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Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes demandent la radiation de 6.720 électeurs


NOUMÉA, 14 février 2014 (AFP) - Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie demandent la radiation de 6.720 électeurs de la liste électorale restreinte pour les élections provinciales de mai 2014, mettant en cause des "tricheries".

"C'est un problème politique extrêmement grave. Il n'est pas normal que 15 ans après la signature de l'accord de Nouméa(1998), il y ait autant d'anomalies", a déclaré à l'AFP Roch Wamytan, président du Congrès de l'archipel (FLNKS).

Dénonçant "laxisme" et tricheries", M.Wamytan a aussi indiqué que près de 2.000 jeunes kanaks ne figuraient pas sur la liste électorale.

Il considère notamment qu'un arrêt de la Cour de cassation rendu en novembre 2011 doit faire jurisprudence. Cet arrêt a mis en évidence la nécessité non seulement d'avoir son domicile en Nouvelle-Calédonie depuis novembre 1998, mais également d'avoir été inscrit sur la liste électorale générale.

"Ces 6.720 personnes n'étaient pas inscrites en 1998", a protesté M. Wamytan, qui s'est rendu en février aux Nations-unies pour intervenir sur le sujet auprès de la 4éme commission de décolonisation. En 1986, la Nouvelle-Calédonie a été réinscrite sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU.

Le dirigeant kanak a indiqué qu'une mission de l'ONU allait se rendre dans l'archipel pour examiner ce dossier.

Selon lui, le contentieux est majeur car les élus provinciaux issus du scrutin de mai prochain pourront décider à la majorité qualifiée des 3/5éme d'organiser durant leur mandat (2014-2018) un référendum d'autodétermination.

"Cela a un impact direct sur le processus d'autodétermination et donc cette question doit légitimement être portée devant les Nations-Unies", a également déclaré Roch Wamytan.

Avec l'Algérie, la Nouvelle-Calédonie fut la seule colonie de peuplement de l'empire français. Estimant que l'afflux de population extérieure vise à noyer leur revendication, les indépendantistes kanak ont de tout temps fait du contrôle du corps électoral, une revendication primordiale.

Une Commission administrative spéciale, comptant douze magistrats et non plus six comme les années précédentes, est attendue le 27 février à Nouméa pour réviser les listes des 263 bureaux de vote de l'archipel.

"L'Etat veut appliquer scrupuleusement l'accord de Nouméa et tient essentiellement à ce que la liste électorale spéciale soit insoupçonnable et à ce que le scrutin crucial du 11 mai 2014 soit évidemment pleinement sincère", a déclaré le haut-commissaire de la République, Jean-Jacques Brot.

Rédigé par () le Jeudi 13 Février 2014 à 19:12 | Lu 1059 fois