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Outre-mer: un rapport préconise des mesures pour lutter contre les violences envers les mineurs


Crédit Nicolas Petit / AFP
Crédit Nicolas Petit / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 29/03/2023 - Pour lutter contre les violences faites aux mineurs en outre-mer, il faut développer la "prévention à destination des parents et enfants" et améliorer la prise en charge des mineurs en danger, conclut mercredi un rapport parlementaire, s'alarmant du "niveau élevé des violences interfamiliales".

Selon l'enquête Violences et rapports de genre (Virage) menée en 2018 en Martinique, en Guadeloupe et à La Réunion, une femme sur quatre et un homme sur cinq a déclaré avoir subi avant 18 ans au moins un fait de violence dans la famille et l'entourage proche, soit 26% de femmes de l’échantillon à La Réunion et en Martinique et 27,5% en Guadeloupe contre 17,5% dans l'Hexagone.  

Malgré l'absence de données récentes, les rapporteurs Philippe Dunoyer (Renaissance), Karine Lebon (Nupes) et Olivier Serva (Liot) ont relevé dans tous ces territoires, "des taux importants de violences physiques, psychiques ou sexuelles". 

"Un des constats inquiétants est le niveau élevé des violences intrafamiliales dont les mineurs demeurent les victimes directes et collatérales", ajoute le rapport.

Des facteurs spécifiques expliquent ces chiffres: "forte précarité socio-économique avec des taux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale, mais aussi persistance des violences éducatives", souligne le texte. 

"La prise en charge des mineurs en danger, déjà délicate en Hexagone, est défaillante, notamment en Guyane et à Mayotte. Les familles d'accueil ne sont pas assez professionnalisées et en nombre insuffisant. Leur accompagnement et leur suivi est également déficient", assurent les députés.

Les rapporteurs recommandent d'adapter les dispositifs aux réalités locales. Ils insistent particulièrement sur les actions de "prévention, à destination des parents mais aussi des enfants, actions de soutien à la parentalité ou sensibilisation à l'école". 

S'agissant de la gouvernance, "une plus grande coordination est nécessaire ainsi que des moyens humains et financiers accrus. Enfin, la prise en charge des victimes, tant judiciaire que sanitaire, doit également être améliorée", ajoute le rapport.

Mais les rapporteurs recommandent aussi de mener une nouvelle enquête Virage aux Antilles et à La Réunion et de l'effectuer également en Guyane et à Mayotte pour actualiser les données dont l'absence "est dommageable pour l'élaboration de politiques publiques".

le Jeudi 30 Mars 2023 à 04:11 | Lu 501 fois