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Omicron monte, pas l'inquiétude


Tahiti, le 19 janvier 2022 – Les dernières données publiées mercredi par le bulletin hebdomadaire épidémiologique de la Plateforme Covid-19 font état d'une "circulation communautaire locale avérée" du virus à Tahiti et d'une circulation "autour de clusters" dans certaines îles. Pour autant, en comparaison des dernières vagues épidémiques, les conséquences de cette circulation du variant Omicron sont très mesurées, sans cas d'hospitalisation.
 
C'est un paradoxe pour l'heure assez réjouissant. La circulation du variant Omicron du Covid-19 progresse de manière drastique au fenua, mais pour l'heure sans véritable conséquence sur l'organisation de la santé publique… Pas moins de 510 cas de covid importés et locaux ont été dépistés sur une semaine, en augmentation de +37% par rapport à la semaine précédente. Les taux d'incidence dépassent désormais largement les anciens seuils d'alerte avec 185 cas pour 100 000 habitants au total, et 106/100 000 si l'on ne considère que les cas locaux. La principale île touchée est sans surprise celle de Tahiti avec un taux de 118 cas pour 100 000 habitants. Et de nouveaux cas ont été identifiés à Raiatea, Moorea, Bora Bora, Hiva Oa, Taha'a, Huahine, Tubuai et Rurutu. "Une circulation communautaire locale est avérée à Tahiti et autour de clusters dans certaines îles", indique le bulletin épidémiologique.
 
Effet d'une vaccination plus importante chez les personnes les plus âgées ou d'une nouvelle contagiosité du variant Omicron, pas moins de 81,5% des cas confirmés localement ont moins de 45 ans. On apprend également que depuis le début de ce rebond de l'épidémie 71 cas ont été identifiés dans le milieu scolaire, dont 22 dans le premier degré.
 
Pas d'hospitalisations
 
Et pourtant, cette circulation du virus apparaît pour l'heure sans véritables conséquences sur l'organisation de la santé publique. Un seul patient a été hospitalisé pour Covid début janvier, mais est sorti de l'établissement depuis. "A ce jour, il n'y a pas d'hospitalisation en cours de malade Covid", précise le bulletin, qui indique même que si le nombre d'infections respiratoires aigües rapportés par le réseau des médecins sentinelles en Polynésie est en augmentation, ces infections "sont liées en majorité à l'épidémie de grippe A en cours".
 
Aucune tension n'est notée à l'accueil des urgences du Centre hospitalier pour Covid. La fréquentation de la filière Covid est même en baisse. Et si le nombre d'appels à la plateforme Covid a augmenté durant cette dernière semaine, c'est "surtout pour des demandes de renseignements liées à la vaccination mais aussi pour des questions relatives à l'infection Covid et aux conditions d'isolement".
 
"Période charnière"
 
"Si on compare par rapport à la précédente vague, on avait déjà des hospitalisations à ce stade là", confirmait mercredi l'épidémiologiste de la Direction de la santé, Henri-Pierre Mallet. "Mais on doit rester prudent", insiste l'épidémiologiste. Les jours à venir seront une "période charnière" pour constater si oui ou non cette tendance se confirme. "Si on n'a pas plus d'activité la semaine prochaine on sera déjà davantage fixé."
 


​Troisième dose : Tolérance sur les délais

C'est une question récurrente sur les réseaux sociaux et les réponses apportées sur les centres de vaccination ont varié ces derniers jours. Les personnes vaccinées avec leurs deux doses doivent-elles refaire un cycle de vaccination complète lorsqu'elles laissent passer 8 à 9 mois avant leur dose de rappel. Contactés, certains services de santé confirmaient en début de semaine une information pourtant démentie ces derniers jours par les autorités sanitaires.
 
Interrogé par Tahiti Infos, le ministre de la Santé Jacques Raynal s'est positionné mercredi matin en faveur d'une certaine tolérance sur les délais pour la dose de rappel. Le ministre confirme qu'il existe actuellement une "réflexion" d'ordre scientifique sur les modalités de rappel. Il indique qu'il est recommandé d'effectuer sa troisième dose de rappel entre quatre et six mois après la vaccination complète (2 doses). Mais il tempère néanmoins : "Cependant, si vous faîtes un rappel à 8 ou 9 mois, on peut considérer que c'est un rappel et que c'est suffisant." Le ministre recommande néanmoins d'effectuer, un mois après sa dose de rappel, un "dosage des anticorps" pour s'assurer que la vaccination a bien produit ses effets de protection contre le virus du Covid.
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun et Antoine Samoyeau le Mercredi 19 Janvier 2022 à 20:18 | Lu 3370 fois