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"Paradise papers" : à Moscou, on minimise les fuites sur les clients des paradis fiscaux


Moscou, Russie | AFP | lundi 06/11/2017 - Des hommes politiques russes ont minimisé lundi les fuites sur les circuits planétaires d'optimisation fiscale connues sous l'appellation de "Paradise Papers" et concernant des personnalités ou des compagnies publiques russes, assurant que tout était légal et dénué de motivations politiques.

Ces fuites cherchent à "provoquer l'émotion avec des formulations confuses", selon le chef de la commission pour les affaires étrangères au Conseil de la Fédération (chambre haute), Konstantin Kosatchev cité par l'agence RIA Novosti.
Les "Paradise Papers" représentent les résultats d'une enquête du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), qui regroupe 96 médias de 67 pays. Ces résultats ont été obtenus grâce aux fuites provenant notamment d'un cabinet international d'avocats basé aux Bermudes, Appleby.
Selon ces fuites, VTB Bank, la deuxième plus grande banque de Russie, actuellement sous sanctions américaines, a investi dans Twitter.
Une branche de Gazprom, le géant énergétique russe, a d'autre part financé par l'intermédiaire d'une compagnie offshore un instrument de placement qui possédait des parts de Facebook.
Ces deux opérations sont liées au milliardaire et investisseur russe Iouri Milner.
Ces révélations constituent un "texte fantastique, relevant de la fantasmagorie. Quand les choses se seront décantées, ce qui est décrit ici relève de l'activité commerciale habituelle et légale", a assuré M.  Kosatchev.
Ces opérations "sont présentées comme pratiquement un complot contre les fondations de la démocratie occidentale", a-t-il ironisé.
"Il s'agit d'affaires, de commerce. Cela n'a rien à voir avec la politique", a déclaré pour sa part le responsable adjoint de la commission pour les affaires internationales de la Douma, Alexeï Tchepa, cité par RIA Novosti, interrogé sur ces deux affaires.
Le géant de la pétrochimie russe Sibur, visé aussi par les "Paradise Papers", a pour sa part affirmé être "étonné de l'interprétation politiquement à charge dans certains médias d'une activité commerciale ordinaire".
Selon le New York Times, parmi les propriétaires de Sibur figurent Guennadi Timtchenko, un oligarque proche du président russe sanctionné par le Trésor américain après l'annexion de la Crimée par Moscou, et Kirill Chamalov, présenté par certains médias comme marié à la plus jeune fille de Vladimir Poutine.
Or, le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross a gardé des participations dans une société de transport maritime, Navigator Holdings, dont l'un des principaux clients est Sibur.
Sibur a indiqué avoir examiné attentivement s'il y avait des restrictions sur ses activités en raison de sanctions visant un de ses actionnaires (Timtchenko), mais "n'a pas trouvé de telles restrictions".
Le quotidien d'opposition Novaïa Gazeta est le seul journal russe à avoir participé à l'analyse des fuites des "Paradise Papers". Il a précisé avoir épluché 13,4 millions de documents en une année.

le Lundi 6 Novembre 2017 à 05:14 | Lu 376 fois