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Nouvelles avancées chinoises en Mélanésie


Nouvelles avancées chinoises en Mélanésie
SUVA, mardi 22 janvier 2013 (Flash d’Océanie) – Plusieurs délégations chinoises de haut niveau se sont rendues ces derniers jours en Mélanésie, notamment à Fidji et à Vanuatu, dans le cadre d’un renforcement de la coopération militaire et policière avec les pays de cette région.
À Fidji, c’est une délégation militaire de haut niveau conduite par le Général Qian Lihua, Chef de la cellule affaires étrangères au sein du ministère chinois de la défense, qui a rencontré lundi le contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama.
À l’ordre du jour des entretiens annuels de coopération de défense sino-fidjienne, qui se sont tenus au QG de l’armée, à Suva : le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, a souligné le ministère fidjien de l’information.
Cette coopération pourrait concerner la fourniture d’équipements, sous forme de véhicules, d’uniformes et de matériel de bureau, ou encore de machines destinées à entretenir et remettre à niveau les routes et les ponts, en particulier en milieu rural, selon les mêmes sources, qui évoquent aussi la possibilité d’échange de personnel et de stages de formation au bénéfice des soldats fidjiens.

Nouvelles avancées chinoises en Mélanésie
À l ‘issue de ces entretiens, le Contre-amiral Bainimarama a également évoqué la possibilité que la flotte vieillissante de patrouilleurs de la marine fidjienne, fourni s par l’Australie au cours des années 1980, soit renouvelée par la Chine.
« Nous cherchons actuellement à remplacer nos vaisseaux de la marine et aussi une aide éventuelle à notre fanfare », a précisé le Contre-amiral.
À cette occasion, le Contre-amiral Bainimarama a réitéré sa reconnaissance vis-à-vis de Pékin pour le soutien apporté à cet archipel.
Un premier lot de matériel avait été livré par la Chine courant 2011, dans le cadre d’un programme de soutien à la capacité de l’armée fidjienne à intervenir dans le domaines des travaux publics et des infrastructures.

La coopération militaire fidjienne avec la Chine s’est significativement renforcée depuis le putsch de décembre 2006, les grands partenaires traditionnels dans ce domaines, Australie et Nouvelle-Zélande en tête, ayant gelé leurs relations militaires avec le gouvernement fidjien issu du coup d’État.
Le caractère sensible des relations sino-fidjiennes a été mis en évidence il y a quelques jours encore, et a provoqué un vif échange entre le Contre-amiral Bainimarama et un prêtre australien résident de longue date à Fidji, et pourtant réputé proche de l’homme fort de Suva.
Ce prêtre, le père Kevin Barr, a eu la mauvaise idée d’envoyer une lettre au courrier des lecteurs de l’un des quotidiens de la place, le Fiji Sun, réputé pro-gouvernemental.
Dans cette lettre, qui réagissait à la récente suggestion du Contre-amiral, favorable à un nouveau drapeau pour Fidji, supprimant l’Union Jack britannique qui s’y trouve toujours, avait suggéré, apparemment sous forme de boutade, de remplacer cet Union Jack par le drapeau chinois.
Selon le révérend, cet état de choses pourrait ainsi mieux refléter les nouvelles allégeances et alliances de Fidji.
Il a ensuite relaté comment, quelques jours après, il avait reçu un appel du Premier ministre en personne, qui l’a insulté à plusieurs reprises en faisant usage d’un langage peu châtié.
Cette conversation, en plusieurs épisodes, s’est ensuite poursuivie par voie de textos, dans lesquels le prêtre australien, résidant à Fidji depuis plus de trente ans dans le cadre d’œuvres caritatives, s’est vu quasi-explicitement menacé de non-renouvellement de son permis de travail.
Le père Kevin Barr était jusqu’à récemment réputé plutôt favorable au régime post-putsch, mais des tensions s’étaient fait jour mi-2012, qui avaient débouché sur sa démission du poste de Président du Conseil fidjien des Salaires en août de cette année-là.

Toujours en Mélanésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce pays et la Chine ont signé mi-janvier 2013 un traité de coopération « technique et économique », pour une valeur de près d’une dizaine de millions d’euros.
Le document a été signé par Mme Lucy Bogari, directrice par intérim des affaires étrangères et Zhong Shan Vice-ministre chinois du commerce.
En annexe de cet accord figure aussi un protocole concernant la fourniture de matériel pour la police nationale et un projet d’appui à une station de recherche agronomique, à Mont Hagen (province des hauts Plateaux).

Toujours en appui aux polices mélanésiennes, une autre délégation chinoise, en début de semaine, lors d’une visite dans la capitale vanuatane Port-Vila, a annoncé son intention de consacrer 115 millions de Vatu (950.000 euros) à la police nationale de Vanuatu, rapportait lundi la presse locale.
Cette aide comprendrait, entre autres, un camion de pompiers et une ambulance.
Une autre délégation chinoise, de passage mi-janvier 2013, annonçait pour sa part une enveloppe plus générale de l’ordre de 900 millions de Vatu (7,5 millions d’euros).
Dans la lise de projets censés être financés par Pékin à Vanuatu, figure en bonne place un projet de centre de conventions, qui serait construit à côté de l’actuel complexe parlementaire de l’archipel (également don de la Chine au début des années 1990).
Un autre projet concerne une remise à niveau de certains locaux du Collège anglophone de Malapoa.
Ces dernières années, la Chine a aussi pris en charge la construction du Secrétariat permanent du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui regroupe Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Fidji et le mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie), dans la capitale vanuatuane Port-Vila.

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Rédigé par PAD le Mardi 22 Janvier 2013 à 05:30 | Lu 935 fois