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Nouvelle-Calédonie: un syndicat réclame un délai pour la vente de l'usine de nickel de Vale


Nouméa, France | AFP | jeudi 17/09/2020 - Le principal syndicat de l'usine métallurgique de nickel de Vale en Nouvelle-Calédonie réclame une prolongation du délai fixé au 31 octobre par le groupe brésilien pour décider de fermer le site si aucun repreneur "solide" n'est trouvé, a-t-il indiqué jeudi.       

"C'est beaucoup trop court. Avec ce calendrier, il est juste impossible de pouvoir inciter de futurs repreneurs crédibles et solides en termes financiers", a déclaré Pierre Tuitéala, secrétaire général du Soenc-Nickel (syndicat des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie).      

Le syndicat réclame un délai supplémentaire de "six mois", estimant que la fermeture d'une telle usine, qui emploie 3.000 salariés et sous-traitants dans le sud de l'archipel, serait "désastreuse".      

Jeudi, quelques centaines de personnes ont défilé dans les rues de Nouméa à l'appel de l'Usoenc, dont une délégation a été reçue au sein des différentes institutions.       

"Il y a un risque majeur que Vale décide de partir. (...) nous ferons tout pour l’empêcher de fermer et nous avons les moyens de le faire réfléchir à deux fois. Il est censé remettre le site en état et ça coûte beaucoup beaucoup d’argent", a déclaré Sonia Backès, présidente de la province Sud, à NC 1ére.       

Le président de Vale-NC, Antonin Beurrier, qui a également reçu les représentants syndicaux, a indiqué "qu"il aimerait lui aussi avoir plus de temps", tout en soulignant que la situation "était grave mais pas sans espoir".       

"L'entreprise va mieux, les clients sont contents et on est en train de rétablir les équilibres financiers", a-t-il déclaré. Gouffre financier confronté à de nombreux aléas techniques, l'unité a vu son modèle industriel redimensionné en vue de sa cession.      

Le 8 septembre, au terme de 105 jours de discussions exclusives, un groupe australien, New Century Resources, avait décidé de renoncer au rachat de l'usine de Vale, adossée au richissime gisement de nickel de Goro, dans le sud de l'archipel.      

En plus d'un tour de table financier incomplet, l'hostilité des chefferies autochtones kanak et des indépendantistes à l'offre des Australiens a pesé sur ce retrait.         

Avec l'appui de l'Etat, Vale et la province sud de Nouvelle-Calédonie, où est située l'usine, sont mobilisés pour trouver des investisseurs.       

Soutenus par les opposants à NCR, les partenaires d'un consortium calédonien et sud-coréen, formé par une filiale de la province nord et Korea Zinc, ont par ailleurs échangé mercredi soir par téléphone avec le groupe Vale et la banque Rothschild, qui mène la transaction.

le Jeudi 17 Septembre 2020 à 06:10 | Lu 349 fois