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Pirae aura son centre-ville fin 2026


Tahiti, le 19 janvier 2025 – Après un premier séminaire entre élus municipaux l’année dernière, la commune de Pirae s’est dotée d’une assistance à la maîtrise d’ouvrage pour tenir son second séminaire ce samedi et peaufiner son projet de centre-ville. Objectif, “traduire les idées politiques en dessins” avant de lancer le concours d’architecture et déposer les plans “d’ici la fin de l’année”, le tāvana Fritch tablant sur la pose de la première pierre “en décembre 2026”, soit après les élections municipales.
 
“C’est réjouissant parce qu’on arrive enfin à la concrétisation de ce projet”, déclarait ce samedi matin Édouard Fritch en marge du séminaire qui se tenait toute la journée entre les élus de la commune de Pirae et les techniciens de l’AMO (assistance maîtrise d’ouvrage) autour du projet de centre-ville. “C’est important que cette discussion se fasse, car je souhaite que l’opposition et la majorité du conseil municipal s’approprient ce projet. Nous avons tous une vision de ce que l’on peut faire dans un marché donc on collecte tout ça et on va en faire un plan.” C’est en fait la dernière étape avant de pouvoir ensuite lancer l’appel à concours d’architectes “d’ici la fin de l’année”.
 
Un projet qui a démarré il y a huit ans avec l’aménagement du parc Aorai tini hau mais qui, à terme, doit notamment accueillir le futur marché municipal (qui sera implanté au même endroit que le marché éphémère actuel), 150 places de parking, des bureaux, des commerces, une Maison pour tous ou encore une salle événementielle pouvant accueillir entre 500 et 700 personnes. “Ça va être le cœur de la ville parce qu’on intègre le parc Tini hau, le groupe scolaire qui est en face, et surtout nous intégrons la population de Pirae qui va avoir besoin de se retrouver autour d’un centre.”
 
“Ça fait longtemps que la population attend”, concède le maire de Pirae qui explique ce retard pour différentes raisons administratives, règlementaires et foncières. Il a en effet d’abord fallu modifier le plan général d’aménagement (PGA) de la commune “pour autoriser la construction de bâtiments un peu plus hauts”. Ensuite, s’est posée la question du foncier puisque ce projet s’étend sur une dizaine d’hectares, avec une partie cédée par l’État au niveau de l’ancien Comsup de Taaone. Si le transfert de ces terrains s’est fait assez rapidement, la déconstruction et la dépollution ont pris plus de temps. Et il reste encore aujourd’hui à faire aboutir les négociations avec les Forces armées concernant une emprise située à Matatevai, parcelle limitrophe et indispensable au projet.
 
Des feux rouges aux ronds-points, “ça va être compliqué”
 
Pour l’instant, difficile d’imaginer le coût global de ce futur “cœur de ville”. “Si on regarde la projection qui nous est faite aujourd’hui par les techniciens de l’AMO (assistance à la maîtrise d’ouvrage, NDLR), le marché lui-même va coûter moins de 500 millions de francs”, explique Édouard Fritch. Quant au calendrier, il sera à géométrie variable. “En général, un centre urbain comme ça, il faut compter 10 à 15 ans au total pour l’ensemble de la zone”, explique ainsi Jean Chicou, sixième adjoint de la commune en charge du développement et de l’aménagement de Pirae. Le centre névralgique de ce projet que sera le futur marché municipal sortira de terre en premier a priori.
 
Mais si la majeure partie des investissements relève de la commune, d’autres seront confiés au privé puisque “certains des terrains communaux vont faire l’objet de baux commerciaux”. Ne reste plus qu’à valider le nouveau PGA qui devra alors être respecté à la virgule près. En tout cas, ça se bouscule déjà au portillon. “On a beaucoup de demandes parce que le site est assez exceptionnel : c’est en centre-ville, vous avez des terrains vierges, vous êtes près de la mer, donc beaucoup de commerçants sont intéressés, et pas qu’eux puisque le projet final prévoit des bâtiments publics communaux avec des constructions de 400 à 500 logements, mais aussi des commerces, des bureaux, ce qui fait un ensemble assez important et très attractif”, souligne Jean Chicou.
 
Édouard Fritch table sur une pose de la première pierre en “décembre 2026”, soit après les prochaines élections municipales où il sera candidat à sa succession. Interrogé sur d’éventuels problèmes de circulation au moment des travaux, le tāvana de Pirae en a profité pour lancer une petite pique au ministre de l’Équipement Jordy Chan qui prévoit de mettre des feux rouges aux ronds-points : “Ce sera vraiment compliqué. Ça n’a pas été facile d’imposer des ronds-points mais aujourd’hui, venir rajouter des feux là où existent déjà des ronds-points, oui la question mérite d’être posée, et je n’ai pas la solution”.


Rédigé par Stéphanie Delorme le Dimanche 19 Janvier 2025 à 17:16 | Lu 2425 fois