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Opération « Castor 2012 » : rénovation d’un dispensaire francophone à Pentecôte


Opération « Castor 2012 » : rénovation d’un dispensaire francophone à Pentecôte
PORT-VILA, mardi 10 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – Les désormais traditionnelles opérations « Castor » ont repris du service ces derniers jours à Port-Vila, avec cette année, au programme de l’édition 2012 de ces manœuvre civilo-humanitaires, la rénovation du dispensaire du petit village de Melsisi (île de Pentecôte, Nord-est de l’archipel).
Pour ce volet 2012 de « Castor », prévue pour durer du 5 au 27 juillet 2012, le bâtiment de transport léger (BATRAL) de l amarine nationale française basée en Nouvelle-Calédonie voisine est une nouvelle fois mis à contribution : après une courte escale dans la capitale le 4 juillet 2012, il a mis le cap sur Pentecôte avec à son bord le personnel et le matériel nécessaires (matériaux et engins) à cette opération de solidarité, a annoncé lundi l’ambassade de France à Port-Vila.
Au plan humain, les effectifs déployés proviennent une nouvelle fois du Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique-Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC) (une soixantaine de personnes), et une section du programme d’insertion des jeunes Néo-Calédoniens du Groupement du Service Militaire Adapté de Nouvelle-Calédonie (GSMA-NC, une trentaine de personnes).
Au plan militaire et concernant le volet régional de cette opération, six officiers des forces mobiles paramilitaires de Vanuatu (Vanuatu Mobile Force, VMF) et six autres de l’armée néo-zélandaise participeront aussi.
Un appui technique sera aussi apporté par deux employés de la compagnie UNELCO (filiale locale du groupe français GDF/Suez) pour le volet électricité de cet ouvrage, précisent les mêmes sources.
Les partenaires de ce projet, financé dans le cadre de la Convention de coopération régionale signée entre les gouvernements français (ministère des affaires étrangères), néo-calédonien (cellule coopération régionale) et vanuatuan (via son ministère de la santé), sont aussi non-étatiques : outre la société Unelco, le Centre pénitentiaire de Port-Vila contribue via son atelier de menuiserie, ainsi que plusieurs associations caritatives basées en Nouvelle-Calédonie (« Solidarité Tanna », Rotary club de Nouvelle-Calédonie).
L’inauguration de ces quatre bâtiments rénovés devrait avoir lieu le 27 juillet 2012, à Melsisi, où se trouve une mission catholique.
En août 2011, c’était un autre dispensaire, situé dans le petit village largement francophone de Lamap, au Sud de l’île de Mallicolo (Nord de l’archipel), qui avait été rénové et inauguré.
Toujours avec l’appui du RIMAP-NC et du Batral Jacques Cartier, les autorités françaises, néo-zélandaises et vanuatuanes avaient alors, suivant un schéma similaire, remis à neuf, un mois durant, une salle d’accueil des patients, un laboratoire, un bloc d’intervention, une pharmacie, une ancienne salle de radiologie, deux salles de soins et la maternité).
Par ailleurs, une fois les travaux achevés, un lot de matériel (lits, berceaux, table d’accouchement) provenant du CHT Gaston Bourret de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) avait été remis pour compléter l’équipement de cette structure.
Du personnel local devait aussi bénéficier de stages de formation, effectués par une association néo-calédonienne, « Partage Santé Pacifique ».
Concernant le projet Castor 2011, une convention de financement portant sur quelque 32.000 euros (au titre de la coopération régionale entre Vanuatu et la France, décentralisée via la collectivité française voisine de Nouvelle-Calédonie) avait été signée le 13 mai 2011 entre l’Ambassade de France à Vanuatu et le ministère de la santé.
Outre la rénovation du dispensaire, l’opération Castor 2011 avait mis à profit son séjour à Lamap pour effectuer d’autres travaux de rénovation et de remise en état portant sur le cimetière français de ce petit village et a également construit un nouveau bâtiment administratif pour l’école primaire.

Castors bâtisseurs et francophiles

Lors des éditions précédentes de ces opérations à caractère humanitaire, en 2010, ce sont plusieurs bâtiments qui avaient été rénovés au Collège francophone de Luganville, seconde ville du pays située sur l’île d’Espiritu Santo (Nord).
Ces bâtiments réhabilités avaient été inaugurés fin septembre 2010.
Dans le cadre de la série des « Castor », ces dernières années, plusieurs projets à caractère éducatif, sanitaire ou social ont été choisis en tant que bénéficiaires dans cet archipel ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides (devenu indépendant en 1980).
Dans le cadre de ces opérations à vocation sociale et humanitaire, le Collège de Luganville bénéficiait ainsi en 2010 d’une mobilisation, pour un coût estimé à six cent mille euros.
Cette rénovation avait principalement ciblé les structures d’enseignement dans les filières scientifiques et en particulier les laboratoires et leur équipement (quatre nouveaux ordinateurs, microscope et outils de travaux pratiques).
Les années précédentes, les opérations « Castor » ont permis la rénovation (juin 2009) de l’ancien hôpital militaire français de Whitesands, sur l’île de Tanna (Sud Vanuatu).
En 2008, « Castor » construisait des salles de classe.
En 2007, c’est à Norsup (île de Mallicolo, Nord de l’archipel) qu’avait été construit un marché couvert.
Le dispositif récurrent implique la mobilisation de l’armée française basée en Nouvelle-Calédonie (FANC), le bâtiment de transport léger (BATRAL) Jacques Cartier et la mise à disposition pour un mois d’une trentaine de militaires du régiment d’infanterie de Marine du Pacifique-Nouvelle-Calédonie (RIMAP-NC), les Forces Mobiles de Vanuatu et une poignée de militaires néo-zélandais.

Des relations bilatérales cordiales

Les relations bilatérales sont toujours considérées comme fortes et anciennes entre la France et cette République océanienne, ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides devenu indépendant en juillet 1980 et qui demeure le seul État indépendant océanien partiellement francophone (environ trente pour cent de la population).
L’archipel de Vanuatu, plus proche voisin de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie, est aussi le seul État océanien indépendant ayant le Français comme langue officielle, aux côtés de l’Anglais et du pidgin bichelamar.
Vanuatu est à la fois membre du Commonwealth et de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie).

Entre Paris et Port-Vila, un accent particulier est placé sur la coopération et l’aide au développement.
Parmi les trois collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Polynésie française), la plus proche est la Nouvelle-Calédonie, avec laquelle une coopération déléguée et décentralisée a été mise en place depuis juin 2006.
Cette coopération néo-calédonienne vient s’ajouter à la coopération bilatérale France-Vanuatu, depuis Paris, et bénéfice aussi d’une aide française en vue d’entretenir et de renforcer des liens de coopération privilégiés avec Vanuatu, avec comme ligne générale directrice la notion d’intégration régionale.
Cette coopération franco-vanuatuane, qui touche aussi bien les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture ou de l’économie et de la bonne gouvernance, est largement alimentée par des dotations provenant du Fonds Pacifique du gouvernement français.
Le Fonds Pacifique finance chaque année des projets ayant comme dénominateurs communs un processus d’intégration et de multiplication des échanges entre pays et territoires océaniens.
Parmi tous les États océaniens éligibles, Vanuatu en demeure le plus important bénéficiaire.

Rédigé par PAD le Lundi 9 Juillet 2012 à 19:02 | Lu 748 fois