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"Pierres organiques", une exposition de Jean-Paul Forest


TAHITI, le 22 mars 2021 - L’artiste Jean-Paul Forest revient avec de nouvelles œuvres chez Winkler. Il raconte, avec ses pierres, le chemin de la vie. Il éclaire le processus qui permet au minéral de devenir biologique, il dit comment les lois physiques permettent l’évolution biologique.

Une nouvelle exposition a démarré à la galerie Winkler. Il s’agit de "Pierres organiques" de Jean-Paul Forest. Ce sont des pierres naturelles perforées, fragmentées, assemblées par l’artiste qui cherche à montrer le passage du minéral au biologique.

"Ce qui me paraît très intéressant, peut-être même mystérieux, c’est le fait qu’a partir de lois physiques se produit une évolution biologique. La vie ne naît pas dans des conditions uniques, il y en a ou en a eu probablement de Mars jusqu’au fond des océans."

Ce qui intéresse l’artiste ce sont les processus qui permettent le passage du minéral à la vie. "Comment, à partir d’une pierre, on glisse vers des formes biologiques ?" Pour répondre à la question, Jean-Paul Forest utilise lui-même différents procédés. "Ou plutôt trois tendances, trois tentatives", nuance-t-il.

Coquilles, arborescences et anthropomorphisme

Il y a un ensemble d’œuvres qui fait référence à des coquilles. "J’ai déformé la matière pour créer des creux, pour obtenir des coquilles, des carapaces." Des galets évidés préfigurent les coquilles et carapaces, dont le contenant offre un habitat aux mollusques et crustacés. Ailleurs, des pierres choisies sont incrustées d’arborescences.

Avec les arborescences s’exprime la croissance des plantes, du corail et des dendrites, mais aussi la vie disparue des fossiles et l’érosion des rivières. "J’ai gravé les pierres, fait des empreintes profondes. Avec un même processus, on peut évoquer différentes choses", constate Jean-Paul Forest.

Enfin, une troisième partie montre des pierres qui ont pris des allures d’hommes. "À partir d’un galet ordinaire, de quelques perforations, d’un éclatement on obtient un crâne."

Il y a dans la galerie des crânes, moitiés de crânes, des visages et même un tiki. Les Anthropomorphismes sont un reflet de la construction à la fois cristalline et organique de ce que nous sommes : la figure humaine émerge de la roche.

Prélever, créer et respecter


Pour obtenir sa matière première, Jean-Paul Forest fait "comme tout le monde". Selon lui, les rivières sont des champs de pierres. "Tu n’imagines pas laisser partir certaines d’entre elles", dit l’artiste.

"Tu n’imagines pas certaines devenir du sable pour les routes ou les maisons, victimes du concassage ou bien devenir du sable en raison de l’érosion." Alors, il les ramasse, seul quand c’est possible, à trois ou quatre quand elles sont trop lourdes.

"Il m’arrive de transporter certains blocs sur des sortes de civières." Il collecte les pierres "qui ont quelque chose", qui "me parlent". Et c’est ainsi "que tu te retrouves avec une collection à la maison". Ensuite, quand il a des envies particulières, des questionnements, il s’installe pour créer.

À chaque fois, il manipule la matière, "en conservant la beauté intrinsèque de chaque bloc, de chaque galet, de chaque pierre". Il en garde la structure, "la personnalité". Il apporte le moins possible de modifications tout en essayant d’apporter un maximum de réponses, pour lui et pour ses visiteurs.

Pratique

Pierres organiques, à la galerie Winkler du 18 au 30 mars.
Entrée libre.
Horaires : lundi au vendredi de 9 heures à 12h30 et de 13h30 à 17 heures, le samedi de 8h30 à midi.

Contacts

FB : Galerie Winkler
Tél. : 40 42 81 77
Mail. : [email protected]

Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 22 Mars 2021 à 08:12 | Lu 1012 fois