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Obligation vaccinale : 500 manifestants devant l’assemblée et des promesses


Tahiti, le 23 septembre 2021 - Près de 500 personnes se sont mobilisées à l’appel du collectif Nuna’a a ti’a pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire. Une délégation a été reçue par les élus de l’assemblée à la mi-journée.
 
Près de 500 personnes ont manifesté jeudi matin place Tarahoi à l’appel du collectif Nuna’a a ti’a, alors que s’ouvrait dans l’hémicycle la première séance de la session budgétaire 2021. A la mi-journée, une délégation de manifestants a été reçue pendant un peu plus de deux heures par Gaston Tong Sang et les présidents des groupes politiques de l’assemblée, Tepuaraurii Teriitahi (Tapura), Antony Géros (Tavini), et Teura Iriti (Tahoeraa).

Le point principal abordé concernait la demande d’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale. La promesse a été faite par le président de l’assemblée d’engager une réflexion avec les présidents de groupes, sous quinzaine, afin de proposer des modifications de la loi au gouvernement : “J’ai été très clair avec eux”, a expliqué Gaston Tong Sang à l’issue. “J’ai moi-même proposé au président du Pays une ouverture. Que l’on arrête de séparer les vaccinés des non-vaccinés. Je pense qu’il faut réfléchir global maintenant. Parler d’immunité. L’idée a été bien perçue. Nous allons essayer avec les présidents de groupe de rédiger des propositions d’amendement allant dans ce sens. Cela nécessite un travail de groupe à l’assemblée pour présenter au président ce qu’il est possible de faire.”
 
“On attend les actes”
 
A l’issue de l’entretien, le frère Maxime Chan, représentant de Nunaa a ti’a, s’est félicité de la “très bonne ambiance” de cette réunion et de la “bonne écoute”. “Maintenant, nous attendons les actes”, a-t-il aussi relativisé.
Outre l’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale, la mobilisation populaire soutenait trois points de revendication : Une meilleure promotion des traitements préventifs contre le Covid ; le placement en PPN du petit matériel médical nécessaire à la surveillance des malades à domicile ; la mise en œuvre de mesures favorables aux aliments locaux.
Sur ces quatre points, deux avaient déjà trouvé une réponse dans l’allocution d’Édouard Fritch. Le classement en Produit de première nécessité (PPN) du “petit matériel sanitaire indispensable aux familles”, pour le suivi médical individuel à domicile. Une demande soutenue par Antony Géros, qui souhaite que les marges commerciales sur les thermomètres, oxymètres et tensiomètres fassent l’objet d’un encadrement règlementaire strict. L’autre point de revendication évoqué lors de l’allocution du président concernait la politique de transition alimentaire. A ce titre, Édouard Fritch s’est engagé “solennellement” à faire de la transition alimentaire un axe central des politiques publiques, à l’appui “un plan stratégique sur dix ans”. Une table ronde est d’ailleurs annoncée pour la mi-octobre : “Elle réunira toutes les parties prenantes, institutions, services administratifs, acteurs économiques, associations afin d’élaborer une charte et définir le plan d’actions stratégiques pour la transition alimentaire”, a-t-il promis. Quant aux traitements alternatifs, Édouard Fritch a ouvert “une parenthèse” dans son allocution pour rappeler que ceux à base notamment d’ivermectine ou d’hydroxychloroquine n’ont jamais été interdits, contrairement à l’information qui circule sur les réseaux sociaux : “Les médecins ont toujours eu la possibilité, sous leur propre responsabilité, de prescrire ces traitements, sous réserve d’informer les patients que ces médicaments n’avaient pas reçu une autorisation de mise sur le marché pour soigner le Covid-19”.

Quant aux propositions d’amendement promises manifestants sur le texte imposant l’obligation vaccinale, rappelons aussi qu’Édouard Fritch a confirmé jeudi “que les conditions sanitaires actuelles n’étaient pas réunies” pour envisager “de suspendre tout ou partie de la loi, et encore moins l’annuler”. Il faudra d'abord atteindre une couverture vaccinale de 70% de la population. A moins que le Conseil d’État “nous indique s’il convient de [la] faire évoluer”. 


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 23 Septembre 2021 à 20:40 | Lu 2033 fois