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Novembre 2015 dans le rétro : des attentats à Paris à la migration d'élus vers le Tapura…


A Tahiti, des fleurs contre la terreur

Après les attentats de Paris, où 130 personnes ont laissé la vie, les Polynésiens étaient eux-aussi sous le choc. Des minutes de silence ont été observées dans les écoles, administrations et entreprises le lundi 16 décembre au matin, suivie d'une messe à la Cathédrale de Papeete très suivie.
Outre les réactions officielles et celles des Polynésiens présents à Paris, incluant les maires au Congrès des Maires et même Vaimiti Teiefitu qui se préparait à l'élection Miss France, les simples citoyens ont été très nombreux à vouloir exprimer leur peine. Ainsi, plus d'un millier de personnes étaient rassemblées dimanche 15 novembre après-midi avenue Pouvana'a a Oopa autour du monument aux morts de Papeete et du haut-commissariat. Le mouvement a été très spontané, l'idée lancée sur les réseaux sociaux 48 heures avant. Des centaines de mètres de colliers de fleurs ont ainsi été déposés devant le monument dans une cérémonie improvisée très forte en émotions.
"Vendredi quand j'ai découvert ce qui se passait à Paris, je n'avais pas envie de rester seul, de parler avec moi-même. J'avais envie d'en discuter avec d'autres, de partager. Même si ça n'arrêtera pas la guerre et la violence, ce sont des choses qui apaisent" commente Taimana Ellacott qui a lancé l'événement Facebook à l'origine de la manifestation.
Un autre intervenant a fait beaucoup plus polémique en Polynésie : Hicham El Barkani, auto-proclamé imam du centre islamique de Tahiti, qui vit à Saint-Denis et a été réveillé par l'assaut du RAID contre les terroristes retranchés dans un immeuble du quartier. Au micro de France24 (édition arable) il a dénoncé des "actions issues d'un groupe sectaire extrêmement minoritaire au sein de la communauté musulmane et qui n'ont aucun lien avec la religion". Il a aussi insisté sur le fait que l'"on peut être musulman, porter une barbe, on peut être une femme musulmane et porter le hijab (le voile, Ndlr) et porter un message d'amour de miséricorde, de paix, et s'opposer fermement à ces gens."



Migrations d'élus vers le Tapura… pour parfois mieux revenir

Le mouvement d'élus orange vers le groupe pro-Fritch des Tapura Huiraatira s'est accéléré en novembre. La démission de deux ministres, Frédéric Riveta et René Temaharo, a ainsi fait gagner deux sièges à l'Assemblée pour le groupe Tapura par un jeu de chaises musicales qui a éjecté leurs suppléants de Tarahoi. Avec le changement d'alliance de Charles Fong Loi (représentant du micro-parti pro-entreprises Taatiraa no te Hau) fin octobre, les pro-Fritch atteignaient 27 membres. Avec l'arrivée d'Isabelle Sachet le 1er décembre, ils passaient à 28, à une voix de la majorité absolue. Le chiffre magique des 29 élus sera atteint le 8 décembre, avec l'arrivée de l'élue des Marquises Joëlle Frébault, seule représentante Tapura qui est issue des rangs UPLD…
Mais cette majorité ne s'est pas faite sans certaines hésitations. Ainsi le représentant de la section des îles Sous-le-vent, Rudolph Jordan, aura été démissionnaire du Tahoera'a le 10 novembre et adhérant supposé du Tapura pendant deux jours complets… Jusqu'au coup de théâtre du 12 novembre, où par une lettre de dé-démission le représentant explique : "J'ai le regret de vous informer de ma décision de revenir sur ma démission du groupe Tahoera'a Huiraatira et vous prie de considérer ma lettre du 10 novembre comme nulle et avenue" (sic).
Une valse qui n'est pas sans rappeler celle de Jacques Raioha en aout 2015. Le représentant des Tuamotu de l'Est signait vendredi 21 aout son adhésion au Tapura, pour l'annuler par mail le mardi suivant. Signe que quitter les troupes du Vieux Lion n'a pas été si facile pour les élus qui ont fait le pas…

Affaire du SED : Le parquet général veut "écarter" Gaston Flosse "du jeu démocratique"

Au terme d'un réquisitoire offensif contre Gaston Flosse, l'avocat général Brigitte Angibaud a requis, jeudi 19 novembre, l'allongement de la peine complémentaire d'inéligibilité prononcée en juin dernier par le tribunal correctionnel contre l'ancien président Gaston Flosse dans le dossier du service d'étude et documentation (SED). Le parquet général a suggéré à la cour d'appel qu'elle porte cette peine "à 3 ou 4 ans", quand la peine prononcée en première instance n'était que de 2 ans d'inéligibilité : "Monsieur Flosse a triché avec la loi et il mérite d'être écarté du jeu démocratique (…) Aggraver la peine d'inéligibilité répond au besoin de donner du sens à la sanction, s'agissant d'un politique qui a commis un détournement".
Lors du premier procès le président du Tahoeraa Huiraatira avait été reconnu coupable de détournement de fonds publics dans ce dossier du SED. Entre 1997, date de création du service d'étude et documentation, et 2004, Gaston Flosse était prévenu d'avoir embauché sur fonds publics 19 agents administratifs censés produire de la documentation économique, scientifique et culturelle pour orienter la politique du gouvernement. Il les avait en réalité utilisés à des fins de missions d'espionnage de ses opposants politiques, proches et journalistes.
Lors de l'appel, l'avocat général a par ailleurs demandé la confirmation des peines de 18 mois de prison avec sursis, une peine qui selon elle "a du sens", encore une fois, "pour un homme de 84 ans". "Les grands vieillards n'ont pas leur place en maison d'arrêt", a ajouté la magistrate qui a aussi requis la confirmation de la peine d'amende à 2 millions de Fcfp prononcée par le tribunal correctionnel. Une amende "qui ne fera que rejoindre l'échéancier que Gaston Flosse s'est déjà engagé à respecter avec la Trésorerie générale", a ajouté Brigitte Angibaud, qui n'a trouvé aucune excuse au vieux lion dans ce dossier : ni la "jeunesse, vous aviez 66 ans à l'époque", ni "l'inexpérience en politique", et la magistrate d'égrainer tous les mandats de Gaston Flosse, passés et en cours, ni "la méconnaissance de la loi". "Vous étiez à l'apogée de votre carrière, vous étiez rompu aux arcanes administratives et juridiques".

Les dates

25 novembre : vote des contrôles renforcés et de conditions d'admission plus sévères au RST. Dès le 1er janvier 2016 les dossiers d'inscription au régime de solidarité seront instruits par la Direction des affaires sociales (DAS) et les renouvellements par la CPS.

23 novembre :
Il pointe une arme sur une fillette de 10 ans pour la tripoter dans un parking. Le coupable, un homme de 29 ans, a été condamné à 4 ans de prison ferme en comparution immédiate pour ces faits datant d'octobre.

18 novembre :
Bouissou annonce que les associations sont "pour" le projet Ecoparc de la vallée de la Papenoo. Elles ont immédiatement contesté, précisant qu'elles acceptent juste de participer au comité de pilotage de ce projet touristique à 14 milliards, dont 4 viendraient du Pays.

17 novembre : une alerte à la bombe détourne un vol Air France avec des Polynésiens à bord. L'A380 partait de Los Angeles, destination Paris, et avait Teva Rohfritsch à bord. 5 jours après les attentats de Paris, l'avion et les passagers ont été fouillés de fond en comble à Salt Lake City.

16 novembre : Habitat Polynésien va construire 400 logements par an dès 2016. Ce nouvel opérateur de logements sociaux intermédiaire est une entreprise privée, filiale de la Banque de Tahiti. L'opérateur pourra s'appuyer sur un financement de la défiscalisation nationale (Lodéom).

16 novembre : Dans l'affaire Team Lead, Jean-Paul Tuaiva est convoqué devant le tribunal de Papeete le 28 avril 2016, pour répondre d'accusations de détournement de fonds publics. L'enquête portait sur l'utilisation d'environ 22 millions de Fcfp de subventions de la réserve parlementaire du député, versées en 2014 à l'association Team Lead, dont l'élu aurait en partie bénéficié.

15 novembre : à Faa'a un homme de 38 ans est tabassé puis dépouillé par trois jeunes dans la nuit de samedi à dimanche. Ivre, la victime revenait d'un anniversaire. Selon ses agresseurs, il les aurait juste regardés de travers. Le principal auteur des faits est condamné à un an de prison ferme.

12 novembre : La défiscalisation nationale est prolongée jusqu'en 2025 dans les collectivités d'Outre-mer a voté l'Assemblée nationale. Les DOM en profiteront jusqu'en 2020.

10 novembre : Pose de la première pierre du futur collège-lycée de Bora Bora. Le collège actuel date de 1975. Prévu initialement pour 400 élèves, il en accueille aujourd’hui près de 700. Le programme de construction de son remplaçant est un projet de plus de 2,6 milliards de Fcfp, financé à 100 % par le Pays.

8 novembre : Le projet aquacole de Hao pourrait entrer en exploitation au premier trimestre 2018 assure Wang Chen, représentant de l'investisseur, lors d'un déplacement sur l'atoll. Le Pays et l'armée doivent encore gérer plusieurs dossier avant que le projet démarre : dépollution de 217 000 tonnes de terres, déconstruction des sites du CEP, étude environnementale et sanitaire…

1er novembre : Le gros "BOUM" entendu à travers Tahiti était un météore qui a explosé à l'est de la Presqu'Île, à 20 km d'altitude selon le laboratoire de géophysique basé à l'Université de Polynésie française.

le Mercredi 30 Décembre 2015 à 17:00 | Lu 1531 fois