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Octogénaire tuée à Pirae : Les propriétaires des chiens renvoyés en correctionnelle


Le drame, qui avait choqué l'opinion publique, s'était déroulé vers 7 heures du matin alors que la victime marchait au stade JT de Pirae.
Le drame, qui avait choqué l'opinion publique, s'était déroulé vers 7 heures du matin alors que la victime marchait au stade JT de Pirae.
Tahiti, le 21 avril 2024 - La juge d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte après l'attaque mortelle de cinq chiens qui avait coûté la vie à une femme de 87 ans à Pirae en mai 2020 a ordonné, le 16 avril, le renvoi en correctionnelle des trois maîtres des animaux. Ils devront répondre d'homicide involontaire. 
 
Quatre ans après le décès d'une femme de 87 ans qui avait été massacrée par cinq chiens alors qu'elle effectuait sa marche quotidienne au stade JT à Pirae, la juge d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte pour homicide involontaire a rendu, le 16 avril, son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel (ORTC). Les trois propriétaires des cinq chiens – un Bull Terrier, deux croisés Pitbull-American Staffordshire, ainsi que deux Shar-Pei pesant de 18 à 34 kilos – seront donc jugés pour avoir involontairement causé la mort de l'octogénaire, des faits passibles de dix ans de prison. 
 
Le drame s'était déroulé le 12 mai 2020 vers 7 heures du matin lorsque la victime, qui avait l'habitude matinale de marcher en faisant le tour du stade, avait été sauvagement attaquée par une meute de chiens. Deux amis, qui jouaient au tennis non loin de là, avaient tenté d'aider la pauvre femme mais ils avaient eux-mêmes dû se saisir d'une raquette, puis d'une barre de fer afin de se défendre face aux chiens qui tentaient de les attaquer à leur tour. Ce n'est qu'à l'arrivée du véhicule de la police municipale que les chiens avaient pris la fuite. 
 
Acharnement
 
L'autopsie pratiquée sur le corps de la victime – une femme en bonne santé malgré son âge –, avait permis d'établir que cette dernière avait été véritablement massacrée par les chiens qui s'étaient acharnés sur elle, lui infligeant ainsi de terribles, multiples et indicibles blessures. L'octogénaire, vulnérable, avait vainement tenté de se défendre. 
 
Les investigations et les auditions des riverains avaient rapidement permis de démontrer que les cinq chiens appartenaient aux membres d'une même famille qui vivait dans le quartier du stade JT : un homme de 48 ans (propriétaire de deux des chiens), son fils de 29 ans (propriétaire de l'un des chiens) et sa fille âgée de 25 ans qui était propriétaire des deux derniers chiens. Lors de son audition, le quadragénaire avait reconnu qu'il ne connaissait pas la réglementation concernant les chiens considérés comme dangereux et qu'il n'avait, de ce fait, entamé aucune démarche. À propos de l'attaque, l'homme avaient expliqué qu'il pensait que les chiens avaient quitté son domicile en passant par un côté de son terrain qui n'était pas clôturé. 
 
Obstacle à la manifestation de la vérité
 
Si ces trois personnes seront donc jugées pour homicide involontaire, notons que le jeune homme propriétaire de l'un des chiens sera également jugé, aux côtés de trois autres personnes, pour “altération de document ou objet concernant un crime ou un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité”. Juste après l'attaque mortelle, l'homme avait en effet fait en sorte de déplacer son chien en demandant de l'aide à des proches qui l'avaient lavé.  
 
Triste hasard du calendrier, cette ORTC intervient une semaine après que trois coureurs ont été gravement blessés alors qu'ils s'entraînaient au mont Marau. Le propriétaire des chiens incriminés a d'ailleurs été entendu cette semaine dans le cadre de l'enquête ouverte pour blessures involontaires. 

Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 21 Avril 2024 à 10:56 | Lu 6040 fois