construction, d'aménagement ou de crise. Il faut que nous soyons tous collectivement plus forts pour affronter les prochaines intempéries, parce que d'évidence nous savons que nous restons à la merci des événements climatiques de cette nature", précise le Tāvana Hau.

L'objectif de ses visites est de "maintenir une très grande proximité avec les élus et les tāvana qui ont été touchés par ces intempéries. À la fois, pour leur dire toute notre reconnaissance parce que le travail communal qui a été engagé sous l'autorité des maires, a été remarquable. Notamment, à travers le déclenchement du plan communal de sauvegarde. Mais également, pour leur dire toute notre solidarité dans ces moments de l'après-crise. Et, effectivement recenser les dommages les plus lourds qui nécessiteront le moment venu, des procédures d'indemnisation qui vont se déclencher dans les prochaines semaines", conclut Raymond Yeddou.




Raymond Yeddou
Administrateur des Îles du Vent

"Cela va prendre quelques semaines mais ce sera fait"


"Nous avons un dispositif d'indemnisation qui est à double niveaux :
- D'abord, un dispositif de mobilisation de crédits d'urgence, qui ont été engagés dès les premières heures de la crise, et qui permettent de faire face aux points les plus vitaux et essentiels que connaissent notamment, les personnes sinistrées, mais également, les collectivités pour financer des moyens de couchages, de restauration et essentiels.
- Nous avons un deuxième dispositif qui permettra de reconstruire et de participer au financement des infrastructures plus lourdes sur les communes sinistrées. Ce travail aujourd'hui, est engagé. Il suppose d'abord une évaluation par les collectivités des dégâts qu'elles ont subis. Et puis, il y aura ensuite un travail d'expertise pour déterminer le taux de prise en charge qui sera retenu par l'Etat et qui pourra être complété par les interventions d'autres partenaires, le Pays voire les communes. Et c'est l'ensemble de ce travail qui permettra aux communes d'être indemnisées. Bon, cela va prendre quelques semaines naturellement, mais ce sera fait avec la même réactivité comme cela a été fait avec la première enveloppe des crédits d'urgence.

Nous pourrons intervenir sur les équipements les plus structurants, il s'agit des équipements publics (ponts, routes, réseaux…), toujours en complémentarité des autres partenaires pour permettre encore une fois de rétablir des infrastructures vitales pour les déplacements des populations et la vie économique de la vie en Polynésie.
"


La route au fond de la vallée de Ahonu est de nouveau praticable.
La route au fond de la vallée de Ahonu est de nouveau praticable.

Une salle située à l'arrière de la caserne des pompiers a été bien endommagée.
Une salle située à l'arrière de la caserne des pompiers a été bien endommagée.

Le pont de Orofara fortement affaibli par les intempéries de décembre 2015, a totalement été détruit le mois dernier.
Le pont de Orofara fortement affaibli par les intempéries de décembre 2015, a totalement été détruit le mois dernier.

le Mercredi 1 Février 2017 à 16:36 | Lu 2298 fois