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Pas de réforme fiscale avant la fin de l'année


Tahiti, le 27 février 2024 - À l'issue de la Journée Prospective économique dédiée à la fiscalité, les cinq ateliers ont restitué leurs travaux. Tous ont demandé à tendre vers davantage de concertation et de visibilité. Le ministre Tevaiti Pomare, qui a retenu plusieurs propositions, a en revanche modifié son calendrier en annonçant sa réforme fiscale pour la fin de l'année.

Chacun des cinq ateliers dédiés à la fiscalité a restitué ses travaux en fin d'après-midi. Qu'il s'agisse de l'atelier cherté de la vie, de celui relatif aux secteurs prioritaires, au patrimoine, à la compétitivité des entreprises ou à la PSG, une demande commune est systématiquement ressortie : la nécessité de tendre vers une "fiscalité plus concertée, plus visible et plus lisible".

Notamment dans le secteur touristique qui a besoin de vision à long terme.  On notera aussi que le serpent de mer de la TDL (taxe de développement local) est revenu dans plusieurs ateliers. Il y a les pour et les contre. Ceux qui la trouvent essentielle à la pérennité des entreprises tandis que d'autres la voient comme un obstacle à leur compétitivité. Il y a en tout cas une volonté commune de la réviser.
 
Une "probable TVA sociale déductible"
 
Le ministre Tevaiti Pomare a confirmé que les discussions seraient poursuivies cette année pour "réformer cette TDL". Parmi les autres mesures retenues par le ministre, on notera notamment "la mise en place probable d'une TVA sociale déductible cette fois-ci, la volonté de maîtriser les prix et de mieux contrôler les marges des prix exonérés" ou encore "une volonté de plus de fiscalisation pour notre PSG".

Dans cet atelier "PSG", il a aussi été proposé de développer les taxes comportementales, de créer une taxe sur les PPN (produits de première nécessité), ou encore d'augmenter la part fiscale et de diminuer la part des cotisations. Développer l'offre de formations et ne pas alourdir le coût du travail ont aussi été des éléments mis en avant dans ces travaux. Et l'idée pourtant retoquée par la majorité Tavini en décembre dernier de taxer l'immobilier semble commencer à faire son chemin et à être débattue à nouveau.

Reste maintenant au gouvernement à assumer une telle décision et à aller jusqu'au bout. Mais il aura du temps pour le faire. Car si cette réforme fiscale globale annoncée en décembre dernier pour la session administrative qui doit s'ouvrir en avril, il faudra finalement être plus patient. Le ministre Tevaiti Pomare a en effet annoncé ce mardi que ces mesures fiscales ne seraient présentées qu'en fin d'année, "pour la session budgétaire avec une application l'année prochaine". Voilà qui risque de ne pas faire que des heureux. "On a encore huit mois pour se concerter. A un moment il faut avancer. La population a voulu le changement et si on fait la même chose on aura les mêmes résultats", a-t-il tranché.
 
 
 
 

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mardi 27 Février 2024 à 19:00 | Lu 2056 fois