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Nouvelle année, nouveaux horaires


Tahiti, le 15 février 2024 - Le ministre de l’Éducation et la Direction générale de l’éducation et des enseignements ont présenté les cinq scenarios possibles pour la prochaine rentrée scolaire dans le premier degré.
 
Cinq scénarios, et c’est à vous de choisir. La prochaine rentrée scolaire dans le premier degré (maternelle et élémentaire) prendra en compte la réforme des ORS (obligation réglementaire de service) en vigueur en Métropole depuis 2008 et ardemment demandée par les enseignants en Polynésie française depuis longues années.
Parents, enseignants, chefs d’établissements et mairies seront tous sollicités par le vote durant la semaine du 11 mars. À raison d’un vote par famille (mais deux votes si vous avez un enfant en maternelle et un autre en primaire), les parents seront appelés à se prononcer sur un des cinq scénarios proposés par la DGEE. 25 000 familles sont ainsi appelées aux urnes du 11 au 15 mars dans les 46 communes concernées. Même les parents d’enfants de CM2, dont les enfants seront au collège lors du passage de la réforme, sont appelés à voter. Pour les parents de petits-bous qui ne rentrent en maternelle que l’année prochaine, ces derniers ne pourront pas voter. Les résultats des votes seront donnés le 29 avril.
Les choix sont multiples. Ils varieront d’une commune à l’autre en fonction des résultats des votes et pourront évoluer d’une école à une autre, en fonction des horaires des bus scolaires. Ces dernières variations ne devraient pas être trop éloignées les unes des autres.
Le but recherché est de respecter un cadre précis : Une semaine de cinq jours avec deux ou trois demi-journées de classe selon les archipels ; une durée de cours de 6 heures maximum ; une régularité des horaires et une pause méridienne comprise entre 1 heure et 1h30.
Il sera surtout intéressant de découvrir, si le ministère de l’Éducation joue la transparence le moment venu en présentant les différences entre les votes des enseignants, les votes des parents, et les choix des communes. Si trois calendriers différents s’opposent, la DGEE devra alors trancher, en concertation, expliquait-on jeudi lors de la conférence de presse organisée à la présidence. “On tiendra compte de tous les avis”, expliquait le ministre.

Et qui c’est qui paie ?

La réduction du temps en classe, lié aux réaménagements des horaires des enseignants, qui voient disparaître les journées pédagogiques au profit de temps désormais ancrés dans la semaine, provoque aussi la mise en place d’activités extra-scolaires qui devront être menées, et surtout financées, par les mairies… sur la base du volontariat.
En clair, une commune, mal à l’aise financièrement, pourrait très bien ne pas répondre à cette mise en place. Et si le choix d’une école qui se termine à 14 heures au lieu de 15h30 un peu partout est pris, ce sera aux parents de s’organiser…
Même chose pour les clubs sportifs, culturels et garderies. Si le choix du scénario avec école le vendredi après-midi était retenu, tout ce petit monde devra se mettre au diapason. “C’est à la société de s’organiser autour du temps scolaire”, expliquait jeudi Johnny Biret, directeur de cabinet du ministre de l’Éducation et ancien inspecteur d’académie. “Les associations interviendront là où il y a de la place.”
Les cinq choix sont à découvrir sur la page Facebook de la DGEE et seront prochainement proposés au vote.

Inverser les calendriers
 
Avec la réforme des rythmes scolaires se présente d’emblée la réforme du calendrier scolaire. La Nouvelle-Calédonie fonctionne sur un temps scolaire qui se cale sur l’année civile, avec les congés d’été durant la saison chaude. Par exemple, la rentrée 2024 vient de se faire et les enfants vont à l’école cette année jusqu’au 14 décembre 2024. Un rythme qui permettrait, peut-être, aux enfants d’éviter d’avoir des classes surchauffées, des cours de récréation inondées, des cross scolaires annulés à cause des conditions météo et d’avoir des cours au frais entre juin et septembre.
À la question posée, le ministre de l’Éducation, Ronny Teriipaia, répond franchement. “C’est prévu”, explique-t-il. “La réflexion commencera cette année. On va s’inspirer du calendrier calédonien. Ça mettra peut-être plusieurs mois, plusieurs années à mettre en place, mais on va le faire”, a-t-il assuré. Un séminaire de réflexion devrait être mis en place à ce sujet.
“Mettre la climatisation partout dans tous les établissements parce qu’il fait trop chaud n’est pas une solution”, poursuit son directeur de cabinet, Johnny Biret. Un nouveau calendrier sera plus facile à mettre en place que toutes ces clims’.
Les débats autour de l’école, de l’éducation des enfants et de leurs rythmes ne sont donc pas terminés. Entre les rythmes, les calendriers, et les enseignements, parents, professionnels et enfants n’ont pas fini d’échanger.


Rédigé par Bertrand PREVOST le Vendredi 16 Février 2024 à 10:49 | Lu 3142 fois