Tahiti Infos

Nuutania : L'ex directeur du Service pénitentiaire d'insertion et de probation de retour à la barre


Un temps suspendu, l'ancien directeur du Spip a depuis réintégré l'administration pénitentiaire, affecté au projet de centre de détention de Papeari.
Un temps suspendu, l'ancien directeur du Spip a depuis réintégré l'administration pénitentiaire, affecté au projet de centre de détention de Papeari.
PAPEETE, le 24 septembre 2015 - Le procureur général a requis, ce matin devant la cour d'appel, une peine de 6 mois de prison avec sursis contre Aldo Tirao. L'ancien directeur du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) contestait sa condamnation en première instance pour complicité de tentative d'escroquerie d'une administration de l'Etat.

L'ancien directeur du Spip avait écopé de 4 mois de prison avec sursis devant le tribunal correctionnel en février 2015 pour avoir rédigé, en sa qualité et sur papier à en-tête du ministère de la Justice, une attestation de travail de complaisance en faveur d'un ami professeur, Steven Vivish, à qui son administration de tutelle réclamait le remboursement d'un trop perçu de salaires.

Détaché pendant un temps par l'éducation nationale à la maison d'arrêt de Nuutania pour s'occuper de la formation des détenus, ce dernier n'avait pas accepté un nouvel ordre de mission l'envoyant du côté du Centre des jeunes adolescents (CJA) de Papenoo. Le professeur n'avait jamais rejoint sa nouvelle affectation tout en continuant à percevoir son traitement pendant plusieurs mois, pour un montant d'1,3 million de Fcfp.

Aldo Tirao, sous la dictée de Steven Vivish, avait alors attesté sur l'honneur que le professeur avait continué de travailler à la maison d'arrêt pendant la période incriminée (la rentrée scolaire 2005-2006, Ndlr) ce qu'infirment sans ambiguïté les registres de présence de la prison.

Délibéré le 5 novembre

Comme en première instance, l'ex-patron du Spip a plaidé "le manque de rigueur", "de vigilance", une confusion dans les dates de début et de fin de mission d'un professeur et ami avec lequel il travaillait depuis de longues années. Mais s'est défendu d'avoir voulu tromper l'administration. "Des explications pour le moins ambiguës" aux yeux du parquet général, "une forme de reconnaissance coupable" a même estimé le représentant du ministère public dans son réquisitoire.

En interférant de la sorte à la demande de Steven Vivish, "M. Tirao ne pouvait ignorer l'usage qui allait être fait de cette lettre signée de lui sur papier à en-tête du ministère de la Justice et de la direction pénitentiaire. Il a oublié qui il était, que sa signature engageait l'Etat, la seule réponse qu'il avait à faire à son ami c'était : "Je ne peux pas faire ça"."

"Ce n'est pas une affaire banale" a insisté pour sa part Me Bourion, agissant dans les intérêts de l'agent judiciaire de l'Etat, partie civile. "Ces personnes ne sont pas illettrées. L'un est instituteur, l'autre directeur du Spip depuis 15 ans. Il représente l'institution, la probité de l'Etat. Il a le pouvoir par ses rapports d'agir sur l'aménagement des peines des détenus. Et il rédige cette lettre sans rien demander à M. Vivish comme il l'a lui-même déclaré, sans rien vérifier. Le manque de rigueur, c'est un euphémisme. De l'incompétence peut-être ?".

Suspendu de ses fonctions à la tête du Spip par l'administration pénitentiaire quand l'affaire a été révélée, Aldo Tearo a discrètement repris du service le 1er juin dernier, "affecté au projet de centre de détention de Papeari". Le procureur général a requis 6 mois de prison avec sursis contre le fonctionnaire d'Etat avec interdiction d'exercer ses fonctions… en Polynésie française. 12 mois de prison avec sursis ont été requis contre Steven Vivish qui avait été condamné à 8 mois de prison avec sursis en première instance pour tentative d'escroquerie au jugement le condamnant à rembourser le trop-perçu.

Leurs avocats ont plaidé la relaxe, estimant qu'il n'y avait "aucun élément intentionnel" dans ce dossier qui "n'aurait jamais dû dépasser le stade de poursuites disciplinaires".

La cour d'appel a mis sa décision en délibéré au 5 novembre.

Rédigé par Raphaël Pierre le Jeudi 24 Septembre 2015 à 13:51 | Lu 4415 fois
           



Commentaires

1.Posté par frani tayoyo le 24/09/2015 16:00 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

C'est scandaleux !!!

2.Posté par CitoyenduMonde le 24/09/2015 21:29 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Si même au sein de l'administration pénitentiaire ça magouille et ça copine alors que la justice sanctionne, où va t-on ?

3.Posté par Kriss le 25/09/2015 09:42 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Et bien sûr ces 2 personnages, exemplaires d'honnêteté pourront continuer à "éduquer" nos enfants pour l'un et "redresser" les détenus pour l'autre .... DEHORS !!!!!!!!!

4.Posté par SM le 25/09/2015 11:41 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Et le salaire de 1.3 million perçu sans être présent, ni au CJA, ni à Nuutania par ce professeur qui ne mérite pas son titre, il les rembourse?
SM

5.Posté par Tahi le 25/09/2015 17:27 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Un enseignant qui apprend à un Directeur de SPIP comment "punu" ou vice versa ! sursis pour tous les deux, et SURTOUT réaffectation pour le directeur ! E ere à nei te au ? ... pour un salarié lambda, c'est un aller simple au SEFI ! il y a volonté manifeste de voler les contribuables !

6.Posté par Hirinake le 25/09/2015 21:36 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

OK fonctionnaire d'Etat il n'avait sans doute pas le droit effectivement de signer une telle attestation, ceci etant pour 1000 ou 10.000 fois plus nos hommes politiques n'ont jamais ete inquietes, et a ce que je saches Aldo n'a pas detourne un centime...le tort d'avoir voulu rendre service, c'est vrai il aurait du avoir plus de discernement.
Precision: je ne connais pas ce Aldo mais je trouve que c'est trop disproportionne par rapport aux mafieux locaux.

7.Posté par yo le 26/09/2015 08:25 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

une cellule vu sur la mer,
magnifique