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Oscar Temaru à Edouard Fritch : "vous êtes un véritable ensorceleur"


Le leader souverainiste Oscar Temaru, vendredi matin dans l'hémicycle de Tarahoi, lors de son allocution de candidature à la Présidence de la Polynésie française.
Le leader souverainiste Oscar Temaru, vendredi matin dans l'hémicycle de Tarahoi, lors de son allocution de candidature à la Présidence de la Polynésie française.
PAPEETE, 18 mai 2018 - Le président du Tavini Huiraatira a présenté sa candidature pour la Présidence de la Polynésie française, vendredi à l'assemblée, afin d'offrir une tribune à son message politique.

Vendredi matin devant l'assemblée de la Polynésie française, Oscar Temaru sera intervenu durant une vingtaine de minutes en langue tahitienne, drapeau de l'O.N.U. planté en évidence à son côté. Le président du Tavini Huiraatira a présenté sa candidature à la Présidence du Pays sans la moindre chance d'être élu, avec sept élus derrière lui, sur les 57 que compte la chambre parlementaire locale.

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En revanche, l'occasion était idéale pour s'offrir un large auditoire, la deuxième séance plénière de droit étant retransmise en direct par les télévisions locales et couverte par toutes les rédactions de presse. Le leader indépendantiste a d'abord dénoncé en substance une situation économique et sociale de la Polynésie française victime, selon lui, d'un rattachement trop étroit avec l'Hexagone et d'un statut d'autonomie inadapté.

Puis, le président du Tavini Huiraatira a suscité l'étonnement de la représentation polynésienne en entonnant un poème de Henri Hiro, a cappella. sur l'air de Taku Tama Iti rendu célèbre par la chanteuse Emma Terangi, dans les années 70. Il en a fait un hymne pour l'accession à la souveraineté.

Mais la douceur de cet interlude musical n'aura été qu'un bref répit avant de céder la place à un discours à charge contre le paradigme autonomiste.

Allocution d'Oscar Temaru, le vendredi 18 mai devant les représentants de la Polynésie française.

Monsieur le Président,
Mes Chers collègues,
Monsieur le représentant du Haut-Commissaire de la République,
Mesdames et Monsieur les Députés,
Madame et Monsieur les Sénateurs,
Monsieur le Président du Conseil Économique et Social,
Monsieur le Représentant de la Polynésie au Conseil Economique, Social et Culturel,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers amis du Public,
Peuple de Ma’ohi Nui, Ia ora na

Permettez-moi, en préliminaire, d’utiliser cette tribune pour remercier l’ensemble des électeurs de Polynésie qui se sont mobilisés les 22 avril et 6 mai dernier pour procéder au renouvellement des membres de notre Assemblée.

Même si les valeurs de probités et les principes moraux que défend mon parti, ne se retrouvent pas dans le choix de la majorité des électeurs qui se sont prononcés lors du dernier scrutin, nous tenons néanmoins à leur témoigner de notre profonde gratitude à l’égard des résultats obtenus au profit des élus de notre liste et à leur assurer qu’en dehors du combat politique pour plus d’équité et de justice sociale qui fait l’objet de nos préoccupations quotidiennes, nous tenons à leur affirmer que la lutte en faveur de la souveraineté de notre fenua continuera à rester la revendication majeure de notre parti.

Mesdames et Messieurs, chers collègues,

Aux sorties des élections territoriales de 1986, le Tavini Huiraatira faisait, pour la première fois, son entrée au sein de cette hémicycle. Pour ceux et celles qui ne s’en rappellent pas, j’avais apporté avec moi, lors de mon intervention à la tribune de cette même assemblée, quelques pierres que j’avais ramassé dans ma Commune. Et je disais en substance, que : "ces pierres qui, au premier regard, paraissent sans importance et sans valeur, feront parler d’eux demain car ce sont de véritables pépites d’or…et que c’est sur le socle des richesses naturelles dont regorge notre fenua que nous entendons bâtir l’édifice de notre souveraineté et de notre émancipation…".

Bien entendu, mes détracteurs d’alors, n’ont pas hésité à dévoyer le contenu de mon intervention par des invectives aussi infondées que nauséeuses jusqu’à se laisser aller à la bassesse de couper le courant de notre Assemblée pour interrompre mon allocation…

Force est de constater, 32 ans plus tard, que le temps écoulé, a donné raison à mes propos.

Puisque ce bout de terre que la symbolique des pierres évoquait alors, représente aujourd’hui, non seulement, cette collectivité de plus de 5 millions de Km² qui a permis à la France d’acquérir sa souveraineté maritime mais également ce territoire où vivent quelques centaines de milliers d’habitants qui a permis à la France grâce aux essais nucléaires d’accéder non seulement à sa souveraineté militaire mais également à la tribune du Comité de sécurité de l’ONU.

Le discours prononcé en 1986 exhibait les prémices du long combat pour la réinscription de notre pays sur la liste des pays à décoloniser afin d’obtenir la reconnaissance de notre droit à l’autodétermination par la communauté internationale.

Un droit légitime et inaliénable, reconnu en premier lieu par l’état français, signataire de la charte des nations Unies. Un droit universel et imprescriptible que défend aujourd’hui nos amis de la Kanaky où aura lieu en novembre prochain, le référendum d’autodétermination.
Un droit que même le peuple de la catalogne revendique vis-à-vis de l’état espagnol.

D’ailleurs, comme je l’ai rappelé hier, nous avons commémoré le 5e anniversaire de la réinscription de notre fenua sur la liste des pays à décoloniser. Ainsi, par cette résolution onusienne du 17 mai 2013, c’est la communauté internationale toute entière qui a reconnu au peuple de Polynésie française l’exercice de son droit souverain, légitime, inaliénable et imprescriptible à l’auto-détermination. Et pourtant, la France qui se veut être « le pays du respect des droits de l’homme et des libertés » et qui véhicule fièrement et de manière très ostentatoire, les valeurs républicaines de « liberté, égalité et fraternité » continue à refuser de respecter et d’appliquer cet engagement de la communauté internationale. Un engagement qui aurait permis depuis 5 années maintenant de faire avancer sous l’égide de l’ONU, le dialogue bilatéral en faveur de la décolonisation de notre fenua, de l’accession de notre fenua à la véritable autonomie que la définition onusienne consacre par le terme de « pleine autonomie ».

Ces élections et votre victoire Monsieur Fritch, comme l’a rappelé le Président de notre institution hier dans son allocution, marquent la fin de 20 années d’instabilité politique dans notre pays.
Ce qui gratifie l’exercice de votre mandat de 10 années de gouvernance en terrain conquis. Une stabilité que l’UPLD aurait aimé avoir en son temps. Une stabilité que vous avez souhaitée durant la campagne électorale parce que vous êtes au pouvoir. Dommage que vous ne la souhaitiez pas lorsque l’UPLD ou le To tatau ai’a dirigeait ce Pays !

Mais à l’époque vous n’étiez que le fidèle lieutenant d’un homme qui voulait régner sans partage. Vous êtes allez à bonne école paraît-il. Heureusement qu’à la fin de cette mandature, comme le veut la loi, vous n’aurez plus la possibilité de vous représenter. Ceci évitera que vous finissiez comme votre mentor, accroché au pouvoir.

Vous avez déclaré au lendemain de votre victoire vouloir préparer votre relève dans deux ans. Nous espérons qu’à ce moment-là, nous ne revivrons pas une énième instabilité à cause de la démesure de certains appétits. Car nous le savons tous, si au Tavini nous souhaitons avoir le pouvoir pour libérer et développer notre pays afin qu’il devienne pleinement indépendant, chez les vôtres, seul le pouvoir pour le pouvoir compte.

Aujourd’hui, nous allons repartir pour 5 nouvelles années de gouvernance autonomistes aux quelles faudra-t-il rajouter, les 30 dernières années de gouvernance autonomistes, pour un bilan quelque peu, peu reluisant :
- 50 % de la population de Tahiti et de Moorea vivent en dessous du seuil de pauvreté ;
- 45 000 chômeurs recensés ;
- Une balance commerciale démesurément déficitaire pour un pays qui regorge de ressources.
La faute à une politique d’assistanat menée depuis plus de 30 ans qui a fait du polynésien, un assisté au lieu de le rendre responsable, entreprenant, acteur de l’édification de son pays ;
- Plus de 40% d’illettrismes lié au résultat de la mise en place d’un système éducatif calqué sur celui de la France qui n’est pourtant que 26ème au classement PISA qui classifie les différents systèmes éducatifs au monde.

Un système éducatif qu’il est important et urgent de revoir afin qu’il réponde aux attentes et aux spécificités polynésiennes.
Pour synthétiser, en plus de 30 ans de gouvernance, vous avez transformé notre beau pays, accueillant, rempli de vertu, de valeurs et de courage en un pays ancré désespérément dans une détresse sociale, acculturé, malade et assisté.
Vous avez tellement bouleversé les mentalités, qu’on en arrive aujourd’hui à plébisciter et voter pour des personnes qui, non seulement ont sabordé ce pays, mais qui plus est, sont bien connus des palais de justice.
Il n’y a pas à dire, sur le plan de l’ensorcèlement, vous avez été très fort.
En effet, vous avez ensorcelé tout le monde, c’est la seule explication.
Car j’ai en effet beaucoup de mal à croire que notre peuple, si profondément religieux, puisse voter consciemment pour des personnes qui ne respectent pas les 10 commandements, pire, qui ont même commis les 7 péchés capitaux.
Bien sûr vous répondrez que vous êtes aux manettes depuis seulement 2014, mais ne l’oubliez pas M. Fritch, vous avez fait partie de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis 1984 et que même si, à l’époque ou durant cette période, vous n’étiez pas encore président, vous ne pouvez nier à l’évidence, que ceci fait tout de même partie de votre héritage.

Bien sûr, la solution autonomiste depuis 30 ans pour booster l’économie a été d’entreprendre des chantiers publics pour créer non pas de l’emploi durable, mais précaire, pour faire des routes à tout va, pour faire des ponts en veux-tu, en voilà, des carrefour, transformés en ronds point avant de les retransformer en carrefour puis de nouveau en rond-point, auquel on rajoute une belle passerelle et j’en passe, bref... une urbanisation anarchique sans vision à long terme.

Vous proposez la construction d’un village Tahitien, qui, soit dit en passant, en voyant les croquis, n’a rien de Tahitien mais où on constate de manière délictuelle, que l’invitation qui a été faite à votre gouvernement aux Samoa en avril 2016 par ces investisseurs, porte aujourd’hui ses fruits…
Nous avons eu des suspicions sur l’accord passé avec des hawaiien pour le Mahana Beach par votre prédécesseur, permettez-nous d’en avoir d’autres pour ce marché que vous allez bientôt signer…
Vous allez continuer la construction de nombreux logements sociaux sur les terres domaniales du pays, alors que ces mêmes terres pourraient servir à développer l’agriculture locale, que défend aujourd’hui votre ministre de l’agriculture M. Tearii Alpha, après pourtant avoir défendu l’importance de la construction de logement sociaux sur Faa’a, qui demandait la rétrocession de ces terres pour les agriculteurs de la commune.
Des logements sociaux irréfléchis où on installe des pêcheurs qui vivent pourtant du produit de leur pêche, en montagne pour se demander ensuite pourquoi ils ne peuvent pas payer leurs loyers, sans se soucier des problématiques annexes qui en découlent, comme le transport ou encore l’accueil des enfants dans les écoles environnantes déjà surchargées.
Malgré votre satisfaction à pouvoir annoncer sans cesse la construction de logements sociaux, je tiens à vous signaler qu’avoir autant de logements sociaux dans un pays n’est pas un signe de bonne santé, surtout quand on vise une cohésion sociale renforcée et un développement touristique de luxe !
Permettez-moi de vous suggérer qu’au Tavini nous proposons la mise en place de logements agricoles dont le principe est d’avoir sur une parcelle, une surface habitable et une surface cultivable, ceci permettant au bénéficiaire d’avoir la possibilité de vendre ses produits pour payer son loyer.

Une terre, une maison, un travail ! C’est tout ce que le peuple a besoin pour avoir un début de dignité.
Une terre ! Est-ce possible d’en avoir une de nos jours vu les prix appliqués dans un marché immobilier totalement incontrôlé ?
Une maison ! Est-ce possible de nos jours d’avoir une maison sans avoir la corde au cou à la fin du mois et de nous retrouver devant la commission de surendettement ?
Un travail ! Vous avez fait appel aux entreprises de ce pays, au soir des élections, pour qu’ils jouent le jeu en embauchant notamment des jeunes. Au Tavini nous aurions souhaité que vous précisiez, « des jeunes Polynésiens ».
Je vous rappelle à cet effet qu’avec plusieurs de vos partenaires autonomistes assis au sein de cet hémicycle, vous aviez voté aussi en faveur de la protection de l’emploi local proposée par l’UPLD en 2009 et immédiatement rejeté par l’État français que vous continuez à aduler.
Je vous rappelle encore que depuis 2016, notre collègue Richard Tuheiava vous a proposé un nouveau texte sur la protection de l’emploi local salarié. Force est de constater à ce jour, que ce texte semble s’être perdu dans les méandres des tuyaux des commissions gérées par votre majorité. Quand allons-nous enfin prendre un texte protecteur de l’emploi local ?
Pour booster l’économie et la création d’emploi, le Tavini, vous propose la construction d’un aéroport international aux marquises qui, de par sa proximité avec le continent Américain, pourrait nous permettre de toucher de nouveaux marchés, de développer le secteur touristique, agricole et aquacole, créer de l’emploi et redynamiser la vie dans les archipels, chose que vous avez complètement détruit par votre politique concentrée exclusivement sur Tahiti durant ces 40 dernières années.
Nous, nous voulons développer les archipels, alors que vous, vous préférez construire des îles flottantes alors que de vraies îles existent déjà et demandent qu’à se développer.

Votre seul projet de développement dans les archipels, se trouve à Hao, avec une immense ferme aquacole qui va détruire le lagon déjà bien endommagé suite aux expérimentations nucléaires. Alors que lors de la négociation menée par nous en 2012 avec le même promoteur, il était question d’un projet d’élevage aquacole mené à l’extérieur du lagon.
C’est à croire que les républicains que vous êtes, avez une dent contre les Tuamotu ! Makatea, Moruroa et maintenant Hao….
Et pourtant, lors de ces élections, vous avez fait un sacré score aux Tuamotu.
Aux vus de tout cela, il serait intéressant de faire une étude afin de voir si le syndrome de Stockholm n’est pas une maladie radio induite.
Et je pense que même les chinois sont touchés par cette maladie, vu comment aujourd’hui ils vous adorent alors que vous aviez pestiférés contre eux en 2013 lorsqu’ils s’étaient rapprochés de mon gouvernement pour discuter de ce projet. À l’époque vous m’aviez même accusé de vouloir vendre notre Pays aux chinois.

Décidément M. Fritch, vous êtes un véritable ensorceleur.
Malheureusement notre pays n’a pas besoin d’être ensorcelé, il a besoin de se libérer, de se développer, de prendre son envol.
Le peuple Polynésien a besoin de retrouver sa fierté, sa dignité, de connaître son histoire que vous avez, avec la complicité de l’état, caché délibérément.
Vous apprenez à nos enfants que c’est Samuel Wallis qui a découvert notre pays alors que nos tupuna étaient ici depuis plus de 300 ans, qu’ils avaient parcouru le monde en pirogue.
Vous refusez de leur apprendre comment notre Pays a été annexé, comment nos tupuna se sont battus et ont été tués pour la préservation de leur identité maohi.

Vous refusez de leur apprendre comment et pourquoi notre pays a été retiré de la liste des pays à décoloniser, afin de laisser l’état français installer son centre d’expérimentation nucléaire, que vous avez défendu et soutenu comme étant une bombe propre avant de jouer les victimes d’un complot.
Vous persistez depuis 2017 dans une manoeuvre de désinscription de notre fenua de la liste des pays et territoires à décoloniser après que l’UPLD ait réussi l’exploit d’avoir réinscrit Maohi Nui le 17 mai 2013 afin de défendre et protéger les ressources de notre fenua qui constituera l’héritage que nous allons léguer demain à nos enfants et nos petits-enfants.
À ce propos, nous tenons à remercier et féliciter l’association Moruroa et Tatou et ses adhérents, ainsi que l’association 193, pour leurs luttes contre la reconnaissance du fait nucléaire.
Nous remercions également la compagnie du Caméléon, pour la mise en scène du spectacle les champignons de Paris, qui ont permis à de nombreuses personnes, notamment les jeunes, de découvrir un bout important de l’histoire de notre pays.

Pour le bien de son développement, notre pays a besoin de produire, et en vous opposant depuis plus de 30 ans au développement du secteur primaire, vous pénalisez l’avenir de notre pays et l’avenir de sa population.
Vous aviez retiré les 6 milliards de francs prévu en 2013 par mon gouvernement pour le développement de ce secteur. Vous ne faites pas du secteur primaire un domaine de réussite scolaire et sociale envers les jeunes notamment en quête d’emploi durable.
Vous présentez le secteur primaire comme un secteur réservé à ceux qui sont en échec scolaire ou social au lieu de le présenter comme une voie de réussite.

Vous oubliez que les plus grandes fortunes du monde le sont grâce au secteur primaire et notamment agroalimentaire, tout comme vous oubliez l’importance des enseignements des langues étrangères.
A l’heure où la mondialisation et les technologies permettent des connexions et des rencontres plus faciles avec le monde extérieur, il est dommage que nos enfants, qui doivent déjà faire face à l’éloignement et aux difficultés sociales, doivent aussi faire face à la barrière des langues, faute d’un système éducatif performant où on devrait enseigner les langues dès la maternelle, notamment le reo Tahiti, Paumotu, maareva, enata en plus de l’anglais et pourquoi pas le mandarin.
M. Fritch, vous serez certainement reconduit dans vos fonctions de président du pays. Soyez en digne, soyez ambitieux pour ce pays, notre pays, notre jeunesse.
Arrêtez de vous enclaver dans ce chemin Papeete-Paris !
Ouvrez-vous sur le monde, orientez notre jeunesse vers le monde, vers le pacifique.
Il n’y a pas que Paris dans le monde, il n’y a pas que la France, il y a tout une communauté internationale, tout un grand, un immense village pour éduquer notre jeunesse, pour servir l’avenir.
Au fond de nous, nous sommes certains qu’un jour vous comprendrez notre démarche.
L’histoire l’a démontré.
Vous aviez traité Oscar Temaru de fou lorsqu’il proposait la création d’une compagnie aérienne locale. Vous avez ensuite créé Air Tahiti Nui.
Vous aviez traité Oscar Temaru de terroriste, lorsqu’il s’était opposé aux essais nucléaires avant de défendre et réclamer récemment justice.
Vous vous étiez éperdument opposé à ma volonté d’intégrer le forum du Pacifique avant de revenir grand vainqueur avec le statut de membre à part entière du Pays.

Vous vous êtes offusqué des interventions intempestives et très critiques du Tavini à l’ONU avant d’y vous rendre vous aussi pour servir de contre écho au vrai partenaire de ce dialogue qui refuse ostensiblement de siéger en pratiquant la politique de la chaise vide.
Vous ne vous êtes jamais fait à l’idée que ce pays puisse un jour devenir indépendant et pourtant, il n’y a pas si longtemps de cela, lorsque vous étiez toujours au Tahoeraa Huiraatira vous avez été m’a-t-on dit un des artisans et ardents défenseurs du projet de pays associés.
Nous y arrivons, M. Fritch. Tout doucement mais sûrement nous y arrivons.
Et nous y arriverons tous ensemble, à mener notre Pays à sa pleine souveraineté.
Et nous le ferons dans la paix. Car le polynésien est un peuple de paix.
Et que vous soyez Tapura, Tahoeraa et nous Tavini, nous sommes avant tout un seul et même peuple, le peuple polynésien, le peuple maohi.
Et ce pays s’appellera bientôt Te Hau Amui no Maohi Nui.

Mauruuru e Iaorana

Rédigé par JPV le Vendredi 18 Mai 2018 à 13:09 | Lu 6390 fois