Tahiti Infos

Nucléaire : le témoignage poignant d'un irradié, ex-laborantin à Moruroa


Jean-Pierre Piffre, irradié au cours d’une campagne d’essais nucléaires en Polynésie (Photo Tiffany Arnould -Sud Ouest).
Jean-Pierre Piffre, irradié au cours d’une campagne d’essais nucléaires en Polynésie (Photo Tiffany Arnould -Sud Ouest).
PAPEETE, le 16 novembre 2014. Le quotidien français Sud-Ouest publie ce lundi (dans son édition de Charente), le témoignage de Jean-Pierre Piffre. Ce septuagénaire développe depuis la fin des années 1980 divers cancers cutanés, héritage dont il se serait bien passé d'un séjour de plusieurs mois au laboratoire de radiochimie de l'atoll de Moruroa. A 27 ans, il va passer 5 mois sur l'atoll et suivre, aux premières loges à partir d'août 1968, cinq essais nucléaires aériens.

Son témoignage, comme d'autres, rappellent les conditions d'exposition des personnels sur place. «Quelques heures avant un tir, le bateau prenait le large jusqu'à une cinquantaine de kilomètres. On tournait le dos à la zone d'explosion, on passait un bras sur le visage et on portait des lunettes si opaques qu'elles permettaient de fixer le soleil. Il fallait attendre quelques secondes ou quelques minutes, et on sentait l'onde de chaleur, une espèce de courant d'air passer sur soi. On finissait par se retourner en enlevant prudemment le bras, puis les lunettes… Les couleurs étaient jaunes, orangées, rouges. C'était un spectacle unique au monde», explique Jean-Pierre Piffre.

La première tumeur apparaît en 1988 sur le thorax. En 2009, il dit compter une trentaine de protubérances sur le corps, aux jambes, aux mains, aux bras et au niveau du cou. Ce n'est qu'en 2010 qu'il charge l'Aven (Association des vétérans des essais nucléaires) de la défense de son dossier médical. En mars 2014 le tribunal administratif de Poitiers a reconnu le bien-fondé de sa demande d'indemnisation. Le ministère de la Défense a fait appel et l'affaire sera réexaminée d'ici quelques mois à Bordeaux. En attendant, le tribunal a accordé une indemnité provisionnelle de 600 euros à cet ancien de Moruroa.

Pour lire l'article complet paru dans Sud-Ouest, CLIQUER ICI

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 17 Novembre 2014 à 09:12 | Lu 2492 fois
           



Commentaires

1.Posté par Jean-Paul Vimare le 17/11/2014 12:42 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bonjour, Il reste toujour difficile de "réagir" sur un tel sujet que sont les tirs nucléaires français, que l'on considère comme essais.
Un grand respect pour nos amis de Polynésie, qui n'ont rien demandé, avec 600 cas de nouveaux cancers ... Pour en revenir à votre situation, mr Jean-Pierre Piffre. Il me semble qu'avec vos études, vous deviez être "gradé", c'est à dire bien payé.
Bonjour, Il reste toujour difficile de "réagir" sur un tel sujet que sont les tirs nucléaires français, que l'on considère comme essais.
Un grand respect pour nos amis de Polynésie, qui n'ont rien demandé, avec 600 cas de nouveaux cancers ... Pour en revenir à votre situation, mr Jean-Pierre Piffre. Il me semble qu'avec vos études, vous deviez être "gradé", c'est à dire bien payé.
Vous n'êtes pas sans savoir que de travailler dans les labo du navire de pointe "Rance", que je connais, n'était pas sans risque.
Surement étiez vous mal informé.
J'étais moi même dans le service de santé des armées, et de plus sur zone de mon pseudo "Frégate, comprendre "Fangataufa" plus que "chaude", vu que c'est un point 0, avec un beau village genre "club de loisir" démantelé en 75.
Vous êtes dans un organisme, censé représenter les victimes du nucléaires. Disons la boutique du "souvenir".
Vous n’êtes pas sans savoir que la loi dite "Morin" avec sont rectificatif en version "consolidée" datant du 20/12/2013, est largement passée sans objection de votre organisation.
Le fond du CIVEN, était débloqué pour 5 ans, et il est devenu caduque. Donc tout est à reprendre sur les quelques 800 dossier déposés.
De plus il faut se battre pour l'article 4-2.
Pour ma part, je ne cherche aucune indemnité, j'étais volontaire pour la Polynésie et non pour le reste....Quand je suis arrivé, sur les atolls, j'ai vite compris ce que nous étions entrain de faire. Certe, nous n'en connaissions pas les conséquences.

2.Posté par ugly quijot le 17/11/2014 13:57 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

(Suite) je connais un gars qui a un cancer de la peau, commencé dans le "col de la chemisette" comme ce monsieur. Il a aussi 75 ans passés. Mais il n'a jamais mis les pieds à Moruroa ou en Polynésie. Il a simplement une peau de roux et ne supporte pas bien le soleil. S'il avait passé quelques semaines ou mois à Moruroa, pensez-vous qu'il pourrait demander une indemnisation à l'Etat? Ok, Ok, je provoque, mais la prudence exige un minimum de neutralité dans le traitement de ce type d'infos très sensibles. Trop facile de dire que tous les cancers des anciens de "Muru" (qui ont entre 60 et 90 ans aujourd'hui) sont dus à la radioactivité. A 75 ans, franchement, qui n'a jamais eu de cancer?

3.Posté par Jean-Paul Vimare le 17/11/2014 23:24 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bonjour, ce qui n'est écrit sur cet article c'est que sortiez d'une école de la santé navale, donc officier "aspiran?,". C'est vrai que de travailler sur le labo de la Rance, c'est un grand risque. Nous arrivons à un certain ou beaucoup d'entres nous ont des problèmes de santé! Tant que l'article 4-2 rectificatif du13/12/2013 (loi Morin) , ne sera pas revu, toute démarches sont caduques, et de plus les fond du Civen étaient approvisionné pour 5 ans. suite plus tard, merci.

4.Posté par Jean-Paul Vimare le 17/11/2014 23:35 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Suite, j'étais moi même sur des zones très chaudes, avec des ouvriers civils Polynésiens, dont beaucoup sont disparut depuis. Quand je suis arrivé sur l'atoll de Fangataufa "Canopus", j'ai vite compris dans quel monde j'étais. Tout était vitrifié, des barbelés partout, aucun poissons dans le lagon. j'ai passé 14 mois sur les "zones". Mais nous étions largement payés pour faire ce "job". Donc je ne demande rien. Je passe plus de temps à essayer d'informer mes amis Polynésiens que de m'occuper de moi-même, et c'est la moindre des choses que je puisse faire.

5.Posté par Roro LEBO le 22/11/2014 18:22 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

lebororo
Il faut aussi respecter les autres États du monde qui revendiquent ces actions négatives...
Suivez la G.B et les USA dans le Pacifique sud et regardez "eux" ce qu'ils ont détruits, comparée à la France qui cherchait à protéger son patrimoine mondial aussi.
Il y a 40 ans les idées étaient différentes de celles d'aujourd'hui pour la "diffusion"
Combien d'îles du Pacifique ont été détruites? La France a été plus "propre" de ce côté. (à mon avis).